face aux questions

samedi 1er mars 2008 13:05 par CP (clp)    Metz

municipales à Metz.
Ces derniers jours, les candidats se sont rendus aux quatre coins de Metz pour rencontrer leurs futurs électeurs au cours de réunions. Si le déroulé est le même (présentation du programme, des colistiers, suivi d'une série de questions), l'ambiance diffère parfois. Récits.


du côté des femmes...
Dès l'arrivée, elle sert les mains des habitants du quartier venus l'écouter, claque même la bise aux proches. Lundi soir, la candidate UMP, Marie Jo Zimmermann investissait le centre socioculturel de Bellecroix pour présenter son projet pour Metz. " Une de mes plus grandes récompenses, c'est quand on me dit en dehors des campagnes électorales: " "on vous voit partout ! " La candidate joue immédiatement la carte de la proximité. Dans les rangs, on écoute sagement. On attend surtout le moment des questions. Problème des transports, politique culturelle, périscolaire, le ton est posé, la voix presque feutrée. Un homme se lève alors, explique qu'il a envoyé une question par mail à chacun des candidats, témoigne qu'elle est la seule à y avoir répondu. Zimmermann savoure le compliment intérieurement, d'un signe de tête montre que c'est normal. Applaudissement massif.
Vient le temps des questions épineuses, précises du quotidien du quartier. Marie-Thérèse est infirmière en poste. Soit elle démarre à 6h du matin, soit elle termine à 21h. Dans les deux cas, elle ne peut prendre le bus. Evidemment, la grille des horaires sera repensée. Marie-Thérèse semble satisfaite. " Je l'ai trouvée plutôt ouverte, à l'écoute. Je ne l'avais jamais rencontrée mais son image correspond à ce que j'avais vu à la télé. Mais j'irai quand même à d'autres réunions."

Ambiance studieuse, le lendemain à La famille Lorraine à Devant-les-Ponts, point de rendez-vous de Nathalie Griesbeck. Ton sobre, gestes souples ponctuant les mots importants, le discours de la candidate est su. Elle évoque le manque de chambres pour les étudiants, les familles moyennes en voie de précarisation. Les questions vont recentrer le propos. " On se sent abandonné à Devant-les-Ponts. J'ai envoyé des photos au maire pour qu'il en prenne conscience. On ne demande pas un jardin botanique, mais enlevez-nous les ruines ! Metz, ce n'est pas que Pompidou." Griesbeck plaisante. " Ce n'est pas la peine de m'envoyer les photos. Je suis au courant du problème. Il faut discuter de ces terrains avec l'armée et penser une action commune."
Elle évoque alors la redistribution de l'argent public. " Certaines subventions vont à des associations qui n'apportent pas d'actions, pendant que d'autres ont peu de moyens. Il faut parfois dire les choses, même si elles sont brutales. On dit souvent que je suis radine. Moi, cela me fait plaisir."
Coïncidence, ce soir-là, la candidate et ses trois colistiers présents se sont partagés un verre d'eau. " Tant pis, vous allez connaître mes pensées !" Du fond de la salle, un homme tente : " Si vous augmentez les subventions, la prochaine fois, vous aurez quatre gobelets !"


de celui des hommes !
A la mairie annexe du Sablon, une jeune femme est venue à trottinette écouter le programme de Dominique Gros, candidat PS. Dans la salle, un petit groupe affiche la vingtaine. Le discours s'axe sur la jeunesse. La parole se fait enlevée, l'humeur badine. " La jeunesse ne se sent pas chez elle à Metz. Vous n'iriez pas spontanément à l'Arsenal discuter le coup avec une copine... enfin, vous voyez ce que je veux dire !" Sourires entendus dans les rangs. Il poursuit. " Une ville, c'est pas bonnet de nuit et robe de chambre ! Certains veulent sortir passé 22h. Or, les bars ferment. Les musiciens ne peuvent plus y jouer, cela fait du bruit. Bref, vous êtes jeunes quoi !"
Porté par les acquiescements de ci de là, Gros évoque le dossier culturel. " Les festivals de Fameck et de Villerupt ont réussi à se créer une belle réputation hors de la région. Et nous, on a la mirabelle..." Echo immédiat. " Ouais, c'est ringard !" Il est temps de faire le bilan local du maire sortant. L'augmentation des impôts suite à l'incendie du Palais des Sports soulèvera une salve d'indignation pour une blessure encore fraîche. Visite de routine pour Gros, l'assemblée semble tout acquise.

Une heure plus tard, Jean-Marie Rausch, le maire sortant justement foulait le sol du centre socioculturel de Bellecroix. Quelques visages présents la veille à la réunion de Zimmermann ont refait le déplacement. Pour comparer. "Il n'y avait rien à la télé de toute façon", lâche une habitante de la toute proche rue de Riom. Jean-Marie Rausch commence par faire le point sur les critiques, évoque son programme compilé dans le " petit livre vert " distribué dans les boites aux lettres, avant de rapidement passer la parole à ses colistiers.
Vingt petites minutes plus tard, la parole est aux électeurs, sages et attentifs. Trouver des solutions aux problèmes non résolus quand on est soi-même au poste, voilà toute la difficulté de l'exercice. Le trésorier du club de foot l'interpelle sur les subventions. " On a jamais été aussi bien classé. On va peut-être même monter en catégorie. Mais l'argent que l'on reçoit couvre à peine les frais d'arbitre et de gestion des ligues." La réponse restera évasive. Il faut déposer un projet qui sera par la suite étudié. Viennent ensuite les problèmes de parking aux abords des hôpitaux. Résolus avec les travaux entrepris. " Dans quatre ans, oui, mais le quotidien n'attend pas ! " souffle-t-on au dernier rang. Silencieux, Charles ne perd rien de la séance. " Je suis allé voir d'autres candidats mais lui m'a convaincu. Il a des colistiers plutôt jeunes et son programme m'intéresse. Mon choix est fait." Entre Rausch, 78 ans et Charles 21 ans, le courant est passé.