Charlotte de Turckheim ...

jeudi 28 juin 2007 15:29 par Jean-Pierre Altier    Nord Sibérien

... ethnologue amateur chez les Nénets.

Engoncée dans d'épaisses fourrures en peau de rennes, Charlotte de Turckheim progresse, à pas maladroits, dans l'immensité glacée du grand nord, au-delà du cercle polaire arctique.
Pour la troisième édition de son magazine "Rendez-vous en terre inconnue" le 12 juillet à 20h50 sur France 2, après Muriel Robin en Namibie et Patrick Timsit en Indonésie, le producteur Frédéric Lopez a choisi d'amener la comédienne aux confins de la planète, dans l'une des régions les plus froides et les plus perdues du monde.

Nomades, éleveurs de rennes, les Nénets vivent sous la tente sur la péninsule du Yamal, dans le grand Nord sibérien, où la température peut descendre jusqu'à - 50 degrés.
Pendant 15 jours, Charlotte de Turckheim, Frédéric Lopez et les membres de l'équipe de tournage ont partagé la vie et les activités de six familles, dormant avec eux sous la "tchoum", une tente faite de 64 peaux de rennes, et partageant les conditions plus que frustres de leur vie quotidienne, sans toilettes ni salle d'eau.

"Je n'ai rien trouvé de difficile", assure Charlotte de Turckheim, persuadée jusqu'au dernier moment qu'elle partait dans un endroit chaud. Cependant, elle reconnaît avoir eu "vraiment peur une nuit où on était en train de pêcher", car elle craignait de ne plus jamais revoir le village et de mourir de froid sur la glace.
Si elle a accepté de bon gré de participer aux activités des femmes du groupe - la collecte du bois, la pêche ou la conduite de traîneaux tirés par les rennes -, elle a moins goûté la nourriture, à base de poisson cru instantanément congelé et de sang de renne à peine abattu, bu à même l'estomac.

Ses étonnements naïfs, ses fous rires partagés malgré la barrière de la langue, pimentent ce qui pourrait n'être qu'un documentaire classique, tourné dans des paysages d'une étonnante beauté.
Elle s'étonne surtout des interdits multiples qui s'appliquent aux femmes et des corvées qui leur incombent (coupe du bois, confection des vêtements), tandis que les hommes se réservent les tâches nobles comme le soin du troupeau. "Il faut éviter de se monter interventionniste, ne pas montrer une sorte de fausse compassion pour le +bon sauvage+", souligne-t-elle.

De son côté, Frédéric Lopez s'est attaché à montrer les difficultés d'un groupe ethnique dont le mode de vie est en voie de disparition. L'immense territoire où nomadisent les Nénets abrite la plus importante réserve de gaz du monde. La société russe Gazprom, qui exploite ce gaz, les subventionne et assure gratuitement l'éducation de leurs enfants.
Mais quelque 10.000 Nénets refusent de renoncer à leur mode de vie ancestral, à l'image de Kirill Serotteto, qui a servi d'intermédiaire entre son groupe et l'équipe de reportage.