municipales - Forbach

samedi 22 mars 2008 10:00 par MV    Forbach

Stirnweiss s'effrondre... Kalinowski réalise l'exploit.

Le socialiste Laurent Kalinowski bat très largement le divers droite Charles Stirnweiss. Avec 60,05% des voix, il met fin à 55 ans de municipalité de droite à Forbach. Une très large victoire  dûe à une alliance à droite qui n'a convaincu en rien les électeurs mais aussi à une lassitude vis-à-vis du maire sortant. Une nouvelle ère s'ouvre dans la cinquième ville du département. Laurent Kalinowski clôt ainsi treize années d'administration Stirnweiss. Un homme qui aura marqué sa ville, tout autant par sa vision d'avenir que par ses engagements forts en faveur de la coopération frontalière, l'écologie ou le musée de la Mine.

Impression étrange, comme celle d'une fin de cycle. Plusieurs hommes-clés de l'équipe Stirnweiss qui déambulent à la recherche d'un avenir à reconstruire. Une nuée de gens de gauche qui se congratulent. A 19 h 30, derniers résultats, dernières désillusions, Charles Stirnweiss n'est plus maire de Forbach. Il est même largement battu, avec 39,95% des voix contre 60,05% à son adversaire. La faute sans doute à une multiplication de facteurs. Un essoufflement du pouvoir, tout d'abord une fusion des deux listes de droite au lendemain du premier tour qui n'a pas pris ensuite et une incroyable remontée de la gauche. En une semaine, elle aura gagné  deux mille voix alors que bon nombre de ses soutiens pensaient cette performance impossible.
Dans la dernière ligne droite, lors de l'annonce des résultats, chaque chiffre est salué par la foule. Stirnweiss a compris. Il n'a même plus sa mine des mauvais jours, pense à l'après, lui dont la politique est l'ossature de sa vie depuis plus de vingt-cinq ans. On le sait homme de passion, de sciences, il confie son intention de "s'investir dans d'autres domaines." Annonce sa volonté de tourner la page, "je viendrai pour l'installation du prochain conseil mais ne siégerai pas une minute de plus."
Quant à tous ceux qui lui reproche sa fusion avec l'autre liste de droite, celle de Christian Peyron, "nous perdions également en cas d'une triangulaire..." Stirnweiss reconnait cependant avoir "senti très vite que la sauce ne prenait pas, notamment du fait des difficulités de Christian Peyron à ce que son équipe adhère à cette idée."

" Un lit bien structuré "
Le maire sortant s'exprime en public, "lorsque je regarde le bilan de notre action, je vois une ville où il n'y a plus d'inondations, une ville avec un arrêt TGV, 1 000 logements nouveaux, un musée de la Mine." Autant de réalisations qui lui font dire qu'il faut maintenir cette dynamique "Il faut poursuivre la bataille pour le bien de la commune." Cette partition se jouera sans lui. "Un élément important en politique : le sentiment intérieur d'avoir fait le maximum.Tous les efforts que nous pouvions faire pour la ville, nous les avons faits. Mon successeur arrive dans un lit qui est particulièrement bien structuré. Nous avons évité la spirale du surrendettement."
Laurent Kalinowski franchit les marches qui le mène à l'estrade et s'empare du micro. Une solennité toute intérieure. "Notre engagement, notre victoire, a une histoire." Celle de tous ceux qui se sont battu pour leurs idées. Suit une liste de noms, au premier rang duquel figure celui d'Alain Morisse, décédé en 2004 en pleine campagne pour les cantonales. "A eux aussi, nous devons notre réussite électorale."

"Ma première conviction, poursuit le nouveau maire, c'est faire vivre Forbach autrement. Nous avons bien reçu notre message." Concrètement, "il s'agit de mettre en place des outils de rencontres et de proximité. Nous allons identifier les missions des uns et des autres afin de constituer des conseils de quartier." Quant au budget de la ville, "même s'il a été voté, nous l'étudierons de près afin d'y apporter des décisions modificatives si nécessaires."
Une équipe dont on pourra voir le nouveau visage lors de l'installation du conseil prévue samedi prochain. Tout simplement une nouvelle époque pour Forbach.