Jaguar XF

mardi 8 avril 2008 10:50 par JB    

bois, cuir et volupté.

La S-Type a vécu, vive la XF, nouvelle berline moyenne qui veut afficher  les gènes séculaires de Coventry. A l'heure où le vaisseau luxueux de Ford prend le large vers d'autres rivages.

Le grand fauve bondit comme si de rien n'était. Il avale la montée de La Turbie comme aux plus beaux jours du Monte-Carlo, sans effort apparent, l'élan soutenu par la musique du V8. Le cuir respire à l'unisson. Ainsi paraît la nouvelle Jaguar XF qui succède à la S-Type.

Le premier éveil s'était manifesté au plus profond de l'œil, sous le charme d'une harmonie, loin de la S-Type, mais encore proche de la MKII des années soixante. Puis ce fut la paume de la main, sur la poignée de porte. Et l'oreille au premier battement de portière. Jaguar n'a pas failli à cette mission qui enchante, mais trop peu d'amoureux pour laisser vivre seule la marque de Coventry qui, après le giron du grand Ford, a fait les premiers pas, tout comme Land Rover, vers son nouveau tuteur, l'indien Tata.
" Le fruit du travail d'une équipe jeune soucieuse du détail ". Andy Whyman, responsable du programme XF a investi pour quelques semaines le port de Monaco pour affirmer ainsi, à la face du monde huppé, que Jaguar n'est pas mort, que ses gènes survivront car le monde a aussi besoin de cuir, de bois, d'aluminium, de ces matières nobles qui ouvrent les portes de la volupté.  Alister Whelon, le styliste maison y voit lui jusqu'à la ligne " longue et lisse " de la Type E. D'autres y découvriront une ressemblance avec la nouvelle Ford Mondeo...

N'allons peut-être pas jusque-là, ni dans un sens, ni dans un autre mais, indéniablement, la XF affiche un bel équilibre, un ton en dessous de la XJ, mais plus abordable, avec un premier prix à
55 600 ?. Ici, nous ne sommes plus en prise directe avec le V8 suralimenté de 416 chevaux (304 kW) mais avec le plus raisonnable V6 diesel de 207 chevaux (2,7 l, 152 kW, 229 km/h), bien né, fruit de l'association avec PSA Peugeot Citroën. Le résultat mérite le détour pour économiser ce précieux pétrole. Même à l'oreille, le diesel sait se faire aimable, bien servi par une boîte automatique à 6 rapports. La consommation moyenne est annoncée à 7,5 litres pour une émission de CO2 de 199 g/km.
Jaguar, sans renier les canons de la marque, a quand même jeté aux orties quelques principes anciens. La fameuse grille de commande de vitesses en forme de J, par exemple. Place désormais à un gros bouton qui sort de la console centrale lorsque vous montez à bord avec une clé que vous laissez dans votre poche.

Étonnante aussi la touche " start-stop " qui clignote pour vous inviter au départ. Ou encore ce décor de lignes bleues qui sous-tendent l'habitacle et les ouïes d'aération qui pivotent automatiquement. On regrettera simplement les palettes des vitesses qui permettent d'adopter une conduite plus sportive. Utiles tout simplement pour mieux profiter d'un frein moteur, malheureusement, elles tournent avec le volant. Quant aux cadrans, certes bien dans l'esprit de la marque, ils sont trop petits pour une si grande ambition. Peu en rapport avec cette confortable berline de 4,96 m, au vaste coffre (500 dm3) remarquablement équipée avec écran GPS tactile et liaison Bluetooth. Quant au comportement routier, épaulé par une électronique puissante, il témoigne du beau travail de Jaguar. Ainsi nanti, Jaguar ne devrait pas perdre son âme.

Tarifs : à partir de 48 900 euros.