le bas de la Tête d’Or ...

mardi 7 octobre 2008 16:30 par JPJ    Metz

... aura meilleure mine.

On est prié de ne pas tailler un costume à l’habilleur ! Si c’est bien la famille Tolub qui est propriétaire des deux maisons situées à l’angle de la rue Tête d’Or et de la place Saint-Louis c’est avant tout la complexité de la situation aussi bien technique qu’administrative de ce site qui a abouti au délabrement périlleux actuel.

On devrait en sortir assez rapidement. Le permis a été accordé. On va notamment  s’attaquer à un pilier réalisé il y a 250 ans et d’où venait une partie du mal. Saint Louis  perdra ainsi sa verrue et repartira d’un bon pied… à l’heure où  une circulation automobile y sera rétablie… au pas juste en face.    

Petit retour sur l’histoire pour commencer : quand, en 1749, nos ancêtres les Messins décidèrent de percer le front des immeubles de la place Saint-Louis pour y faire déboucher la rue  devenue par la suite Tête d’Or, ils firent les choses en grand pour le passage mais à moitié seulement pour certains détails techniques.

Notamment pour ce qui est de la manière de conforter l’un des immeubles donnant sur la nouvelle voie. C’est ainsi que, selon les spécialistes,  le pilier de l’angle n’irait chercher ses bases qu’à quatre mètres de profondeur alors que le bon sol est à huit mètres. Une faiblesse potentielle  accentuée avec le temps qui s’est écoulé. Aujourd’hui c’est un dévers de 13 centimètres sur 3 mètres qui est constaté.

Histoire plus récente :  quand  la SCI 23 dont David Tolub est le gérant  fait l’acquisition de cet immeuble en 2004 elle cherchera « en vain pendant deux ans »  des professionnels pour le rénover. « Dès les premières visites  ils jetaient l’éponge ou ne s’estimaient pas assez  qualifiés ».  La solution de revendre… un ou deux compromis qui tiraient en longueur puis cette hypothèse s’est trouvé  gelée par l’arrêté de péril dont l’immeuble avait entre temps été l’objet.  Une impasse qui ne pouvait constituer une solution à l’heure où la place Saint-Louis faisait l’objet d’une mise en valeur et au moment où un certain nombre d’incidents périphériques ( le dernier en date est l’écroulement d’une cheminée d’un immeuble voisin) donnaient un aspect caricatural à la situation. La mise en place d’étais sous les arcades au cours de la dernière année étant par définition une solution provisoire.

Aujourd’hui, en phase avec la ville représentée par Richard Lioger, les propriétaires ont donc décidé d’entreprendre une opération complète de rénovation. Marcel Tolub et son fils David étaient aux côtés de l’élu et de leur architecte Jacques Fabbri pour présenter le projet ce lundi au premier étage du café Le Rubis.

Une famille Tolub dont l’histoire commerciale s’est écrite pendant plus de 50 ans sur cette place, à quelques dizaines de mètres de la , à côté de la pharmacie Masius avant de s’installer place d’Armes  mais « dont le cœur est resté place Saint Louis ».  « Ce type de démarche ne peut s’inscrire dans le cadre d’une rentabilité classique et c’est  une qualité de projet que nous recherché tout en étant soucieux de préserver l’exploitation commerciale qui y existe » précisera David Tolub. Les travaux concerneront aussi  bien les structures (micro pieux sous le pilier), que la préservation d’ éléments  architecturaux remarquables  tels un plancher du XIVe siècle.  

Suite à la demande de l’architecte des Bâtiments de France le traitement de la façade s’accompagnera de l’arasement d’un étage dans l’immeuble gauche ce qui permettra de retrouver un équilibre plus dépouillé avec la toiture.  Enfin, et pour rester dans l’esprit de la nuit blanche qui a pris ses quartiers pour quelques jours sur la place, une fresque murale de 80 mètres carrés «  préfigurant la signature culturelle de Metz pour 2009 » sera installée à partir d’octobre et pour la durée du chantier sur la façade.