hôpitaux, Pompidou et transports

lundi 2 juin 2008 15:00 par JPJ    Metz

métropole positions et réponses en Gros.

Aux petits soins pour les hôpitaux, attentifs à exprimer une identité métropolitaine, spectateurs intéressés d’un film sur Pompidou, les élus de la CA2M n’ont abandonné le registre consensuel que pour parler des transports en commun. Et encore, juste le temps d’un arrêt dans le jardin de Boufflers et d’une explication de Dominique Gros. Ce dernier ayant de plus en plus tendance à marquer de son empreinte le débat. Au risque d’éclipser Jean-Luc Bohl.

Autant le préciser tout de suite:  Jacques Marchal s’est abstenu lors du vote d’une motion pour des études à propos de l’implantation à Lauvallières du futur hôpital Robert Schuman. Celui-ci regroupera dans quelques années les hôpitaux privés à but non lucratif de Metz : Saint-André, Sainte-Blandine et Belle-Isle. L’élu messin PCF de la liste Gros avait pris la parole pour expliquer qu’il fallait « un véritable débat sur l’offre de soins à Metz, sur la politique de santé en France » qu’il considère comme menacée. Pour dire aussi que Metz « risque de devenir la première ville de plus de 100 000 habitants en France n’ayant plus d’hôpital public au sens strict du terme sur son territoire » ( il restera Legouest et Claude Bernard). Jacques Marchal semblait même décidé à voter contre mais l’unanimité des autres intervenants, de droite comme de gauche, de la ville centre comme de l’agglo, pour se féliciter de voir Metz profiter de l’opportunité exceptionnelle de bénéficier de deux hôpitaux neufs l’a incité à se contenter d’une abstention. Histoire de ne pas briser le front de l’agglo face à l’Etat.

internes et profs ?
Entre-temps Denis Jacquat avait félicité Dominique Gros de la qualité d’une intervention au cours de laquelle le maire de Metz avait traité avec un certain brio à la fois de la réponse aux besoins de soins en centre ville avec une maison médicale mais aussi de la possibilité d’accueillir ponctuellement à Metz certains professeurs de médecine  nancéiens. «  Les internes seront chez nous dans des hôpitaux modernes. J’ai dit à Rossinot qu’il serait justifié que des professeurs y exercent aussi sans vouloir relancer de  polémique sur des études médicales à Metz ».
Un autre point consacré aux dénominations des principaux lieux de culture messins à vocation d’agglomération (théâtre, musées) permettra de revenir sur l’entrevue entre Dominique Gros et André Rossinot. Si tout le monde est d’accord pour dire que l’appellation Metz Métropole accolée aux noms des équipements est plus claire que celle de CA2M, c’est le destin même de ces lieux qui interpelle certains. « Vous avez parlé avec André Rossinot de coopération en matière d‘opéra dira Patrick Thil à Dominique Gros. Dans ce domaine là je me méfie toujours un peu de nos voisins. Prenons garde à ne pas nous laisser appauvrir. Il y a de la place pour deux opéras ».
Ce à quoi Dominique Gros lui répondra que la question se pose peut-être différemment et il l’abordera sous l’aspect financier le dossier de l’opéra théâtre de Metz. Pardon, de Metz Métropole ( voir ci-dessous).
Les bons comptes faisant les bons amis on parlera encore chiffres à propos du quartier Amphithéâtre et de la vente à un groupe de promoteurs  des premiers îlots. Ceux-ci sont situés juste en front de Pompidou et sont donc stratégiquement importants. Ils accueilleront notamment des sièges d‘institutions bancaires et immobilières régionales.

70 000 mètres carrés
Pour une surface réalisable de 70 000 mètres carrés 15 millions d’euros ont été demandés. «  Les travaux de ces îlots seront-ils terminés pour l’inauguration de Pompidou » demandera ingénument (ou pas) Emmanuel Lebeau. « On est parti pour 10 années au moins de construction sur l’ensemble de l’Amphithéâtre » lui répondra Dominique Gros. Du Rausch dans le texte, dans le ton et dans l’analyse. « Non ce ne sera pas fini pour l’ouverture de Pompidou. Et en plus il va falloir voir comment le marché absorbe déjà ces premières  surfaces ».
Au petit jeu des questions et des réponses on a vu lundi soir Dominique Gros prendre un certain ascendant sur l’assemblée. Même sur son opposition municipale. Ses fonctions de maire de Metz et de premier vice président l’expliquent certes. Mais aussi un charisme naissant. Un élément dont Jean-Luc Bohl, président de la CA2M devra tenir compte. Il a, lui aussi, une identité nouvelle à trouver, même s’il n’est élu que depuis un mois et demi. L’embauche d’une directrice de cabinet spécifique, la remise en cause  d’un certain nombre de fonctions de communication et de protocole  jusqu’ici communes à Metz et à l’agglo du fait de la présence de Jean-Marie Rausch à la tête des deux entités... en sont des éléments annonciateurs.
La question de Christian Antoine, élu d’opposition messin sur le budget et sur le coût de la directrice de cabinet n’était pas anodine. A question politique réponse politique. Si ce n’est qu’elle n’est pas  venue. Jean Luc Bohl a dit qu’il allait voir. Sa prestation ce jeudi matin devant le club de la presse lui en offrira une occasion.

théâtre
48 millions d’euros de travaux
Pas forcément innocente l’intervention de Dominique Gros appuyée par celle d’Antoine Fonte sur les coûts de l’opéra-théâtre à Metz. Le poids de la culture risque d’être mesuré un peu plus précisément (peut-être chichement) dans les prochains temps.  En tous cas en connaissance de cause par les élus de l’agglo.

« L’opéra-théâtre de Metz métropole  c’est 6,5 millions d’euros de fonctionnement pour 29 000 spectateurs par an »
dira l’adjoint à la culture de Metz qui est aussi vice-président en charge des grands équipements culturels d’agglo. Des chiffres qui n’étaient que rarement alignés ainsi. En moyenne cela fait du 220 euros le spectateur.
Ce chiffre arrivait après l’évocation par Dominique Gros  d’une évaluation de 48 millions d’euros de travaux nécessaires dans le théâtre.  On appellera cela les bonnes et les mauvaise surprises des transferts de compétence culturelle sur l’agglo. De quoi permettre de calmer les chevauchées de certains au moment où Pompidou se profile à l’horizon. C’était le but.

Busway
maintenant ou jamais !

C’est un nom propre et une marque.
Il faut donc le préciser et y mettre une majuscule. Ce Busway dont nous avons dit dans notre dernier numéro qu’une hypothèse très sérieusement étudiée consistait à le faire passer pour son parcours central  dans Metz le long du palais de justice mais à gauche côte esplanade. Puis à empiéter légèrement sur le jardin de Boufflers avant de rejoindre un Moyen-pont qui pourrait être doublé.

Il s’agit d’une hypothèse développée  par Dominique Gros lors d’une conférence au technopôle il y a quinze jours et qui avait même été évoquée à l’époque par le PS messin dans l’opposition. Il est vrai qu’en ce temps-là on faisait un peu moins attention à ce que Dominique Gros et ses coéquipiers disaient.
« Des bus dans un jardin historique et un fleuron du patrimoine messin ! »
: l’opposition messine ne pouvait manquer de chercher le maire sur ce sujet lui reprochant de découvrir dans  la presse hebdo (c’est à dire  nous) cette information. Dominique Gros y apportera les précisions et rappellera les enjeux : «  la ville doit vivre et ce projet de TCSP doit être mené à bien. Si nous n’avons pas la capacité et la force, l’intelligence politique de prendre certains virages dans ce mandat nous ne l’aurons jamais.  Nous avons la responsabilité de trouver des solutions là où il y a des impasses. J’ai donné des instructions pour que l’on étudie. C’est tout. » Refusant d’entrer dans des questions de prééminence par rapport à l’agglo Dominique Gros affirme qu’il faut laisser à la CA2M les grandes lignes (de bus  dira JL Bohl)  du projet mais que les choix plus détaillés concernant tel ou el passage technique dans une ville relèvent aussi de la responsabilité des maires. JeanLuc Bohl restera dans ce même registre en concluant sur sa volonté de « faire avancer une trame d’ensemble » (à défaut d’un tram). « Il faut avancer avec le PDU » conclura-t-il.