les traits et la main
lundi 29 décembre 2008Une
double page qui se déploie comme un poster. Pour ses vingt ans, « Monsieur
l’homme » méritait bien ça. L’homme de Faber dont les
réactions, au fil de mini-scénarii en trois images qu’on appelle des strips,
en révèlent plus que de longs discours. Savoureux cocktails
de roublardise et de générosité, d’esprit critique et d’autodérision.
Si André Faber éclate de temps à autre d’un rire fort, c’est parce qu’il
dessine fin. S’il sourit jaune ou grince parfois, c’est parce qu’il
dessine fort. S’il refuse généralement de saisir une formule
ou une pirouette au vol c’est parce qu’il est un animal à digestion lente.
Le dessin part de l’œil ou du cerveau mais passe obligatoirement par
les tripes.
André Faber est de ceux qui nous ont accompagnés au fil des sujets et des circonstances depuis le début de la Semaine. Nous voulions, au terme d’une année marquée pour lui par autant de pierres blanches que de bières ambrées lui rendre cet hommage.
Vendredi, alors que la Moselle distillait l’un des jours fériés d’exception dont elle a le secret, alors que le soleil de l’après-midi invitait à une fraîche balade, alors que nos familles aspiraient à passer encore un peu de temps ensemble, il est venu au journal feuilleter avec nous le livre de l’actualité et le sommaire naissant de ce numéro du 30 décembre. Aux sujets et aux papiers en cours de préparation, il a apporté son attention, son regard puis sa patte. Ses dessins. De ceux des maîtres échevins de Metz à Barack Obama et à Nicolas Sarkozy. Comme ça, tout simplement…
Depuis mon bureau, j’entendais la course folle de la souris sur la planche, les grommellements ou le bruit des chaussures sur le sol quand l’idée avance, quand le trait mais aussi les mots pour la bulle ou la légende arrivent. « Je crois que je trouve une grande partie de mon bonheur dans le texte, je continue à rêver d’écrire » dit-il avec ce curieux mélange de gourmandise et de timidité qui le caractérise.
Bienvenue donc à « Monsieur l’homme » mais aussi tous nos souhaits en cette veille de fin d’année aux femmes et aux hommes en général, à nos lecteurs en particulier. Nous sentons bien que des choses essentielles sont en train de changer, que les repères de demain ne seront plus les mêmes, que nos réactions elles-mêmes, face à tout cela, ne pourront plus l’être non plus. Rien ne changera positivement si nous ne changeons pas en même temps. Tous ceux qui ont cru, un moment, pouvoir être les observateurs ou les spéculateurs du changement se retrouvent depuis quelque temps emportés par lui…Le pétrole ne vaut pas plus 38 dollars le baril aujourd’hui qu’il n’en valait 150 il y a trois mois. Les fortunes insolentes tout comme la morgue qu’il avait fait naître font un bruit assez doux dans leur effondrement. Le prix de l’énergie sera celui de la vie que l’on est capable de construire ou de maintenir avec. Idem pour le prix de l’eau. Et encore pour l’avenir du bois.
Il faudra bien en finir avec toute cette collection d’absurdités... C’est pour une année nouvelle, à inventer localement et globalement, chez vous comme dans le monde que nous vous présentons nos meilleurs vœux. En attendant, prenez le temps de respirer, de regarder, de dire et d’aimer… il ne faudra pas manquer de souffle et ne pas oublier que l’essentiel c’est l’homme, les hommes. Celui qui s’en va parce que sa vie s’est achevée comme à celui qui arrive au monde. A tous deux nous devons une main douce, une main qui permette aussi bien d’emporter que d’apporter.
retrouver les précédents édito ...
outous les éditos ...
André Faber est de ceux qui nous ont accompagnés au fil des sujets et des circonstances depuis le début de la Semaine. Nous voulions, au terme d’une année marquée pour lui par autant de pierres blanches que de bières ambrées lui rendre cet hommage.
Vendredi, alors que la Moselle distillait l’un des jours fériés d’exception dont elle a le secret, alors que le soleil de l’après-midi invitait à une fraîche balade, alors que nos familles aspiraient à passer encore un peu de temps ensemble, il est venu au journal feuilleter avec nous le livre de l’actualité et le sommaire naissant de ce numéro du 30 décembre. Aux sujets et aux papiers en cours de préparation, il a apporté son attention, son regard puis sa patte. Ses dessins. De ceux des maîtres échevins de Metz à Barack Obama et à Nicolas Sarkozy. Comme ça, tout simplement…
Depuis mon bureau, j’entendais la course folle de la souris sur la planche, les grommellements ou le bruit des chaussures sur le sol quand l’idée avance, quand le trait mais aussi les mots pour la bulle ou la légende arrivent. « Je crois que je trouve une grande partie de mon bonheur dans le texte, je continue à rêver d’écrire » dit-il avec ce curieux mélange de gourmandise et de timidité qui le caractérise.
Bienvenue donc à « Monsieur l’homme » mais aussi tous nos souhaits en cette veille de fin d’année aux femmes et aux hommes en général, à nos lecteurs en particulier. Nous sentons bien que des choses essentielles sont en train de changer, que les repères de demain ne seront plus les mêmes, que nos réactions elles-mêmes, face à tout cela, ne pourront plus l’être non plus. Rien ne changera positivement si nous ne changeons pas en même temps. Tous ceux qui ont cru, un moment, pouvoir être les observateurs ou les spéculateurs du changement se retrouvent depuis quelque temps emportés par lui…Le pétrole ne vaut pas plus 38 dollars le baril aujourd’hui qu’il n’en valait 150 il y a trois mois. Les fortunes insolentes tout comme la morgue qu’il avait fait naître font un bruit assez doux dans leur effondrement. Le prix de l’énergie sera celui de la vie que l’on est capable de construire ou de maintenir avec. Idem pour le prix de l’eau. Et encore pour l’avenir du bois.
Il faudra bien en finir avec toute cette collection d’absurdités... C’est pour une année nouvelle, à inventer localement et globalement, chez vous comme dans le monde que nous vous présentons nos meilleurs vœux. En attendant, prenez le temps de respirer, de regarder, de dire et d’aimer… il ne faudra pas manquer de souffle et ne pas oublier que l’essentiel c’est l’homme, les hommes. Celui qui s’en va parce que sa vie s’est achevée comme à celui qui arrive au monde. A tous deux nous devons une main douce, une main qui permette aussi bien d’emporter que d’apporter.
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