histoire des célébrations chrétiennes.

Le livre du chanoine messin Robert Féry veut aider tout simplement ses lecteurs à comprendre le sens de certaines fêtes pour mieux les vivre et les préparer. Il s'agit d'une invitation à un art d'être ensemble autant que d'un traité de science religieuse.

" L'Ascension c'est un pont , la Pentecôte la veille d'un lundi au statut controversé ces dernières années... " Autant de caricatures certes, mais aussi de révélateurs d'une culture religieuse qui risque de fiche le camp si on ne rappelle pas de temps à autre le sens de ces fêtes. "  A la télévision il m'est arrivé d'entendre parler de la Saint Avent. Quant au Carême on en a fait une sorte d'abstraction alors qu'il est de bon ton d'évoquer le ramadan ". Robert Féry n'a rien d'un homme ou d'un prêtre réac. Ce qui ne l'empêche pas de réagir  quand il trouve que certaines valeurs sont ignorées ou bafouées. Ce chanoine messin a fait partie avec Robert Scholtus, supérieur du séminaire de l'Institut catholique de Paris, Marc Stenger évêque de Troyes et quelques autres des équipes paroissiales les plus dynamiques avant de prendre la responsabilité de Radio Jérico. De continuer à parler et à écrire, à expliquer et à comprendre.

un fil, puis un autre
Dans " Jours de fêtes " , histoire des célébrations chrétiennes qui vient de paraître aux  éditions " Les dieux, les hommes " ( le Seuil) Robert Fery passe en revue 15 fêtes, histoire de remonter à leur origine, de découvrir leur histoire et leur évolution. Il y  rajoute aussi " quelques éléments pour une réflexion théologique et une démarche spirituelle plus personnelle ".  Un travail de recherche passionnant même s'il s'est avéré infiniment plus complexe qu'on ne pouvait s'y attendre. On tire un fil, et un autre vient, puis un autre... sans cesse. Des journées et des semaines dans la bibliothèque du Grand Séminaire de Metz, un lieu dont Robert Féry regrette qu'il ne soit pas mieux connu pour la richesse de son fonds et la qualité de son cadre. Une plongée dans les sources chrétiennes, les sermons des premiers siècles. " J'ai été frappé", dit Robert Féry "par la culture religieuse des chrétiens de l'époque. On a du boulot ! ".

ne pas rester recroquevillé
S'il a pris tant de plaisir à évoquer ces fêtes, c'est aussi parce que Robert Féry  assume sa filiation juive : "  il me semble que dans cette religion on sait encore faire la fête à la synagogue comme en famille. Dans le catholicisme on s'est un peu recroquevillé dans nos églises. Plus de processions par exemple. Une fête cela se vit, se comprend, se prépare ". De celle de Pâques (ou plutôt des trois jours saints du jeudi au dimanche)à celle de la Pentecôte, de l'Assomption bien sûr. L'auteur a choisi aussi de mettre en valeur des fêtes partagées avec les orthodoxes comme la transfiguration  le 6 août et l'exaltation de la croix le 14 septembre. Noël  qui en Occident va de la nativité à l'Epiphanie et les rois le 6 janvier alors qu'en Orient ces deux fêtes sont simultanées et que le 6 janvier est déjà placé sous le signe du baptême.

Une lecture aisée, des notes claires. Ce livre est une façon de se remettre les idées en place tant qu'il est encore temps. D'éviter  peut-être de " vivre en ordre aussi dispersé les événements témoins du contenu de notre foi " conclut Robert Féry.