droit de réponse de J.M. Rausch

dimanche 19 octobre 2008

Impôts et magot.

Suite à notre article et à la une de notre numéro de la semaine dernière, Jean-Marie Rausch, maire honoraire de Metz et qui a présidé aux destinées de la ville  de Metz de 1971 jusqu’au printemps 2008, nous a fait parvenir le droit de réponse suivant que nous publions intégralement :

« On peut tout comprendre, y compris que les nécessités commerciales prêtent à jouer avec les mots jusqu’à rendre ambigu tout propos. Or la question de la gestion de la ville, durant mes mandatures, ne saura échapper ni à ma vigilance ni à mon honneur… Et il me semble qu’en ces périodes où se dégradent les conditions de vie de nos concitoyens, et en premier lieu leur pouvoir d’achat, je considère ce type de débat et son exploitation particulièrement déplacés.

Au-delà des publications de la presse spécialisée qui place Metz dans les toutes premières villes de plus de 100 000 habitants pour sa gestion et ce depuis plusieurs années, j’invite chacun, et en premier lieu l’auteur de la UNE racoleuse de l’hebdomadaire mosellan, à se référer au site internet du gouvernement, aux derniers rapports de la Chambre régionale des comptes et du trésorier payeur municipal pour vérifier :
  • Que les taux des impôts locaux messins n’ont pas évolué depuis 25 ans.
  • Que l’endettement de la ville est le plus faible de France : environ 120 euros par habitant (d’ailleurs à ce propos, 2009 sera une année où un palier important d’abaissement de la dette résiduelle descendra encore).
  • Que la dette foncière de la ville est nulle.
  • Que les dépenses d’investissement sont très élevées depuis plusieurs années.
  • Que les charges de fonctionnement ont été contenues au niveau de l’inflation.
Quant au « magot », il est loin d’être virtuel, et d’ailleurs l’auteur aurait pu tout simplement se référer à son propre article de fin octobre 2007 établi lors de la transformation de l’UEM en société d’économie mixte, transformation rendue obligatoire par la loi : la cession de 15% du capital a rapporté 45 millions d’euros, lesquels, placés sur la durée de l’actuel mandat porteront à 54 millions environ les capitaux disponibles qui pourront, année après année, être utilisés sur la même durée, pour compenser le différentiel des résultats distribuables de l’UEM, désormais assujettis à l’impôt sur les sociétés.

Par conséquent, tout a été prévu pour que la ville puisse continuer à fonctionner rigoureusement mais ambitieusement dans le respect des équilibres budgétaires tout en maintenant l’imposition locale.

Et à ce jour, aucune décision gouvernementale n’est significativement venue bouleverser en quoi que ce soit la gestion locale.


Enfin, il convient de ne pas faire d’amalgame entre la gestion de la ville et celle de la CA2M qui elle, est seule compétente pour la gestion des équipements culturels (centre Pompidou et médiathèque), du développement économique (centre des congrès) et des transports.

Soyons clairs, pour la bonne compréhension des Messins ! »


Jean-Marie Rausch, deux remarques cependant :

Jean-Marie Rausch dont nous avions sollicité un point de vue par l’intermédiaire de Patrick Thil n’avait pas jugé opportun de commenter l’expression de Dominique Gros attribuant à la gestion précédente (et aux transferts d’Etat) l’éventuelle obligation d’avoir  à augmenter les impôts locaux à Metz. Il nous semblait que son point de vue serait intéressant car la situation qui était en train de se produire était précisément l’un de celles qu’il avait dit craindre : «  je ne veux pas qu’on dise n’importe quoi après ».

Magot virtuel ? C’est Jean-Marie Rausch lui-même, alors maire de Metz qui était revenu sur son expression de magot en calmant l’ardeur des dépensiers potentiels. Il avait précisé que ces sommes permettaient de compenser une partie seulement du manque à gagner UEM. Restait le vrai magot, c’est-à-dire la bonne santé financière de la ville par rapport aux ratios et celle-là , à aucun moment, l’article incriminé ne la remet en cause ou en doute.
Enfin, même s’il ne faut pas faire « d’amalgame » entre la gestion financière de la ville et celle de la CA2M, ces deux entités étaient si étroitement liées sous la présidence commune de Jean-Marie Rausch qu’il n’est pas forcément farfelu de dire qu’une part de l’endettement potentiel de la ville se retrouvait à la CA2M.
Légitimement puisqu’il s’agissait d’équipements communautaires. Mais tout aussi inquiétant sur le moyen terme surtout quand des hausses de taxes (sur les transports) avaient largement précédé la mise en route des travaux  du site de transports en commun dédié.

Pas farfelu non plus d’estimer que la politique de Délégation de services publics pour toute une série d’équipements messins (parkings notamment) a elle aussi contribué au bas niveau de la dette. Des choix de gestion et une stratégie financière de J.-M. Rausch qui ont toujours eu le mérite d’être clairs.
Il n’en reste pas moins qu’aujourd’hui cette situation se trouve au cœur d’un débat et qu’en dehors de l’aspect délibérément provocateur et assumé ( car illustré par une caricature) de la UNE de notre numéro, la lecture sereine de l’article éclaire peut-être plus que les gesticulations passées et à venir.
On est là pour ça, aussi !

  1. gael écrit: (25/10/2008 12:06:57 GMT)
    droit de réponse de J.M. Rausch

    De toute façon toute le monde fait rigoler à Metz (gros,grosdidier,raush,grisbeck et compagnie...), tout le monde veut une grande métropole européenne mais tout le monde joue petit bras; nan mais sérieusement un vieux busway tout pourri ça me fait marrer.... busway ça colle pas avec grande métropole, les dirigeants sont incapables de densifier l' aggolomération on se retrouve avec des villas et des maisons à 2 km du centre ville, c' est des tours qu' il faut construire, des immeubles de standing plus hauts que les les 2 ou 3 étages minables qui se font par çi par la quand je vois qu' on à pas construit de tours depuis 20 ans ( allé voir Lyon,Marseille,Toulouse..) je rigole, les plus hauts font 3 ou 4 étages pas plus.. allé on est qu' un gros bourg qui ne sert à rien.

  2. luxokikouyou écrit: (21/10/2008 01:21:38 GMT)
    droit de réponse de J.M. Rausch

    Monsieur le Maire; si vous nous lisez; de grâce continuez sur votre lancée et prenez le temps de nous surprendre.

    Un grand nombre d'entre nous savent bien qu'après une si longue et constructive periode d'opposition vous ètes de ceux pour qui les dossiers concernant la méthamorphose de la ville n'ont pas de secrets.

    Bravo pour votre intervention Monsieur Lorrain, mais je vous trouve un peu rapide pour juger l'action de la nouvelle municipalité.

    Après ce que j'appellerai vulgairement "le coup de La Place de la Gare" puis récemment "le coup de la Place Saint Louis" (et j'en oublie volontairement), l'urgence à mettre frein au projet "République" et à remettre en question la première phase du projet "Amphithéatre" semble évidente.

    Les multiples mises en chantier de dernière minute de Monsieur Rausch on bien plus souvent fait preuves de grands coups aussi bien médiatiques que financiers plutôt que de grands goûts, mise à part les siens bien entendu !

    La concertation était quasi-innexistante mise à part dans les cercles d'admirateurs conquis.

    Pour ce qui est de votre annalyse sur les projets de TCSP à venir, il parrait réaliste de constater que le ratio entre les quelques minutes promises et les millions potentiellements dépensés parraît largement décalé des préoccupations financières actuelles. Et de m'interroger sur la marche à suivre quand à la mise à disposition de prèts bancaire nécessaires à de tels investissements aujourd'hui (je ne parle pas des ré-assurances...).

    En effets comment parler d'éfficacité en voyant que le mode de transport que Monsieur Gros semble mettre en avant est celui même que la population ne supporte plus dans ses rues piétonnes (ni même dans ses rues en général) malgès le "jaune local" mis à l'honneur par des proses originales. A moins, peut être que son approche ne soit plus globale et que d'autre idées ne bouillonnent en attendant que ne soit fait ce qui aurrait dû être fait depuis longtemps déja ?

    Expliquez nous donc votre démarche Monsieur le Maire, nous sommes aujourd'hui à votre écoute...

  3. V@M écrit: (20/10/2008 17:31:13 GMT)
    droit de réponse de J.M. Rausch

    @ Anthony Lorrain

    ,

    Merci pour votre commentaire sensé et pragmatique.

    DG donne l'impression d'un "illusionniste".

    faire bouger la Ville, oui certes, mais pas à ce prix -là,alors même que les ménages s'épuisent à trouver des solutions pour boucler les fins de mois.

    Ils aimeraient de loin que la ville bouge plus humblement et que les impôts n'augmentent pas.

    Tout le monde profite des fêtes mais c'est le messin qui trinque!

  4. LORRAIN écrit: (20/10/2008 10:00:18 GMT)
    droit de réponse de J.M. Rausch

    Depuis maintenant six mois, la mairie de Metz a connu un changement historique permettant à la Gauche de prendre les commandes de la ville.

    Monsieur Jean-Marie Rausch, ancien ministre a donc laissé sa place à Monsieur Dominique Gros, ancien syndicaliste (Fondateur du syndicat national CFDT de l’environnement en 1973). Il devient ainsi le premier maire de gauche à Metz depuis l'instauration du suffrage universel en 1848.

    Il nous est donc aujourd’hui possible d’établir un premier bilan du maire actuellement en fonction et des résultats obtenus par son équipe.

    Plusieurs éléments m’ont poussé à écrire cet article ; je vais tenter de vous les exposer au travers cet article.

    Tout d’abord nous pouvons parler de la perte de la subvention d’état attribuée aux grandes universités françaises (même si ce point est encore en suspens aujourd’hui au regard des dernières négociations sur la nouvelle carte militaire).

    Nous pouvons également évoquer la perte des subventions nationales pour les hôpitaux messins ou bien encore la restructuration militaire qui est tout à fait nécessaire mais qui n’a absolument pas été saisie comme une opportunité par l’équipe municipale en place afin de proposer d’autres projets d’envergure en contrepartie. La priorité de l’époque étant de manifester, certainement un héritage de la période syndicaliste.

    Un autre point qui exaspère, sur lequel nous allons insister est cette obsession à vouloir installer un Busway à Metz. Le prix, le contournement par la gauche du palais de justice, le doublement de taille du moyen pont, rien n’est trop beau afin de satisfaire sa promesse de campagne.

    Mais la réalité financière sera l’arbitre; en effet si Monsieur le Maire s’obstine à réaliser le Busway cette dernière le forcera très certainement à augmenter les impôts comme il tente de nous le faire tout doucement accepter sans même sembler penser que la non augmentation des impôts était tout autant une promesse de campagne.

    Je ne recherche pas à remettre en cause la qualité humaine, ni les bonnes intentions de Monsieur Gros, mais au vu des premiers gros dossiers perdus, une question se pose naturellement : L’équipe actuelle a t-elle l’envergure nationale nécessaire pour diriger une ville de plus de 100 000 habitants ?

    Voici une petite liste de ce que les messins entendent ces derniers temps :

    Le projet république a été mis en suspens sur certains points,

    Le bus risque de passer au milieu de l’esplanade,

    Monsieur le Maire souhaite supprimer le parterre floral devant la gare,

    Monsieur le Maire attache son vélo sur les grilles historiques de la Mairie,

    Monsieur le Maire fait poser des lettres en bronze sur la mairie afin que Liberté, Egalité, Fraternité puissent retrouver place,

    La CA2M change de nom pour un petit 30 000 Euros,

    Et j’en passe et des meilleures…

    Il s’agit là de coups médiatiques qui occupent du temps, de l’argent, les esprits, alors que ces derniers devraient servir à d’autres ambitions !!

    Je pense sincèrement Monsieur Le maire que les messins souhaitent vous voir prendre de la hauteur sur des dossiers bien plus importants.

    Les seuls projets intéressant les messins sont uniquement des projets lancés par vos prédécesseurs (centre Pompidou, place République, Boulevard de Trèves (privé), nouvel hôpital..).

    Ne cherchez pas à critiquer ces projets ou à les modifier en profondeur, ces projets ont été correctement menés. Nous aimerions plutôt vous voir réaliser votre propre projet de ville, servez vous de la connaissance historique importante que vous avez de la ville de Metz, de vos connaissances écologiques, adaptez vous au restructurations militaires récentes, à l’économie nationale et frontalière, restructurez les quartiers sensibles, embellissez les vieux quartiers, profitez du projet extraordinaire du boulevard de Trèves pour remettre en valeur la liaison entre le centre ville et ce programme privé exceptionnel…

    Imaginez qu’un budget d’environ 150 millions d’euros sera nécessaire pour la réalisation du Busway. Le centre Pompidou en coutera 60 millions et sera incontestablement générateur de retombées économiques importantes.

    Le Busway risque de nous couter l’équivalent de 3 centres Pompidou dans le seul but de faire gagner quelques minutes qui doivent se compter sur les doigts d’une main. (je vous accorde deux mains). Mais le plus important n’est pas là, nous pouvons comprendre qu’il est agréable d’avoir un nouveau système de transport en commun, le problème réside à mes yeux essentiellement dans le fait qu’il s’agit d’un mauvais investissement, car un investissement doit rapporter davantage que les charges y afférentes. Il paraît évident que la rentabilité ne sera pas au rendez-vous.

    Posez-vous les bonnes questions :

    Ne pensez vous pas que d’ici cinq à dix ans, de nouvelles technologies 100% vertes seront au point pour la ville ?

    Ne pensez-vous pas que les 150 millions d’euros seront davantage utiles pour le foncier qui va se libérer sur Metz avec le départ des militaires ?

    Ne pensez-vous pas qu’au niveau des transports, les messins préfèreraient vous voir vous battre pour une A32 (je n’évoque même pas l’A31), pour des navettes rapides toutes les 10 minutes sur voies ferrées afin de réaliser Metz-Luxembourg en moins de 30 minutes, ou bien même pour un projet de TGV vers Lyon.

    Vous nous avez montré que vous êtes capable de revenir sur votre promesse de campagne qui était de ne pas augmenter les impôts, nous vous prions de revenir sur votre idée de Busway.

    Si vous voulez une politique sociale, alors continuez à réduire la misère humaine qui règne dans nos « cités », à quoi bon leur offrir un beau bus si leur environnement quotidien n’est pas à la hauteur, ou si ils n’ont pas le travail leur permettant de se déplacer(c’est comme offrir des skis à un enfant qui ne verra jamais la neige) , continuez à détruire les tours, relogez les habitants décemment, offrez leurs des emplois en capitalisant sur le Technopôle II et en utilisant la force économique du Luxembourg au maximum. Si les emplois ne peuvent pas croître de manière satisfaisante sur Metz, favorisez le rapprochement temporel du Luxembourg.

    En conclusion, nous pouvons dire que les messins attendent de la Mairie de Metz de véritables projets d’envergure qui affecteront leur quotidien de manière positive et non pas à travers une hausse des impôts qui serait très mal acceptée en ces périodes de récession économique et de crise du pouvoir d’achat.

    Anthony LORRAIN

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