mais il est tard monsieur….

jeudi 14 juin 2007

Dimanche matin, la queue devant les guichets. C'est promis, je ne ronchonnerai pas. D'ailleurs quand  on est simple promeneur, ça énerve beaucoup moins une queue qui n'avance pas ! Je n'en veux même plus aux bornes automatiques qui l'autre jour ont obstinément refusé de reconnaître ma carte.  C'est vous dire !
 La gare de Metz ce matin, c'est un bonheur partagé. Celui d'un train qui a fait enfin  avancer les choses. L'office de tourisme dans le hall, le 8 à 8 même s'il n'est pas 7 sur 7, la superbe nouvelle livrée du Relay de presse. Et puis il y a "  cross border ", cette création interactive que je viens de découvrir dans une salle perdue du buffet de la gare. Une oeuvre de Miguel Chevalier. La résultante d'un premier contact avec l'artiste lors du troisième salon artMetz. Une fresque extraordinaire de 200 mètres carrés qui se découpe dans le noir, qui se modifie sans cesse au fil des déplacements des visiteurs. Une oeuvre qui, par définition, n'existe que pour vous. Un espace transfrontalier qui vous saute à la figure puis vous fuit dans le seconde d'après, comme un train lancé à grande vitesse. Un peu perdu dans le flot des festivités diverses annoncées pour ce mois de juin, ce rendez-vous risque de passer inaperçu. Alors j'insiste. Et en sortant, comme vous le feriez dans un hammam, jouez le contraste: allez vous plonger dans la nouvelle librairie Payot.
Plus de noir cette fois… La salle François de Curel semble illuminer de sa lumière les lustres gigantesques suspendus à son plafond. Un sentiment de calme. Asseyez-vous. Les petits sièges de moleskine verts vous attendent. Le souvenir des nuits prestige de la restauration, celui de la poêle de fer des journalistes avec Alain Senderens, il y a 25 ans me reviennent. Envie d'aller dire merci à la caissière en sortant et de m'excuser de n'avoir encore pas acheté de livre. Le sentiment de s'être réconcilié avec cette gare qui depuis tant d'années n'avait cessé de se dégrader, d'échecs commerciaux en mauvaises idées. Un sentiment que la fête de vendredi n'avait pas réussi à faire naître.
Curieuse d'ailleurs cette soirée du vendredi… Bien sûr l'orage n'a rien arrangé à l'affaire, privant la fête d'une mise en jambes sous forme de cavalcade préparée avec flamme, talent et fantaisie. C'est donc directement devant l'orchestre de Michael Nyman que se sont retrouvés vers 21 h 00 les quelques spectateurs de la place. Une musique de qualité dit-on mais par laquelle ce soir là on n'arrivait pas à se sentir concerné. A nouveau quelques gouttes de pluie… l'envie de faire un petit tour en attendant.. La gare est fermée. Raison de sécurité probablement. Le salon Charlemagne est illuminé: soirée privée nous répond avec morgue le cerbère. Alors revenons au spectacle. Le concert finit… par se terminer après des saluts à la raideur mécanique. D'autres éléments s'enchaînent sans que l'on comprenne réellement pourquoi. La machine est lancée mais semble ignorer le public. Sans être un inconditionnel des animateurs on peut penser que quelques mots à destination de ce public auraient enfin créé du lien, montré que cette armée d'hommes en noir, forts de leurs certitudes culturelles, étaient aussi des gens venus pour faire la fête avec nous. Le film de Fleischer est plutôt réussi mais long…le scénario, à cette heure de la soirée,  ne tient pas la distance. Et puis enfin le feu d'artifice . Sur la rue Gambetta, un bus VIP de l'APM   bouche une partie de la perspective au public…Difficile de trouver stationnement plus idiot. La gare s'habille de couleurs intéressantes, un feu de gentil calibre s'installe en toile de fond…. Pas de mot de fin, toujours pas d'indications véritables. Alors, comme disait Brel: " il est tard monsieur, faut que je rentre chez moi ".

    soyez le premier à réagir à cette information.
Ajouter un commentaire
 
Objet:
   
Nom:
E-mail:
Site Web:
 
(pas d'HTML - les liens sont convertis si ils sont préfixés par http://)
 
se souvenir?