le souvenir de 38 maires

jeudi 27 mars 2008 12:50 par Jacky Denger    Metz

38 maires différents ...

Saviez-vous que 38 maires différents se sont succédés avant l'élection de Dominique Gros à Metz ?
Retour sur quelques personnages qui ont laissé leur empreinte dans l'histoire et leur nom sur une plaque de rue ou de place.
Dominique Gros est le premier maire de gauche de la capitale lorraine depuis l'instauration du suffrage universel masculin en 1848. Il a scellé la fin de 37 ans de " règne " de Jean-Marie Rausch, ancien ministre d'ouverture de François Mitterrand, qui, à 78 ans, sollicitait un septième mandat. Sans doute un record. Dominique Gros est aussi le premier magistrat à porter ce prénom depuis la création des municipalités sous la Révolution française.
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Depuis 1790, 38 personnes ont occupé la fonction de maire de notre ville. Certains ont marqué la cité, et leur nom est immortalisé sur des noms de plaques de rues ou de places: Goussaud, Marchant, de Turmel, Bouchotte, Baron Dufour, Félix Maréchal, Paul Bezanson, Nicolas Jung, Paul Vautrin, Nicolas Jung, Paul Vautrin, Gabriel Hocquard, Raymond Mondon.
Le premier fut guillotiné
L'histoire a presque oublié le nom du premier maire, Henri-Jacques de Poutet qui a occupé cette fonction six mois seulement en 1790. Baron, fils d'une famille installée depuis 1552 à Metz, Poutet fut d'abord maître-échevin. C'était un esprit cultivé que l'on retrouve à l'égal de Calonne, La Rochefoucauld ou Mirabeau, membre honoraire de la Société royale des sciences et des arts, l'ancêtre de l'Académie nationale de Metz fondée par le maréchal de Belle-Isle. L'une de ses préoccupations principales fut de préserver l'ordre public à Metz pendant cette période révolutionnaire. La ville était alors au bord d'un gouffre financier et les habitants furent invités à offrir leurs objets précieux afin de pouvoir acheter du blé. Au lendemain du 14 juillet, il abandonna son poste de maire pour devenir procureur-général-syndic du département. Resté attaché au roi Louis XVI, il fut dénoncé comme suspect et guillotiné le 9 mai 1793. Triste fin pour celui qui fut à la tête de la ville.
Au XVIIIe siècle, onze citoyens sont été maires de Metz, l'un à deux reprises comme Jean Aubertin. Au XIXème, ce sont 17 personnes qui ont occupé cette fonction, dont deux fois différentes pour Pierre Joseph Chedeux ou Nicolas Damas Marchant et même trois fois pour Jean Victor Germain. Quant au XXe siècle, il a vu 11 maires différents, dont quelques-uns, allemands pendant les périodes d'annexion. Entre 1870 et 1918, cinq administrateurs allemands et un français se sont suivis à la mairie de Metz. L'héritage dans la pierre est important : les Allemands ont fait construire la gare, la poste, le quartier Impérial, le Temple neuf, le palais du gouverneur. Ils ont comblé la Seille, aménagé deux lignes de tramway. Bref, ils ont voulu faire de Metz une vitrine de la puissance germanique.
" Voir grand pour demain "
Metz n'a sans doute pas eu de maire de gauche avant Dominique Gros, mais l'hôtel de ville a su accueillir nombre d'hommes aux idées très sociales. L'histoire a retenu quelques personnages intéressants. Dans ceux qui se sont illustrés au XXème siècle, il ne faut pas oublier Nicolas Jung qui, au sortir de la grande guerre s'est dévoué pendant un quart de siècle pour les Messins, ni Paul Vautrin qui développa les nouveaux quartiers de Devant-les-Ponts, Plantières et Tivoli, fit construire l'usine hydro-électrique d'Argancy, la première usine de basses chutes de France. Gabriel Hocquard fut un humaniste et travailla sans cesse au rayonnement de Metz, fit construire l'église Sainte-Thérèse, un port industriel, l'aéroport civil de Frescaty, lança l'initiative de la Voie de la Liberté et dynamisa la foire internationale de Metz. Son successeur, Raymond Mondon fut un homme qui voulut " voir grand pour demain. " Ce ministre mena une politique importante de construction de logements après avoir (hélas) arasé plusieurs quartiers et mis en place une politique ambitieuse d'infrastructures et de déplacements urbains. Les automobiles furent écartées des rues du centre-ville vers les parkings dont celui de la République, l'un des premiers de France. Il poursuivit l'un des projets de Gabriel Hocquard, c'est-à-dire une zone industrielle lourde à Metz-Nord et d'une autre plus légère à Borny où s'installe en 1969 l'usine Citroën. On lui doit aussi l'accélération du projet de l'autoroute paris-Strasbourg.

C'est un nommé Jean-Marie Victor Alphonse Rausch, né dans une famille de minotiers industriels qui prit la relève en 1971, pour 37 ans.
L'histoire jugera son bilan.
Désormais, c'est un de ses anciens opposants de gauche, Dominique Gros qui assure la succession.
A la prochaine semaine ...