“ La démagogie n’a jamais créé d’emplois ”?

vendredi 31 octobre 2008

Interview à La Semaine | Bertrand Delanoë


Il sera ce vendredi à Metz et à Moyeuvre pour une visite à quelques jours du congrès de Reims. L’occasion de rencontrer les militants du PS mais aussi de s’exprimer, dans nos colonnes,  sur quelques-uns des sujets qui font l’actualité en Lorraine et en  Europe. Notamment la politique industrielle de la France et la priorité à la recherche.


Vous  êtes candidat au poste clef de votre parti. La notion même de parti est-elle encore moderne ?


Bien sûr. D’ailleurs, la démocratie elle-même est plus que jamais une idée moderne. Or, les partis politiques sont les acteurs du pluralisme, les garants d’une offre politique différenciée. Car ce qui est réellement moderne, c’est de donner un vrai choix aux électeurs entre des arguments crédibles, pour des actes efficaces. C’est ma conception de la vie démocratique et du rôle de notre parti : refuser toujours la démagogie et la facilité qui n’ont jamais créé d’emplois, ne pas avoir un discours dans l’opposition puis un autre quand nous sommes en responsabilité. Dans notre motion, c’est ce que nous appelons l’efficacité de gauche.


Que pouvez- vous  apporter  au PS  que d’autres feraient moins bien, ou différemment ?


Ce qui identifie la motion A, c’est qu’elle part des véritables attentes des Français, pour dessiner des réponses opérationnelles ainsi qu’un PS renouvelé et utile à notre pays : clarté sur l’orientation politique, sur notre identité de réformistes, Européens et écologistes, sur un programme de travail ambitieux et sur un dispositif, c'est-à-dire une équipe rassemblée et un animateur. J’observe d’ailleurs qu’à quelques jours du vote, seules deux motions disent clairement aux militants qui est leur candidat au poste de premier secrétaire, celle de Benoît Hamon et la nôtre. Pourquoi pas les autres ?


Votre vision de la société française a-t-elle évolué au cours des dernières semaines compte tenu de la crise financière et économique ?


La France est très affaiblie par la politique que conduit ce pouvoir depuis 2002 et singulièrement, depuis le printemps 2007 : hausse du chômage, creusement de nos déficits publics, effondrement du commerce extérieur, baisse du pouvoir d’achat, autant d’échecs perceptibles avant même la crise financière mondiale, qui aggrave encore la situation. Dans ces conditions, je crois plus que jamais nécessaire de réguler notre économie de marché, de créer un rapport de forces à l’échelle européenne en faveur de la justice sociale et de restaurer le rôle indispensable de la puissance publique. Par exemple, quand l’Etat prête 10 milliards d’argent public à des banques, son devoir serait d’entrer dans leur conseil d’administration pour peser sur l’affectation pertinente de ces sommes, en faveur des PME et des ménages. Nicolas Sarkozy s’y refuse.

Vous arrivez dans un espace lorrain à la fois industriel et transfrontalier, marqué au cours des derniers mois par le plan de restructuration militaire. Vous animerez une réunion à quelques kilomètres d’une aciérie condamnée par Mittal. Quelle serait  pour vous la juste politique industrielle de l’Etat français ?

Je vous ai dit à quel point l’Etat doit être celui qui impulse et se donne les moyens d’atteindre des objectifs et de s’opposer aux dérives d’un capitalisme livré à lui-même. Dans notre motion, nous proposons par exemple d’investir massivement dans l’innovation, la recherche et développement et l’aide aux PME, en y consacrant 3% de notre PIB, car c’est ainsi qu’on crée de l’emploi en rendant notre industrie plus performante. Et cela passe également par une action à l’échelle de l’Europe. Quand nous prônons un grand emprunt européen de 100 milliards d’euros, c’est précisément pour relancer l’activité, en ciblant des secteurs industriels stratégiques, tels que le bâtiment, les énergies renouvelables ou les déplacements propres. Ce serait à la mesure du combat qu’il faut mener aujourd’hui contre le chômage. Avec ce gouvernement, on est très loin du compte.


Comment les régions frontalières peuvent-elles préfigurer l’Europe plutôt que d’en être parfois  des caricatures ?  


Je trouve très intéressante la mise en place, à Strasbourg, d’un « Groupement européen de coopération transfrontalière » qui permet de réfléchir à des réponses concertées, sur des questions concrètes de la vie quotidienne comme l’harmonisation de la fiscalité ou des systèmes de transport, pour des personnes qui travaillent par exemple dans un pays mais habitent de l’autre côté de la frontière. Plus globalement, cette crise confirme le « besoin d’Europe », celui d’une véritable gouvernance économique et d’une capacité à concevoir ensemble, de façon cohérente, des politiques publiques vraiment efficaces, dans l’économie réelle. Les régions transfrontalières seront, par essence, au cœur de cet enjeu.

  1. informations pluralistes écrit: (12/11/2008 08:19:59 GMT)
    “ La démagogie n’a jamais créé d’emplois ”?

    les résultats de la consultation interne du parti socialiste confirment la nécessité - enfin c'est mon avis - de pratiquer une information pluraliste pour ne pas être en marge des réalités.

    mais c'est à partir du passé que l'on peut améliorer l'avenir...alors rien n'est perdu.

  2. informations pluralistes écrit: (01/11/2008 08:35:25 GMT)
    “ La démagogie n’a jamais créé d’emplois ”?

    j'observe qu'en Moselle , vous n'avez pas fait état :

    - de la venue de Rebsamen ( soutien de ségolène Royal )

    - de l'existence de la motion C ( de benoit Hamon )- pourtant en tête en Moselle en nombre de signataires de sa motion - qui avait fait venir l'économiste lang Hoang Ngnoc à Thionville il y a quelques jours...

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