condescendance

jeudi 30 octobre 2008

Je l’attendais chaud…il l’a été bien plus encore. Et même  quand il s’agit d’un déjeuner,  ce n’est pas forcément une qualité. Lorsque  Jean-Claude Juncker s’invite entre apéritif et vol-au-vent un dimanche à la maison, c’est le repas de famille qui en prend un coup. Je m’explique.
Les hasards de la vie et des carrières confondues  font que mes filles sont l’une à Paris et dans la communication, l’autre dans le droit et la  finance à Luxembourg. Et qu’elles avaient bien sûr toutes les deux leur avis sur la prestation de l’inamovible Premier ministre luxembourgeois mardi lors du journal de France 2 face à David Pujadas ainsi que sur les excuses d’Arlette Chabot qui ont suivi.
Pas forcément le même, vous vous en doutez.
Condescendance  et arrogance… tout le  monde était d’accord sur les termes mais pas forcément sur la personne à qui  les appliquer. Offusqués les Luxembourgeois par le caractère simpliste du reportage de lancement mêlant valisettes et  lave-linge, secrets bancaires et histoires louches, gros cargos et petites rivières. Ils oubliaient que c’est souvent le propre même de ces images  destinées à être suivies ensuite  d’un débat qui permet de remettre l’église au milieu du village et la banque au milieu du Grand-Duché. Estomaqués les Parisiens par les excuses de la directrice de l’info bien vite consenties et piteusement expédiées alors que  la rédaction n’avait fait que donner une forme certes impertinente et insistante à  un certain nombre d’idées véhiculées et sous-entendues à longueur d’année. Plus précisément au cours des derniers jours par Nicolas Sarkozy lui-même. Vous me direz que ce n’est pas une garantie en soi mais cela aurait au moins mérité qu’on prenne le temps d’y répondre plutôt que de simplement jouer les doubles  vierges effarouchées.

Le fait que les deux interlocuteurs de l’interview se soient retrouvés à 300 kilomètres l’un de l’autre plutôt que face à face dans un studio n’a certes rien arrangé à l’histoire. La fatigue visible de Jean-Claude Juncker non plus… deux mois de crise, de sommets à fortes doses et de nuits de négociations, ça use ! La coriacité de Pujadas, déjà vérifiée un jour de façon plus homérique encore face à Jacques Attali qui tentait de défendre ses propositions mises à mal dans le reportage de lancement a fait le reste. On ne saura pas finalement qui « connaît le mieux Sarkozy ». Le journaliste  qui le cite quand ça le sert ou l’homme d’Etat qui le fréquente quand ça l’arrange.  Mais après tout peu importe.
A l’arrivée, il nous semble que le Luxembourg, s’il peut se sentir agressé sur la forme, a surtout raté une bonne occasion de s’expliquer sur le fond, de faire un peu de pédagogie. Un enjeu qui dépassait largement le règlement de comptes avec  un reportage déplaisant à condition d’y glisser une dose d’humour . « Pour les journalistes parisiens, le Luxembourg c’est comme Monaco » disait lundi soir, au cours d’une  réunion, Roger Cayzelle, président du CES de Lorraine, probablement  l’un des Lorrains qui aimeraient le plus que les échanges avec les voisins grand-ducaux soient plus étroits et plus ouverts à la fois. «  Ces journalistes oublient que c’est un pays parfaitement démocratique et dans lequel  le taux de syndicalisation est un des plus forts d’Europe… dit-il. Mais le Luxembourg oublie aussi parfois qu’il a le droit de parler à ses voisins ».

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