Pas facile d'inventer quelque chose de vraiment neuf en matière de communication ou d'image. De trouver " la " super idée. Quelque chose comme le "  what else " de George Clooney dans la pub Nespresso. Même au 34e passage, le charme fonctionne encore. A la maison du moins !
Lorsque, avant le bouclage des pages  week-end de la semaine dernière, nous avions insisté auprès de la ville de Nancy pour connaître son programme de réjouissances TGV, il nous avait été  répondu  que tout cela était top secret jusqu'à la conférence de presse du 25 mai. Sous entendu : on allait voir ce qu'on allait voir. Il a donc fallu attendre l'avant-veille de la Pentecôte pour sentir souffler l'esprit de la communication et découvrir la (toute) petite merveille. La ville allait emprunter à New York, bonne pomme en l'occurrence, son               " I love New York", (graphiquement I puis un petit cœur  puis NY) et glisser subrepticement  les lettres     " anc "  du nom  Nancy entre le N et l'Y ! Du coup, on obtient "I love Nancy". Elémentaire mon cher Watson. Nomeny n'aura plus qu'à faire la même chose pour sa prochaine fête patronale...Pas de quoi s'étrangler avec une bergamote vous en conviendrez. Cela fleure bon le Sentier, les arrière-boutiques de Marrakech et  les tee-shirts à la sauvette. Parait que c'est signé  Saatchi et Saatchi la plus grande agence du monde. On a connu la ville de Stanislas plus inspirée quand il s'agissait de faire Ecole, de redorer ses grilles et surtout de sublimer son pavé.

Metz, on le sait,  a décidé de jouer une carte assez complexe à base d'art contemporain, de rendez-vous plutôt branchés suivis d'une rasade d'Intervilles.  D'une avalanche d'animations  aussi tout au long de l'été. Longtemps Jean- Marie Rausch n'avait rien voulu dire de peur de se faire piquer ses idées. Le voilà rassuré. On a les nôtres, ils ont les leurs et chacun est fier de son coup... Pas toujours simple pour autant de s'y retrouver dans le programme messin et pratiquement impossible à expliquer en deux mots à votre belle-mère. Essayez, vous verrez, c'est un bon test. Du coup même la Fédération des commerçants de Metz qui baignait dans un flou de moins en moins artistique pour la  deuxième édition de son Commerc'art,  a craint de ne plus y retrouver son bébé et a préféré remballer ses pinceaux.
Restent quand même, en incontournables, les projections sur la façade de la gare qui commenceront dès cette semaine, la demande de classement du Quartier impérial et les deux soirées gastronomiques sous chapiteau assurées place de la gare par les trois restaurateurs étoilés de Metz. Un moment  contestés ou commentés en raison du prix  (150 euros par personne), ces deux rendez-vous ont rencontré le succès puisque tout a été vendu. Il a même fallu glisser cinq tables de plus pour répondre à la demande !
C'est dans ce contexte que Dominique Gros au nom de la gauche plurielle messine, s'est mis en tête d'inviter les Messins à un pique- nique étoilé juste en face du chapiteau le premier soir. Un rien provoc mais  pourquoi pas après tout. Cet  élu cultive une simplicité et un naturel de vie qui ne sont généralement pas feints. Avait-il pour autant besoin d'insister lourdement sur le fait que  son pique-nique, lui ne serait pas subventionné par la ville…contrairement au repas ? Pas sûr.  
L'effort de la ville pour créer les conditions de l'exploit culinaire sous les étoiles  est certain et, nous semble-t-il, légitime. C'est le propre de tout événement artistique ou culturel et cela n'émeut guère  les mêmes interlocuteurs à longueur d'année. Pourquoi a-t-il fallu attendre que ce soit une fête dans laquelle sont directement impliquées trois PME gastronomiques messines et toute une profession pour jouer les gâte sauce !
Allez bon appétit et bon pique- nique. Mais trinquons ensemble à la santé du TGV et des villes de Moselle qu'il irrigue plutôt que de mitonner des soupes à la grimace.