carloscopie

jeudi 29 mai 2008

Il a beau essayer de donner le change jusqu’au bout ...rien n’y fait.  Contraint, bien plus qu’il ne veut le reconnaître,  à tirer sa révérence, Carlo Molinari est entré  il y a quelques jours dans sa petite mort footballistique.  Il n’est plus que le président en sursis  d’un FC Metz qui lui a échappé à force de trop l’aimer, de le servir mais aussi de trop l’étreindre. De trop le considérer comme sa chose, oubliant que c’est lui qui vit à côté du club et pas le contraire.  C’est l’issue d’une  aventure  dont Carlo lui-même avait, depuis plusieurs années déjà, du mal à imaginer l’avenir.
Pour expliquer ce qu’il appelle  sa décision, Carlo  met aujourd’hui en avant le  souci fort légitime de protéger  son patrimoine personnel et celui de ses enfants.  Rien à voir, dit-il, avec les résultats calamiteux de la saison, avec les ambiguïtés entretenues, avec la faute souvent rejetée sur les autres. Que ce soit sur le comité qui vire Muller, sur Cartier qui dépense, sur De Taddeo qui recrute. Rien à voir non plus, dit-il avec un club qui vole en éclats et qui s’éteint,  d’exaspération en déceptions au point de ne plus savoir vraiment où il habite. Au propre comme au figuré.

Image un peu triste  d’un homme profondément attachant et respectable mais dont les raisonnements ont fini par tourner dans le vide.  C’est il y a trois ans  déjà, ou même cinq, que Carlo Molinari  a perdu  son pari de durer au-delà  de ce que les résultats et la raison justifient. Au moment de la première remontée en L1, puis, plus caricaturalement encore,  au moment de la nouvelle descente en L2.  Le camouflet de cette double  «navette » après 35 ans de Ligue 1 ne lui avait pas suffi. Même s’il était manifestement fatigué par le foot, par ce foot-là,  il n’avait pas eu la force de s’en séparer.
Alors  il vit aujourd’hui une situation invraisemblable : un capital qu’il  ne maîtrisera plus bientôt et pour lequel il n’a plus qu’un acheteur théorique. Qui  risque donc de ne valoir  que ce que vaut neige au soleil. Pas de problèmes puisque de toutes façons on ne parle jamais de chiffres au FC Metz, ni pour la vente ni pour les bilans de saisons. Un honneur, et une image de chef débonnaire  qu’il a sauvés momentanément, situation dont se réjouissent tous ceux qui ont tissé avec lui, même sans le connaître, des liens de familiarité.
Quel dommage que Carlo, après la noire malchance et la casse des derniers mois, n’ait pas été capable de donner un signe d’espoir, un vrai message d’avenir pour ce club. En installant par exemple, avec l’enthousiasme qu’il fallait,  un Bernard Serin ou un autre à la tête du club. C’est à la présidence de la section amateur, à la tête des équipes de jeunes que la présence de Carlo aurait eu tout son sens de continuité. Pourquoi pas à la tête d’un comité pour un nouveau stade! Mais pas là, pas comme ça, pas en faux semblants.  Pas en continuant à tricoter une écharpe dans laquelle il se prendra forcément les pieds.

Nos grands hommes locaux ont décidément un mal chronique à réussir leur départ... peut-être parce que la jouissance de leur pouvoir est devenue,  à un moment,  plus importante même que leur vie ou leur âme.  A l’arrivée, mis à part un orgueil entretenu quelques semaines ou quelques mois de plus, ils n’ont plus ni le bénéfice d’une sortie réussie ni celui d’une continuité assumée.  Et ils s’en vont un par un rejoindre le cimetière des éléphants.

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