académies et universités réunies

vendredi 30 janvier 2009 06:50 par JPJ    Metz

Il y a des moments....

Est-il diablement fort, ou est-il tout simplement sincère ? Dimanche devant les deux académies Stanislas de nouveau et de Metz réunies dans le grand salon de l’hôtel de ville de Nancy, devant les présidents des quatre universités de Lorraine, devant le maire de Metz et le président de  Metz Métropole André Rossinot a assuré vivre un moment important de sa carrière d’homme public.

Il est vrai que cette assemblée solennelle, trois jours après la réunion du Sillon Lorrain à la mairie de Metz avait des allures de symbole. La réunion programmée des trois universités nancéiennes et de celle de Metz y a été magnifiée mais aussi expliquée, analysée. Jean-Pierre Finance, Luc Johann, François Laurent et Etienne Criqui apporteront leur témoignage et leurs réponses aussi bien sur l’éternelle dualité grandes écoles-universités que sur la nécessité des choix qui s’annoncent. «  L’université est devenue un instrument de qualification d’un territoire. La création de nouvelles connaissances doit aboutir le plus rapidement possible à la création de nouvelles richesses » dira Jean-Pierre Finance, promu rapporteur général. «Il faut développer une vraie stratégie universitaire ».

les risques de l’union
« Nous sommes dans une période d’évolution très rapide des comportements » avait dit André Rossinot en ouverture. Evocation de l’importance des villes et des réseaux de ville dans une géographie qui se reconstruit. « Le débat sur les structures est réglé dans d’autres pays depuis plus de 20 ans. Ici on a eu des blocages et des fixités ». Des questions de personnes sans doute aussi.  « La place du fait urbain est un élément sociétal. La ville a toujours été un lieu de richesse, de commerce et d’art qui déborde sur son environnement. Il nous faut construire la Lorraine dont la France a besoin… Ce qui a été épars peut être rassemblé… la seule chose qui importe est de ne pas perdre de temps ».

Dominique Gros lui  remontera dans le temps pour arriver au 15e siècle, lorsqu’à l’issue de péripéties souvent homériques  René duc d’Anjou et le roi de France firent la guerre aux Messins… une histoire dont tout le monde était sorti perdant.  « Exactement le contraire de ce que nous voulons faire aujourd’hui.  Nous sommes devant des responsabilités particulières. Les villes lorsqu’elles s’organisent sont les charpentes des régions qu’elles tirent par leur dynamisme. Alors prenons les risques de l’union et montrons que nous travaillons ensemble. Donnons des preuves d’union dans le domaine de l’université, de la santé, des communications et du tourisme par exemple ».

Jean-Luc Bohl restera sur le même registre historique, ajoutant à l’évocation  du tremblement de terre de Lisbonne en 1755, et  à ses 60 000 morts  le fait d’avoir marqué aussi, par sa prise de conscience, le début du siècle des Lumières. Une évocation qu’il avait faite il  a deux ans à Metz lors d’une cérémonie de vœux en tant que premier vice-président de la CA2M sans penser peut-être que les lumières arriveraient aussi vite. Une invitation à tirer les leçons de la crise actuelle. « Nous sommes à la veille d’une belle révolution ».

« Il est urgent de se retrousser les manches » affirmera encore Marie Jeanne Demarolle, présidente de l’Académie Nationale de Metz, enseignante à Metz et vivant à Nancy. Un symbole dira -t-elle. La journée n’en manquait pas . Reste à donner les preuves d’amour comme l’évoquait Dominique Gros. Et jusqu’ici force est de constater que les consensus se sont fait davantage sur les positions fortes et légitimes  du sud, université et santé, que sur les caractéristiques tout aussi légitimes du nord. Un secteur  qui a beaucoup à craindre des restructurations militaires, de la crise industrielle et de la méforme passagère du Luxembourg à la fois… Des vocations qu’il doit aussi être possible de conforter  et de redynamiser en matière de recherche et de développement. En plein consensus, pour la beauté du moment là aussi.

plus de 500 diplômes
34 iut, 54 licences générales, 64 licences pro (paraît que c’est un record), 88 masters, 17 diplômes d’ingénieurs, 98 diplômes des métiers de santé, 115 doctorats de recherche… voilà le menu proposé aux 54 000 étudiants des quatre universités lorraines actuelles qui devraient devenir « Université Lorraine » ou « de Lorraine » d’ici 2011.
 
En avril prochain seront adoptés les grands objectifs. Le 30 mai se réuniront les conseils d’administration des quatre entités. En fin d’année sera décidé le mode de gouvernance et en 2010 seront adoptés les nouveaux  statuts.