le hasard et la nécessité

jeudi 29 janvier 2009 08:00 par JPJ    Metz

Mercredi soir après le bouclage. La dernière page vient de partir.  L’envie de souffler un peu mais aussi cette disponibilité agréable  avant que le cycle de la Semaine ne recommence. Et puis  une  conférence programmée ce soir-là  à Yutz.
Pour sa première  « rencontre de l’agglo »,  Thionville Porte de France reçoit  Jeannot Krecké, ministre luxembourgeois.  Il n’y a que là-bas qu’un ministre de l’économie  puisse s’appeler Jeannot.  Régis Spannagel y va pour couvrir. Moi par politesse,  parce que j’ai répondu oui. Mais aussi  par  curiosité. Le  ministre de l’économie du Luxembourg, l’un des hommes de ces interminables conciliabules d’argentiers européens accouchant au fil de semaines  de milliards par dizaines, cela vaut la peine d’être entendu. Et puis découvrir l’Amphy aussi dans le jardin de Weiten.
 
Deux heures et demi après,  nous sommes  encore tous  scotchés en face de Jeannot Krecké, même si nous sommes  passés de la grande salle à la salle de presse. Les canapés du traiteur Hillard attendent. On n’arrive pas à se lever des chaises. « La situation du Luxembourg révèle un caractère stratégique pour nous »  avait dit Patrick Weiten en ouverture. «  Informez- nous,  réfléchissons et agissons ensemble ».  
Avait alors commencé un exposé époustouflant de spontanéité, teinté d’une pointe de roublardise certes mais surtout  de simplicité et de courage. Le résumé de vertus que l’on croyait perdues. Deux heures pour comprendre. Un moment ressenti comme essentiel. Cette Lorraine que le ministre avoue  méconnaître, cette grande région dont il ne se souvient vraiment que quand il est à l’autre bout du monde et qu’il faut rendre son Luxembourg démographiquement crédible. Une foule d’indications jamais exprimée comme cela. Un coup d’œil à Régis. C’est bon, très bon . On fera trois pages.
Je retrouve le même Weiten le lendemain autour de la table du Sillon Lorrain à Metz. Pas de Krecké, dommage.  Le président de l’agglo de Thionville  s’est résolu à laisser Dominique Gros prendre la présidence du sillon Lorrain, alors qu’il aurait voulu que son collègue Bohl, président de l’agglo de Metz y aille.  André  Rossinot parle de bonheur, d’avenir et du sud.  Les journalistes notent. Les agences d’urbanisme de Thionville et de Metz devraient se rejoindre. Manquent quelques votes et des signatures puis les coups de crayons  pourront  s’échanger.
On avance. Rossinot se fâche quand on lui demande ce que cela change pour les gens. « Mais santé et université c’est énorme ! ». Oui, on verra quand ce sera fait.
Encore les mêmes hommes ou presque ce dimanche place Stanislas. Les académiciens de Metz et des Nancy sont réunis,  ils ne sont pas verts mais pas trop vieux non plus.  Les patrons des universités itou. On reparle des villes et du sud… on évoque le nord... Les  journalistes ont changé sur les bancs de la presse. Tranches de vie dont ils sont témoins et qu’ils restituent avec talent.
Moi je suis content d’avoir pu vivre l’ensemble, la continuité parfois invisible de ces quatre jours. C’est peut-être dans ces espaces que réside le secret,  un peu comme la magie de la musique qui se situe entre les notes. Pouvoir  dans ces colonnes vous le dire, vous le raconter.
Comprendre qu’il faut parfois prendre le temps de regarder et d’écouter… le temps d’y croire. Avec le risque d’être dupe  mais ne pas manquer les chances et les étincelles quand elles se présentent. Se réjouir du hasard autant que de la nécessité quand ils donnent le sentiment que  quelque chose, peut-être  se met enfin en route ?

retrouver les précédents édito ...

outous les éditos ...