carte militaire en Lorraine

jeudi 28 août 2008 17:10 par MV    Metz

Les politiques mobilisent.

Pour leur rentrée, les politiques lorrains sont sur le pied de guerre. Après l’accalmie estivale, la nouvelle carte militaire mobilise à nouveau les élus concernés.  Pétition, motion, manifestation : voici le triptyque de l’action retenue. La prochaine manif en Moselle est prévue le samedi 6 septembre à Metz.  Quant à l’entretien à Paris avec le président Sarkozy, ce devrait être pour la semaine prochaine.

maintien de Frescaty
« Il n’est jamais trop tard pour se battre »

A l’invitation du comité de défense de la base, la réunion tenue à Augny a permis de compter ses forces. 220 personnes présentes, une motion et une pétition qui circulent. Prochaine étape avec la manifestation du  6 septembre dans les rues de Metz. Quant au rendez-vous à l’Elysée, ce serait pour mardi ou mercredi.
 
« Il est difficile de croire que le dossier de Frescaty était ouvert depuis longtemps. » S’exprimant devant 220 personnes réunies à Augny, le maire François Henrion a confirmé ce que tout le monde pense, après l’annonce de la fermeture de la BA 128 à partir de 2011. Une implantation qui a été sacrifiée au profit du maintien de la base de Luxeuil et de l’ouverture de celle de Dijon. Une décision de dernière minute qui représente un manque à gagner significatif pour l’agglomération messine. « Il s’agit d’une décision exclusivement politique. Sur les 53 unités présentes à Frescaty, aucune ne va être dissoutes, elles sont toutes transférées. »
Une colère que partagent tous les élus locaux. Ainsi le maire de Marly, Thierry Hory, dénonce « cette grande claque alors que la BA 128 devait fêter son centenaire en 2012. C’est maintenant qu’il faut faire pression, nous n’avons pas la culture de la soumission. » Dans un premier temps, deux projets sont retenus. Tout d’abord une motion que les conseils municipaux des communes concernées peuvent adopter. Lundi dernier, en réunion extraordinaire, Marly a été la première à faire voter le texte à l’unanimité. Augny l’a fait le lendemain.

la Défense fait partie de la vie
C’est ensuite une pétition qui circule pour que les administrés soutiennent le maintien de la base. En début de semaine, le maire de Marly annonce plus de 1 200 signataires dans sa commune. « Il faut mobiliser au maximum pour apporter ces documents à l’Elysée lorsque nous serons reçus », ajoute Th. Hory. Un entretien dont on ne sait pas encore la date avec précision. Mais beaucoup annonçaient que cela serait mardi ou mercredi. Tout cela dans un agenda compliqué par les événements géorgiens alors que Sarkozy assure la présidence de l’Union Européenne.
Pour organiser la riposte, certains élus privilégient la mise en place d’arguments politiques. C’est par exemple ce que propose le conseiller général Jean François qui prône « l’union du politique et du technique ». Une hypothèse que ne partagent pas les autres élus présents qui craignent de se voir balader par les conseillers des différents ministères.
Alors que Jean-Luc Bohl, le président de l’agglo, estime que « c’est jouable », les élus du comité appellent à une  manifestation le samedi 6 septembre dans les rues de Metz.      « Je n’ai pas l’habitude de me faire avoir comme ça », a martelé le maire Dominique Gros, dans une intervention aux accents barrésiens. « Ici la Défense fait partie de la vie. Il n’est jamais trop tard pour se battre. »                                      

drôle d’été pour le Dr Jacquat
C’était la pierre angulaire des relations entre le gouvernement et l’agglomération messine. Denis Jacquat affirmait suivre comme du lait sur le feu, l’avancée de la réforme militaire. Denis Jacquat distillait les bonnes nouvelles aux élus locaux concernés. La BA 128 passait « entre les gouttes » annonçait-il encore quelques jours avec l’officialisation des restructurations effectuée le 24 juillet. En fait de gouttes, c’est surtout une douche froide.      « Nous avons été cocufiés », aime-t-il à répéter en public. Et le député est obligé de monter au front pour défendre sa circonscription. Peu importe les couleurs politiques. Le parlementaire de droite fait front commun avec la Région de gauche. Se veut le grand mobilisateur d’une union sacrée. Une mobilisation qui portera ses fruits ? On peut s’interroger, car comme l’analysait déjà fin juillet le sénateur Todeschini, « j’ai été chef de cabinet de Jean-Pierre Masseret dans le gouvernement Jospin. Et lorsque les ministres annoncent une réforme, je sais d’expérience qu’il est très difficile de leur faire faire machine arrière.»
Quant à Jacquat, à peine descendu de l’avion qui le ramenait des JO de Pékin, il continuait sa lutte pour le maintien de Frescaty. Il se veut le défenseur du sud messin, s’agite comme un beau diable pour ne pas se faire déborder. Une nécessité d’exister sur la scène publique et de ne pas perdre la face.