pourquoi tu pleures ?

jeudi 28 août 2008 08:00 par JPJ    Metz

Habituellement c’est au Nouvel An, par une espèce de mécanique collectivement admise  et arithmétiquement justifiée  que l’on échange des vœux…Changement d’herbage réjouit les bœufs chantait  Jean Ferrat, changement de millésime allume les feux, même s’ils sont souvent d’artifice.

Pour une fois c’est en cette fin du moins d’août qu’il me semble que nous aurions bien besoin de nous  souhaiter une bonne année ou pour le moins une bonne rentrée  tant le sentiment est grand qu’une autre époque commence. Qu’il  va falloir se battre  pour réinventer  un certain nombre de repères. Que tout  va continuer presque comme avant… mais  un peu plus difficile ou avec un peu moins d’illusions.
 
Quelque chose comme la hausse du gaz qu’on n’en finit pas de limiter pour nous  mais qui atteint quand même 15 % en huit mois. Pourriez-vous  me dire qui il faut remercier pour tant de modération,  le gouvernement  encore ou déjà Suez ?  

Quelque chose comme Domenech qui reste en poste après l’Euro, comme  Manaudou qui nage dans ses larmes, comme  trois Luxembourgeois en tête du Tour de France, comme  la Chine et ses ouvertures des Jeux en trompe-l’œil,  comme le fait d’apprendre qu’il y a eu l’an dernier plus de films piratés sur internet qu’il n’y a eu d’entrées pour les C’htis. Quelque chose  comme les chiffres du tourisme en Lorraine qui nous démontrent qu’il n’y a pas eu d’effet TGV…du moins dans ce domaine là.

Quelque chose enfin comme une perception du marché immobilier  bien au-delà  des statistiques des groupes  ou des interprétations des réseaux d’agences.  En me promenant ce dimanche dans certaines  rues de Metz et de Montigny j’ai été effaré par le nombre de biens  en vente…et donc non vendus à une période de l’année où les principales transactions sont réputées avoir été faites.  Sur la petite rue de la Victoire à Montigny, celle  qui relie la rue de Pont-à-Mousson à la rue de Reims et dont tout un côté est pourtant occupé par l’IUFM, pas moins de 3 maisons et deux appartements sont affichés à la vente.  Plutôt sympas d’ailleurs même si  je n’ai pas vu les prix. Cette abondance de biens n’a sans  doute rien à voir avec l’actualité des dernières semaines mais quand même...  

Toutes ces impressions donc et puis, ce  lundi, une rencontre à la Chambre de Commerce de la Moselle avec cinq chefs d’entreprise, emblèmes de leur secteur. Une réunion mise sur pied par la CCI suite à la sortie de son propre film sur la Moselle. Suite aussi à une invitation aux réflexions  sur l’image parue début juillet dans la Semaine.  Nous  y revenons longuement en page 6 de ce numéro  mais dès le premier tour de table de ce lundi  deux ou trois expressions ont claqué comme autant de  coups de fouet salutaires. Hervé Obed notamment,   jeune patron à belle carrure, au propre comme au figuré, invite avant toute chose à se mettre en mouvement, à bouger, à travailler :  « mettez-vous dans l’action et vous aurez une image. L’image n’est pas quelque chose qu’on crée dans l’absolu, elle doit  émaner du comportement. Il faut savoir que nous sommes tous les jours en danger, que nous devons tous les jours gagner. Il faut cultiver cette attitude-là plutôt que de nous plaindre. Ceux qui vont gagner sont ceux qui arrêteront de se plaindre ».
Didier Baumgarten, patron d’une entreprise du meuble, président national de sa branche et vice-président de la CCI invitera à sortir de la phase des « bonnes volontés désordonnées et des rivalités caricaturales… On nous connaît pour nos guerres des gares, pour nos antagonismes Metz Nancy, pour nos problèmes et nos suppressions d’activités… Qui plus est, dans la région, nous ne sommes même pas toujours d’accord sur la façon dont il faudrait pleurer ».
Alors remballons les mouchoirs. Bonne rentrée,  bonne santé.

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