débat sur l’A 32

dimanche 29 juin 2008 10:10 par MV    Metz

Philippe Leroy : «Halte à l’hypocrisie ».

Au Conseil général, une fin de session marqué par un véritable débat sur l’A 32. Son président est clair, sur ce dossier : c’est à l’Etat de trancher. Un responsable qui souligne que malgré la logique du Grenelle, «des routes, nous en aurons encore besoin durant quarante ans.»

Une colère légitime et motivée par la schizophrénie de certains élus. Répondant au conseiller général de Cattenom, René Baryga, qui souhaitait que le département investisse dans des routes pour désengorger la circulation rendue difficile par les flux frontaliers, Philippe Leroy a eu du mal à cacher son énervement. Ce responsable politique se trouve aujourd'hui bien seul pour défendre le bien-fondé de la nouvelle autoroute A 32 qui viendrait soulager le trafic saturé de l'A 31. « Le Conseil général ne peux pas réparer le refus des autres. Nous ne pouvons pas réparer l'ignorance totale du Conseil régional et de l'Etat. » A savoir que l'Etat ne donne plus aucun signe sur l'avancée de ce dossier majeur tandis que la Région, au nom d'une logique liée aux priorités du Grenelle, ne souhaite pas contribuer au financement d’un nouvel équipement routier mais privilégie les transports collectifs.

Seulement voilà, les flux frontaliers croissent plus vite que les mesures mises en place, à savoir l'augmentation des dessertes TER ou les bus collectifs. Et il faut trouver des réponses aujourd'hui. Alors les élus viennent toquer à la porte du Conseil général, partenaire historique pour construire des routes. Seulement, au gré des différentes nouvelles compétences acceptées, le rôle du département s'est déplacé vers le social au détriment de celui de bâtisseur d'équipements. Une réalité qui fait dire à Philippe Leroy, « qu'il faut être sérieux sur le dossier de l'A 32. Vous ne pouvez pas demander au département ce qu'il ne peut pas apporter. Si l'Etat renonce à l'affaire, nous n'irons pas seul. Halte à l'hypocrisie, les routes nous en avons encore besoin durant quarante ans.» Un président qui souligne aussi que les différends en Lorraine Nord sur le tracé de l’A 32 profitent à la Lorraine Sud. «Ils vont réaliser le barreau Toul-Dieulouard pendant que nous nous divisons sur le tracé.» En clair, comme l’a souligné Nathalie Griesbeck, «Sur le dossier de l’A 32, nous creusons notre tombe avec nos dents. Nous sommes en train d’asphyxier la Moselle.» Un constat qui visiblement a été partagé... au moins cela n’a pas divisé.