ocean 13

vendredi 29 juin 2007 08:10 par Fernand-Joseph Meyer    

de Steven Soderbergh avec Brad Pitt, George Clooney, Andy Garcia, Matt Damon, Al Pacino.

Qui ne connaît Danny Ocean ?
Il n’est plus un inconnu à Las Vegas depuis que George Clooney l’habite. Après « Ocean’s 11 » et « Ocean’s 12 »,  lui et ses acolytes franchisés persistent. Ils s’appellent toujours Rusty Ryan et Linus Caldwell. Dans ce troisième opus, Danny les retrouve aisément et ils s’en prennent à Willy Bank qui vient de précipiter dans un néant comateux  un ponte de l’immobilier, Reuben Tishkoff.  

Danny, Rusty et Linus, toujours experts en hold-up maniérés, décident de punir Willy Bank sur le point d’inaugurer un gros casino… La préparation du casse  ressemble à un sabotage en règle. Arriveront-ils à décourager Willy Bank ?

La question ne nous obsède guère.
A la limite, ça nous indiffére. On est au spectacle et tout ce qu’on demande, c’est de renouer avec le plaisir qu’on a savouré avec les premiers épisodes. Steven Soderbergh reste aux commandes. Son savoir-faire est intact. Sa « dream team » est pareillement fidèle à son dynamisme, à son élégance et à son glamour. Steven Soderbergh, cinéaste éclectique par excellence, est capable du meilleur et du pire.
« Bubble », son avant-dernier film tourné en numérique et sans star, pourrait définir « Ocean’s 13 » : une bulle de chewing-gum  qui éclate sans qu’on y prenne garde.
On ne s’ennuie pas vraiment mais une indicible sensation de lassitude nous incommode très vite. Il existe des cinéastes dont le talent se confond avec une roublardise bien calculée. Steven Soderbergh en fait partie. Il ne lésine pas sur les petits plaisirs qu’il nous offre sans problème : effets de caméra, panoramiques époustouflants de la ville des jeux, œillades calibrées des stars récidivistes et, pour le public friand de complicité intellectuelle et politique avec le cinéaste, des clins d’œil appuyés visant la culture télévisuelle américaine, le sexisme ordinaire et le syndicalisme mexicain. Ce qui est plus gênant, c’est que le cinéaste recycle tout ce qui brillait dans les deux premiers épisodes : tic-tac des bombes, portes éclatées, hélicoptères fous, tables de casino truquées. Tout est paresseux.
Même l’humour bulle. Inutile de préciser que le suspense est gonflé de nonchalance peu cinématographique. On oublie pour sûr « Fragile(s) ». On ne rêve pas pour autant d’un « Ocean’s… 17 ».
Danny Ocean n’est pas James Bond.