au-delà des images

jeudi 27 mars 2008

Et bien voilà. Il va falloir penser... et surtout passer à autre chose. Tout au long des derniers mois, les municipales et leurs enjeux ont tellement occupé les colonnes et les esprits que les autres sens de l'actualité se retrouvent un peu engourdis au moment du redémarrage. Et cela d'autant plus que les dernières étapes de la course à l'écharpe, même si elles sont plus protocolaires que véritablement incertaines, ont gardé elles aussi une belle saveur, ou pour le moins un parfum de nouveauté.  

A Metz, Dominique Gros s'est installé. Et il s'est aussitôt rendu à pied au monument aux morts. Plus simple pour l'instant que de marcher sur la CA2M ... Et là au moins des fleurs l'attendaient! En chemin, rue des Clercs, les nouvelles éminences jouaient des coudes pour figurer en bonne place sur les photos. Un peu plus loin, la République en chantier s'interrogeait. Il s'agit de la place bien sûr, celle du haut de l'Esplanade, déchirée entre son passé et un projet devenu incertain. L'autre République, celle du haut de la Constitution, se réjouissait d'une Marseillaise qui allait jaillir quelques minutes plus tard, a cappella, devant le monument. Les socialo-communistes, ne sont décidément plus ce qu'ils étaient, aurait pu penser Jean-Marie Rausch s'il avait suivi jusque là. Quelques minutes avant, autour de la table du conseil, il avait presque eu l'air soulagé d'être enfin sorti... de la lutte finale. Il avait quitté la mairie sous les applaudissements des siens. Et des autres.  

Samedi. Quelques heures avant que Dominique Gros ne prenne un verre avec Bertrand Delanoë au Place Caffé à Metz, c'est Bertrand Mertz qui trinque à la santé des Thionvillois. Longuement, avec chaleur et modestie à la fois. Jean-Marie Demange n'est pas venu. Sortie ratée pour le sortant. 30 voix qui manquent au premier tour. Trente minutes refusées après le second. Bêtement. Le sourire et la facilité d'expression de Bertrand Mertz ont commencé à séduire au-delà du Crève-cœur. Une présence travaillée, une image qui se construit. A une Lorraine du nord longtemps en panne d'hommes politiques médiatiquement exportables, la gauche vient d'offrir deux nouveaux jokers en moins d'un an : Aurélie Filippetti et Bertrand Mertz. Avis aux deux Patrick du Thionvillois : Weiten comme Luxembourger. Longtemps esquissé, souvent refusé, le changement de génération s'installe.  

Je vous l'ai dit. Il n'y a pas que les municipales dans la vie ! L'actualité cette semaine a également été marquée par le drame et la disparition de Chantal Sébire. Autant j'ai été touché par le fond de cette histoire, autant la multiplication et la longueur des images diffusées sur nos écrans alors qu'il ne s'agissait parfois que de faire le point sur un aspect juridique ou politique du dossier, m'ont mis mal à l'aise. Un peu comme si l'image elle-même, à partir d'un certain degré de violence ou de tristesse, voulait vous empêcher de réfléchir pour ne plus laisser place qu'au ressenti... aux tripes. Le hasard a voulu que j'aille, dans la foulée, voir le film de Philippe Claudel : " Il y a longtemps que je t'aime ". Un scénario qui se déroule à Nancy. Des retrouvailles pleines de non-dits et de douleur entre deux sœurs. Une problématique essentielle qui se rapproche de façon troublante du fond de l'affaire Sébire. La maladie, la vie, la justice et la mort. La mort puis la justice.    

Les quelques notes de " la claire fontaine ", celles de Jean-Louis Aubert quand il chante Barbara dans le générique final restent gravées dans le cœur des spectateurs bien après que les images ont disparu. Moins nettes peut-être, mais beaucoup plus précises. Plus efficaces.

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