enquête CES : 900 Lorrains s’expriment

vendredi 27 février 2009 14:15 par AS    Lorraine

« La Lorraine n’est pas un sex symbol mais a de vrais atouts »

Ca y est. Depuis le temps qu’il nous en parle…
Le conseil économique et social a dévoilé les résultats de l’enquête menée sur l’image de la Lorraine, ou plutôt  les images de la Lorraine. Cette enquête lancée au cours de l’été 2008, a été menée par Jean-Yves Trépos, directeur du laboratoire lorrain de sciences sociales. Son travail a d’abord consisté à recueillir l’avis d’un échantillon représentatif de 600 Lorrains puis d’organiser des tables rondes réunissant des personnes impliquées dans la vie économique, syndicale ou associative de leur territoire. Au total 900 Lorrains se sont exprimés sur le sujet. Qu’en ressort-il ?

Tout d’abord une série de clichés auxquels les Lorrains refusent d’être associés. « En Lorraine  tout est gris le temps et le paysage », « il n’y a pas d’identité lorraine », « la Lorraine n’est pas attractive », « la main d’œuvre de la Lorraine n’est pas qualifiée ». A ces affirmations, les personnes interrogées ont répondu non à plus de 50 %.

Ensuite, cette enquête permet de dégager trois idées saillantes. Les Lorrains se définissent eux-mêmes comme porteurs de valeurs populaires (courage, solidarité, humilité), dont ils sont fiers. Ils se situent dans une histoire qui leur a légué un patrimoine (surtout architectural), des atouts (notamment être au carrefour du Centre-Europe), des limites (des traumatismes persistants, un certain amateurisme dans la communication). Enfin, les Lorrains en appellent à l’action qui s’appuierait sur un état d’esprit volontariste, une mosaïque d’identités et le lobbying. Pour cela, ils adressent un message fort aux élus : arrêtez de vous chamailler, définissez un projet politique majeur. Au final, les Lorrains ont une image mitigée et ambivalente de leur région entre tradition et modernisme.

Pour présenter ses conclusions, le CES avait convié toutes les personnes ayant participé aux tables rondes aux quatre coins de la Lorraine. En majorité des hommes, et plutôt des seniors. Après avoir écouté les réponses à des questions auxquelles ils avaient eux-mêmes répondu, certains ont pu exprimer leur point de vue et faire le bilan de cette expérience qu’ils estiment tous « enrichissante ».
Claude Neu, originaire de Toul, estime que « les Lorrains sont un peuple empreint d’humilité, une qualité qui devient un défaut quand on parle d’image. Notre histoire est très riche, on la vit tous les jours en passant devant une croix blanche. Cette histoire est la source de notre humilité, il ne faut pas qu’elle nous bloque ». Il a quitté durant 30 ans la Lorraine avec tous les jours l’envie d’y revenir. Ce qui prouve l’attachement des Lorrains à leur région.
Le discours du Mosellan Lido Bertinotti est beaucoup plus incisif. « Il faut être proactif, arrêter de se plaindre, être imaginatif, faire du lobbying. Un exemple : en gare de l’Est, il n’y a qu’une petite boutique aux couleurs de la Lorraine ». Il soumet une idée « se servir de l’expérience des retraités » et exprime un regret «  que l’on n’ait pas parlé d’artisanat ».
Les Vosges ont également pris la parole en la personne de Patrick Labbe pour mettre en avant une force du peuple lorrain : « Les gens de l’Est sont considérés comme des bosseurs ».

la femme de 40 ans
La parole a ensuite été confiée aux membres du CES. Bernard Aubin a comparé la Lorraine a une femme. « Pas un sex-symbole mais une femme de 40 ans qui prend conscience de ses atouts et se rend compte qu’elle peut les mettre en avant ».
Le Meusien Jean-Marie Robert s’est interrogé «  du poids des Meusiens dans cette enquête ».
Patrice Sanglier s’est demandé comment les Lorrains pouvaient « être assez bêtes pour ne pas se vendre ? Pour cela, nous devons faire notre introspection. » Et connaître également l’avis d’autres régions sur la Lorraine. L’idée a déjà fait du chemin.
Le président Roger Cayzelle a clos les débats en annonçant « qu’un travail serait réalisé avec une autre région pour savoir comment elle perçoit la Lorraine. » On n’en est pas sorti. D’ici à ce qu’il faille une enquête sur les deux enquêtes. Prenons peut-être un peu plus de risques dans la durée de temps en temps. On était sur la Lune avec la Région…Explorons-la.
Metz se voulait glamour, elle l’a oublié pour s’aimer elle-même.
De l’air vite !



32 % des Lorrains pensent que la Place Stanislas est mieux placée pour représenter la Lorraine.
Loin devant la cathédrale de Metz (18 %)

Ce qui représente la Lorraine
  • Une manifestation: la fête de la mirabelle (36,4 %)
  • Un monument: la place Stanislas (32,3%, la cathédrale de Metz 18,4%)
  • Une spécialité: la quiche lorraine (43,4 %)
  • Une production: la mirabelle (30,3 %)
  • Un personnage: Stanislas (14,1 %)
     
Le portrait chinois de la Lorraine
Si c’était…
  • Un animal: le lion (11,3%)
  • Un outil: le marteau (29%)
  • Une fleur: la rose (18,2%)
  • Un sport: le football (33,5%)
  • Un style musical: le classique (12,7%)
  • Une voiture: la smart (14,5%)
  • Un slogan: qu’elle est belle ma Lorraine.