nuits blanches

jeudi 25 septembre 2008

« Et vive l'échafaudage ! »  Le fond de l'air est frais… et les nuits s'annoncent blanches.  Sur la place Saint-Louis à Metz  une drôle de compagnie construit  une curieuse structure destinée à être à la fois le signal et le forum de la nuit blanche qu'on nous promet pour le  3 octobre prochain.  Un peu comme une chenille qui ferait le gros dos,  comme un dragon immobile,  comme un graouilly revisité et que nul ne songerait à terrasser,  l'enchevêtrement  de tubulures et de toile s'installe. Il occupe l'espace, crée un rythme et des volumes ;  suscite des questions et entraîne des réponses. Il accueillera sous sa voilure une table de réunion pour 25 personnes, une bibliothèque, un salon de lecture, un bar,  des loges et des bureaux.  Pas seulement pour faire beau, pas seulement pour créer l'événement. « Notre architecture est une critique de l'architecture » proclame Guillaume, le porte-parole des architectes et créatifs du groupe strasbourgeois 3 RS auteur- constructeur du projet qui nous  présente la chose.  «  Nous pensons que l'architecture  doit être plus flexible, plus rapide, moins chère… vive l'échafaudage ». Nous y revoilà. Et toujours ce sentiment d'étrange ressemblance avec le projet Maupin pour le Centre Pompidou Metz lui-même. La baleine sur pattes est devenue requin.  
L'invitation de son collègue Charles  à nous  « réapproprier l'espace public » sonnera de façon un peu plus convenue mais bon, c'est comme au patinage… même les esprits libres n'échappent pas aux   figures imposées ! N'empêche que sur la trajectoire entre le cœur de la ville et Pompidou, entre  le pouvoir politique et religieux que symbolise la place d'armes,  l'aspiration et l'inspiration artistique qu'incarnera le centre de Shigeru Ban,  la place Saint-Louis  a trouvé soudain une nouvelle vocation. Une lecture citoyenne et civique, un forum,  comme une république autonome qui serait à la fois lien et passage.
Le fond de l'air est frais, disions-nous.  Il semble surtout y flotter  depuis quelques temps  un parfum de nouveauté et de jeunesse. Comme si la culture et l'action publique à Metz   avaient changé de génération plus que de parti. Ce sont des crèches qui ouvriront la nuit… même quand celles-ci ne seront  pas blanches ; c'est ce doux délire de Saint-Louis  en plein septembre… c'est ce chemin tracé vers Pompidou,  à la fois illusion et réalité plus utile que jamais.
Il est d'ailleurs amusant de voir à quel point le rendez vous proposé au centre Pompidou lors de la journée du patrimoine a connu le succès. Conférences à la maison du projet ;  résultat des fouilles, approche du chantier…Comme une volonté de s'approprier des réalités disparues et d'autres encore en partie virtuelles .  Même phénomène,  plus énorme encore, pour les bâtiments militaires du Boulevard de Trèves. Là ils seront  de 12 à 15 000 en trois jours  pour vivre « Extra Muros » une exposition squat dans l'ancienne caserne qui bientôt  renaitra à la vie civile . Pour passer les portes enfin ouvertes  d'un territoire qu'on finissait par juger inaccessible.
Peut-être un peu de moins de monde que d'habitude dimanche dans une maison de retraite où mon père  attend  un signe du grand architecte. Alors  il continue à jeter un regard tristement confiant sur ceux qui ont fait sa vie et  ne peuvent que lui exprimer leur affection. Nuits blanches qui n'en finissent plus. Patrimoine aussi.

Le temps de découvrir deux lignes plus loin que si on leur avait proposé Bordeaux ou Toulouse cela aurait pu aller.
On savait déjà qu’on pouvait faire dire n’importe quoi aux chiffres. Maintenant on sait que c’est vrai pour les statisticiens aussi.

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