Ralentissement du succès depuis début 2006

Les controversés 4x4 semblent moins séduire les Français, les ventes de ces véhicules tout-terrain se ralentissant depuis début 2006 sur fond de flambée des prix du carburant, sans connaître pour l'instant un coup de frein aussi net qu'aux Etats-Unis.
La 23e édition du Salon du 4x4 de Val d'Isère (Savoie) va ouvrir ses portes au public du samedi 22 au dimanche 30 juillet alors que ce créneau, jusqu'alors en plein essor, apparaît moins porteur malgré des modèles nouveaux chez la quasi-totalité des constructeurs même si les asiatiques restent dominants sur le marché.
Jusqu'alors absents de ce marché lucratif, les constructeurs français PSA Peugeot Citroën et Renault, qui sont pour l'instant plutôt vertueux en terme d'émissions de CO2 avec leurs petits modèles diesel, préparent à leur tour la sortie de véhicules tout-terrain en 2007.
Mais si l'engouement pour les 4x4 est tangible sur longue durée en France, puisqu'ils sont passés de 1,3% du marché des voitures particulières en 1996 à 5,3% à fin juin 2006, il semble cependant s'infléchir ces derniers mois alors que les cours du pétrole ont franchi la barre des 70 dollars le baril sur les marchés internationaux.
Avec 59.335 immatriculations entre janvier et juin, les ventes de "SUV" (sport utility vehicles) ont reculé de 5,7% comparé au premier semestre 2005, dans un marché automobile en repli de 1,6%. En 2005, les ventes de 4x4 avaient augmenté de 14,7% comparé à 2004 avec 118.066 immatriculations, dans un marché en hausse de 2,7%.
"Les professionnels annoncent un léger tassement en 2006, mais espèrent néanmoins vendre encore 115.000 véhicules 4x4. Ils n'ont pas perdu le sourire et font remarquer que les ventes de 4x4 ont doublé en cinq ans, et que 2005 avait été l'année de tous les records", soulignent les organisateurs du salon de Val d'Isère.
Les tout-terrain séduisent notamment par leur image "jeune", l'aisance qu'ils confèrent au conducteur "perché" au-dessus du trafic, et
l'habitacle spacieux, au grand dam des écologistes.
Mais l'envolée du prix du pétrole risque de freiner cette tendance, sans parler de la surtaxe des cartes grises des véhicules les plus gourmands en carburant depuis le début de l'année.
Et l'impopularité des 4x4 auprès des défenseurs de l'environnement ne se dément pas. Les 4x4 consomment 32% de plus en ville et, "quelle que soit la puissance considérée, émettent plus de CO2 que les autres véhicules", selon l'Agence française de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe).
L'essor de ces véhicules a cependant été porté en France par la popularité des 4x4 "compacts", loin de l'image des énormes tout-terrain à
l'américaine, font valoir leurs défenseurs.
Cette catégorie, qui attire une clientèle jeune, citadine et féminine, roulant plus sur le bitume que sur les chemins défoncés, a vu ses
immatriculations progresser de 11,1% en 2005 comparé à 2004. Mais sa part du marché des 4x4 a reculé, à 53,3% contre 54,9% un an plus
tôt.
Le Toyota RAV4, qui a lancé la mode en 1994, est resté au premier semestre le modèle de 4x4 le plus vendu en France (toutes catégories confondues), devançant le Nissan X-Trail, le Toyota Land Cruiser, le BMW X3 et le Hyundai Tucson.
Les ventes de 4x4 "classiques" ont continué à croître en 2005, avec une progression de 17,3% des immatriculations, soit une part de marché de 23,9% des véhicules tout-terrain achetés par des particuliers contre 23,4% en 2004.