star’ac présidentielle

jeudi 26 avril 2007 12:00 par JPJ    Metz

Deux années de montée en puissance,  de combats singuliers entre des hommes et des femmes qui ne l'étaient pas moins. D'un côté la guerre des trois entre  Dominique, Jacques et Nicolas, avec, en guise de mignardise, l'esquisse de chevauchée de Michèle; de l'autre la star'ac de la rose avec Ségolène, Laurent et Dominique. Un automne chaud, un hiver brûlant, un printemps fiévreux,  une folle  semaine, un raz de marée d'électeurs dans les bureaux de vote ... et soudainement plus rien. Ou presque. La tension et l'attention sont tombées dimanche tout d'un coup, dès 20 heures passées. A 22 heures on avait déjà le sentiment que ce premier tour n'était qu'une vieille histoire et qu'avant le deuxième on avait  le temps de respirer un peu. Curieuse atmosphère.
Dans le grand salon de la mairie de Metz, ce dimanche vers 21 h 30  deux jeunes gens  assis sur le  sol, appuyés contre le mur étaient les derniers spectateurs  du téléviseur installé sur l'estrade. L'écran géant, juste à côté, affichait stoïquement les résultats de la totalité des bureaux messins. Plus personne pour le contempler. Dès 19 h 30 la tendance était très nette et n'avait guère bougé ...
Dans le hall de la préfecture, quelques centaines de mètres plus bas les  choses étaient à peine plus animées. Le mouvement de foule enregistré sur le coup de 20 heures s'est là aussi estompé. Comme si après la déclaration de Sarkozy puis la prise de parole de Bayrou, la messe était dite. Ségolène arrivera bien tard, bien pâle sur les écrans. Dans un des fauteuils près de l'entrée Jean-Louis Masson donne des conseils de stratégie à la génération montante pour faire bouger le paysage. Il ne se départira pas de son excitation tout au long de la soirée ...  Philippe Leroy est débonnaire, Jean-Pierre Masseret  pas mécontent. " C'est jouable " dit-il. Le préfet et ses troupes alimentent les invités en statistiques et en sandwiches. Pas de commentaires: il y a obligation de réserve. Avec la satisfaction non dissimulée quand même d'un taux de participation en Moselle qui rejoint enfin les moyennes nationales.
Les chaînes de télévision, sources habituelles d'effervescence des soirs de scrutin ne sont pas là. Pas de projecteurs, pas de caméras, pas de silence réclamé pour sacro-sainte raison d'antenne et d'Etat. France 3 a joué la carte des différents PC (heureusement qu'il reste ce type d'appellation pour qu'on parle encore de lui);   RTL 9 a planté ses projecteurs à Nancy pour ses commentaires.
Sur les terrasses des cafés la soirée est douce. On discute de choses et d'autres.  Assez peu  de politique. Au Kangourou,  à  l'extrémité de la place Saint-Jacques l'affaire est dans la poche. La télé est toujours allumée,  Arlette Laguiller fait ses adieux aux présidentielles mais les consommateurs ne l'ont pas attendue, plus entendue ... Le spectacle de la place l'emporte. Le temps de rentrer chez moi. Tout le monde dort.
Si vite ? Et la suite ... " C'est un peu comme la star' ac " me dira le lendemain une de mes interlocutrices quand je lui en ferai la remarque.     " Les gens s'y intéressent le temps de savoir qui sera éliminé ... ensuite le vainqueur on s'en fiche et on l'oublie ". C'est vrai que cette campagne n'a jamais été aussi suivie que lorsqu'il a fallu éliminer. Au PS ou  à l'UMP. Puis est arrivé le premier tour avec cette troisième place éliminatoire. Exit Bayrou devant lequel a commencé la danse du ventre. Dans dix jours la jouissance va reprendre. On en éliminera encore un et l'autre restera.