je roule pour vous
jeudi 21 février 2008 08:00 par JPJ | Metz |
C’était
au temps des Nationales, à l’époque où les petits bouts d’autoroute
constituaient autant de parenthèses exaltantes sur le chemin
de la mer ou la route de la montagne. Le temps où les canons de la
virtuosité automobile se moquaient comme d’une guigne du bouclage
des ceintures ou de la peur des radars puisque ni les unes ni les
autres n’existaient. C’est à la réussite des dépassements,
qu’on mesurait essentiellement le talent des conducteurs et
la puissance des moteurs. Notamment quand il s’agissait de
sauter l’obstacle de camions dont l’échappement enfumait l’habitacle
des berlines où le père de famille lui-même avait le plus souvent
la cigarette aux lèvres. C’était le temps des coups de klaxon (qu’on
appelle aujourd’hui l’avertisseur quand on sait encore où se trouve
la touche ou l’espace pour l’actionner) mais aussi des indications
données par les poids lourds eux-mêmes et leurs chauffeurs pour
faciliter la manœuvre. Certains camions furent même dotés,
pendant quelques années, d’une petite flèche verte sur les
bavettes arrière grâce à laquelle ils indiquaient aux automobilistes
qui les suivaient si la voie était libre pour dépasser. Une petite
lumière rouge signifiait le danger. Trop scabreux pour durer
en ces temps où la recherche des responsabilités allait se
substituer peu à peu à celle du champignon. Par contre le support
de communication que peut constituer l’arrière d’un camion était
bel et bien né. « Fern, schnell, gut », c’est-à-dire loin, vite
et bien disait un panneau spécifique apposé sur tous
les poids lourds allemands à la fin des années 60. « Je
roule pour vous » nous diront très longtemps les culs de camions
français pour nous amener à patienter avant que Max Meynier sur RTL
ne nous convainque définitivement que les routiers sont sympa. Pourquoi
vous parler de cela ? Parce que la question qui nous a été le plus
souvent posée directement ou indirectement depuis la création de la
Semaine il y a trois ans est celle de savoir pour qui nous
roulions. «Pour Griesbeck », avait été l’une des légendes
les plus coriaces, au point d’inciter cette dernière à changer
de trottoir pour nous éviter quand elle passait place de Chambre.
Histoire de ne pas être embarquée dans la fatwa décrétée par le RL
à l’époque contre tous ceux qui, de près ou de loin, pourraient
être sympathisants de la Semaine. « Il roule pour lui et pour
prendre la mairie... » disait-on aussi en parlant de moi. Une
prise de position publique et la création d’une association en 2001
pour promouvoir une intercommunalité à qui tout le monde tournait
le dos pouvait accréditer l’idée. Mais la création du journal
en lui-même était déjà un vaste programme. « Il roule pour Rausch
» diront ceux qui ne se consolent pas de n’avoir pas trouvé chez nous
le Canard Enchaîné qu’ils attendaient. Pour la gauche ? pas trop…
sauf peut-être dans certaines mairies de droite. « Pour Zimmermann
» ? C’est tout neuf et cela date de la semaine dernière sur La semaine
Numérique. En tous cas MJZ n’en est pas convaincue. Pour 2008.com
? Allez, on en restera là... Même s’il serait prétentieux de vouloir
afficher aujourd’hui un statut de poids lourd c’est pour vous que
nous prétendons rouler. Je ne figure sur aucune des listes
comme vous pourrez le constater. En vous présentant aujourd’hui un banc
d’essai des listes à Metz nous n’avons aucune arrière-pensée, juste le
souhait de decrypter certains comportements et d’en expliciter d’autres.
A vous de voir si vous les jugez séduisants ou insupportables. Vous
ferez votre choix comme nous ferons le nôtre. Et il me semblait que
c’était mieux comme ça
retrouver les précédents édito ...
outous les éditos ...
retrouver les précédents édito ...
outous les éditos ...