rencontre entre CES

jeudi 25 octobre 2007

Le Luxembourg, vu comme une urgence.

Les CES de Lorraine et du Luxembourg s'étaient donné rendez-vous, vendredi dernier, à la "Maison du Luxembourg", à Thionville. Une deuxième rencontre pour Roger Cayzelle, qui inaugure là un rapprochement inédit avec son homologue du Grand-Duché. Mais pour quoi faire ?


Il semble révolu, le temps où le Luxembourg était considéré comme l'affreux prédateur, aspirateur de main-d'oeuvre qualifiée lorraine. " Au Grand-Duché, il y a une forte dynamique de l'emploi, il faut s'appuyer dessus ", répétait vendredi Roger Cayzelle, président du Conseil économique et social de Lorraine, à l'issue d'une réunion de travail avec les représentants du CES luxembourgeois et des instituts de statistiques (Insee, Statec). Pas déstabilisé par son homologue du Grand-Duché, Romain Schmit, qui vantait " tous les avantages à faire du business au Luxembourg ", R. Cayzelle enchaînait : " Les écarts de charges ne sont pas aussi énormes que cela, nos chefs d'entreprise n'ont pas à se réfugier derrière cet argument ! Ne craignons pas la concurrence du Luxembourg ".

Et de miser sur le développement d'une économie lorraine intégrant de plus en plus concrètement le Luxembourg  : " Il faut que nous développions des activités propres qui peuvent servir aussi au Grand-Duché, en lançant deux ou trois équipements majeurs, orientés sur la recherche et l'innovation, mais aussi la formation continue : nous plaidons pour l'ouverture d'une antenne du Commissariat à l'énergie atomique dans le Nord lorrain ", a poursuivi R. Cayzelle, mû par une forte volonté d'agir à un niveau plus international...

" Un développement durable "
Pourquoi un tel ajustement de doctrine ? Aujourd'hui, le CES de Lorraine apprécie d'autant mieux les opportunités d'un tel rapprochement qu'il a en a balayé les risques. C'est en tout cas l'impression qui se dégage, à la lecture du rapport réalisé en juin par le groupe de travail sur la dynamique transfrontalière, et communiqué vendredi aux représentants du CES luxembourgeois... " Nous n'avons pas pris la mesure de l'impact potentiel du Luxembourg dans la vocation de notre nouveau territoire économique ", y est-il écrit, " les indicateurs économiques de ce pays sont très supérieurs à son poids territorial et démographique : son PIB représentait 55,5 % du PIB lorrain en 2005, pour un quart seulement en 1990. Si la progression se poursuit à se rythme, le PIB luxembourgeois pourrait atteindre 100 % du PIB lorrain à l'horizon 2030 ".

Première " exception " pointée, le Luxembourg s'est développé récemment sur des activités économiques (commerciales, industrielles, de service et de commandement) propres aux grandes villes,  " ces mêmes fonctions (dites métropolitaines) qui n'ont pas suffisamment porté le renouveau économique de notre Lorraine ". La richesse nationale y provient désormais à 84% du secteur tertiaire (à 10 % pour l'industrie), signe d'une stratégie axée sur l'attractivité de sa place financière. S'il avait semblé en douter, le CES considère aujourd'hui l'expansion luxembourgeoise comme du " développement durable ". Mettant en évidence l'écart de progression en nombre d'entreprises créées entre 1998 et 2003 (+4,6% en Lorraine et +13,8% au Luxembourg), l'organisme lorrain note que la région est particulièrement " à la traîne " en matière de services aux entreprises ou d'activités informatiques. De même, il souligne  l'effort de R&D privée au Grand-Duché (87 % des dépenses, 57 % des effectifs).

Rentrer dans la mouvance luxembourgeoise
Plus question pour les Lorrains participant à cette croissance de rester en retrait ! " Cette mutation économique dessine le contour d'un nouveau bassin de vie frontalier ", est-il souligné dans la suite du rapport qui s'extasie face aux 120 000 emplois créés en quinze ans par le Grand-Duché. Et l'avenir s'annoncerait tout aussi favorable. Comme l'a rappelé à Thionville Serge Allegrezza, directeur du STATEC, " selon nos projections, qui se fondent modestement sur une croissance du PIB d'environ 3-4% par an, la population devrait passer de 350 000 à 745 000 d'ici à 2050. La part des frontaliers, à 40 % aujourd'hui, devrait dépasser les 50 %, voire les 60 %... ". Et si les Français sont employés autant au bas de l'échelle qu'en haut, Roger Cayzelle a insisté sur le potentiel que revête le secteur tertiaire supérieur.

" Ce serait chouette ! "
Nourrie par de telles réflexions, la seconde rencontre entre les deux CES aura eu la vertu de rapprocher quelque peu les points de vue, et aux hommes d'apprendre à se connaître. " Nous saluons leur initiative ", remerciait Romain Schmit, président du CES luxembourgeois, " mais maintenant, ce qui serait chouette, c'est que des projets concrets voient le jour, au-delà des actions entre communes. On peut bien discourir de tout, nous ne sommes que des organes consultatifs. Qui va lire ce rapport ? Chez nous, ce sera le Premier ministre. Et côté français, à part le Conseil régional, ce sera qui ? Il y a toujours cette différence de niveaux... qui oblige toute étude à repasser par Paris ".

Pour sortir de l'approche d'un " Luxembourg/Las Vegas et du désert tout autour ", la Grande-Région devrait d'après lui mieux jouer son rôle. Et de conclure, sur le " partage " nécessaire des fonctions entre les territoires : " Un temps, certaines collectivités lorraines ont proposé d'accueillir sur leur sol les activités que les autres ne voulaient pas : celles qui polluaient, qui prenaient de la place..! Aujourd'hui, les partenaires souhaitent un développement harmonieux des deux côtés de la frontière : chacun doit faire ce qu'il sait faire de mieux. La question est maintenant d'identifier ces domaines, c'est là qu'il y a encore quelques pierres d'achoppement ! ".

  1. serge s écrit: (31/10/2007 09:41:01 GMT)
    rencontre entre CES

    ehhhh oui bla bla bla bla in nomine politica. Je sais j'ai bac+12 en latin.

    Pourquoi le discours est il toujours creux et jamais suivi d'actes ? Parce que c'est un discours de politique et non pas de politicien ou le carrièriste s'oppose au visionnaire.Pas de stratégie réelle suivie de mises en oeuvre concretes.En ce sens JMRausch a au moins obtenu la création d'un site quattropole....ce qui est mieux que rien.

    Existe t-il un service en ligne spécifique concernant les postes à pourvoir au Luxembourg avec un lien TER et covoiturage ?

    Je crois que l'échec de la région Lorraine provient de son manque d'identité globale a cause d'une gouvernance bicéphale Metz-Nancy.

    En ce cas pourquoi ne pas (re)créer la Lorraine du Nord et la Lorraine du sud?.

    Mais ce serait trop hasardeux pour la Lorraine du sud car le nerf de la guerre à savoir l'argent se trouve éssentiellement au nord...

    Comment le président de la région Lorraine ose t-il fortement suggérer à la moselle de laisser choire ses trois projets majeurs de 2x2 voies.Cela sous le fallacieux prétexte de l'écologie qui lui a permi de saboter le projet A32 qui est pourtant vital pour le sillon mosellan ?

    Parce que cela sert trop le nord et par conséquent déssert trop le sud ?

    Et on a le culot de nous parler de la Lorraine et d'un pseudo projet kolosal de métropole centrale sur la zone aéroportuaire ? Mais de qui se moque t-on ?

    L'objectif réel est de déplacer le centre d'inertie de cette Lorraine qui n'est somme toute qu'administative vers ce fameux sud....

    Alors moi quand on me demande si je suis lorrain , je réponds que je suis d'abord mosellan, parce que ce département biculturel a une histoire et une identité forte et parce que le terme de lorraine ne porte aucune substance en lui.

    C'est bien sur à cause de l'histoire mais aussi à cause des politiques "petit bras" qui sont menées au seul bénéfice d'intérets claniques dignes d'une république bannanière.

    Maintenant je rassure mes voisins et amis meusiens,meurthe-et-mosellans et vogiens: j'aime la diversité paysagère, économique, architechturale et gastronomique de notre plateau lorrain. Mais tant que nos décideurs ne feront pas le choix du pragmatisme, d'une vraie et sincère stratégie globale pour une région la notion meme de région au sens économique du terme restera totalement vide de sens.

  2. lorraine écrit: (29/10/2007 15:16:55 GMT)
    rencontre entre CES

    Espérons que ces réflexions mènent à un rééquilibrage des territoires lorrains, en particulier frontaliers. Nous en avons bien besoin.

  3. Pascale écrit: (26/10/2007 07:20:28 GMT)
    rencontre entre CES

    Comment Roger Cayzelle peut-il prétendre : "Les écarts de charges ne sont pas aussi énormes que cela, nos chefs d'entreprise n'ont pas à se réfugier derrière cet argument ! Ne craignons pas la concurrence du Luxembourg." ?

    Pour un même salaire brut, un chef d'entreprise français doit débourser en sus trois fois plus de charges que son homologue luxembourgeois, et le salarié en moyenne presque deux fois plus ! Mr Cayzelle ne connaît-il ni la valeur du travail, ni la valeur de l'argent ? Et a-t-il la moindre idée de la "valeur" des 2 à 3 heures de trajet que doivent se coltiner les travailleurs frontaliers tous les jours ?

    Il est intéressant également d'apprendre (dernier paragraphe)que certains décideurs lorrains étaient prêts à faire de notre région la poubelle du Grand-Duché. Pourrait-on connaître leur nom ?

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