commerce à Metz

dimanche 25 janvier 2009 15:35 par JPJ    Metz

sortir de la piste aux éléphants

« Tout le monde a des problèmes de conjoncture. Nous à Metz nous avons en plus un problème de stratégie »
. Pour Thierry Jean « le vrai enjeu est de renforcer l’attractivité globale du commerce de  l’agglomération. Je suis convaincu que c’est en nous, dans notre tissu que nous allons trouver les ressources du développement ». Le président de l’agence de développement Metz-Métropole s’est fixé pour objectif de réunir autour des tables rondes des Etats généraux du commerce, le 29 janvier à Metz, aussi bien les commerçants du centre-ville que ceux de la périphérie et des quartiers. D’analyser ensemble ce qui se fait ailleurs pour mieux rebondir ici.

Etats généraux, assises… Sarkozy n’est pas le seul à céder à la folie des grandeurs verbales. Plus une réunion sans que les références historiques ou judiciaires  ne s’en mêlent. Après les assises de l’agriculture et du mouvement associatif il y a quelques semaines, en attendant les états généraux de la culture, du sport et du spectacle vivant eux aussi annoncés, voilà donc que nous allons avoir des  états généraux du commerce du territoire de Metz Métropole. En clair, on va se parler entre professionnels, experts et responsables des collectivités, voir un peu ce qui se fait ailleurs et réfléchir ensemble à l’avenir.

le courage de réformer
« Ensemble » c’est pour Thierry Jean le mot clef. Ce jeune industriel, moyen  jeune politique et pédagogue éprouvé a commencé, depuis son élection à la ville de Metz dans l’équipe de Dominique Gros, une série de concertations ponctuelles avec des entités de quartiers histoire de décoincer les situations, d’ouvrir des pistes. Un peu comme l’avait fait la municipalité Rausch au cours des dernières années lorsque les programmes de rénovation s’étaient enchaînés mais avec peut-être une volonté plus profonde de réformer le système. «  Nous avons la chance de pouvoir nous appuyer sur une fédération qui est, comme son nom l’indique fédératrice, mais pas forcément stratège. Aujourd’hui il faut réfléchir aussi à l’offre ».
Une démarche qui se situe dans un contexte assez complexe. Du fait de la crise mais aussi de certaines évolutions de l’agglomération messine et notamment de son système de transports en commun. Il faut déjà nous projeter dans le commerce au temps du TCSP. Celui-ci va changer les mentalités et aura un impact considérable. Dans un premier temps par les travaux et les difficultés d’accès qu’ils provoqueront. Ensuite par les modifications des comportements. Les habitants des quartiers aujourd’hui imaginent rarement «  descendre en ville » sans leur voiture. Demain il faudra que la ville écologique soit aussi la ville commerçante et vice versa.

innovations attendues
D’autres questions seront abordées délibérément, notamment  la         complémentarité entre périphérie et centre. « C’est l’offre globale messine qui fera venir des gens de plus loin, pas le fait de freiner ceci pour favoriser cela à court terme ». Questions aussi sur la nature des commerces dans les quartiers, le manque d’alimentaires. Les trois tables rondes qui marqueront ces états généraux verront la participation des  structures consulaires et associatives, l’intervention d’experts venus d’ailleurs.
Pas de révolution à en attendre pour autant. « Cette première expérience est très classique. Elle sera poursuivie et j’espère que dès la prochaine nous aurons l’occasion de nous arrêter sur des innovations messines… nous voudrions décoincer les choses, trouver un réflexe collectif ».

  • Cette réunion est réservée aux commerçants de l’agglomération de Metz. (inscriptions et renseignements à  contact)
  • Les 3 tables rondes seront consacrées: au contexte et au diagnostic;  aux enjeux et aux opportunités. Les expériences de Strasbourg, Rouen, Saint Etienne et Luxembourg seront notamment abordées.

images d’une ville…
« Un centre ville plus grand ou mieux assumé »
globalement dit Thierry Jean en faisant référence à la piste aux éléphants, terme utilisé par le consultant d’une étude sur le commerce pour décrire les rues Serpenoise et des Clercs.  « Peut être plus délibérement orienté vers le luxe dans certains secteurs, sur le beau en s’appuyant aussi sur la chance d’avoir des boutiques prestigieuses et deux grands magasins orientés vers  le haut de gamme ». Des expériences innovantes dans certains quartiers comme Outre Seille… prouver qu’on peut y faire des affaires ce qui contribuerait peut-être à faire baisser les loyers en centre ville. Il se dit que celui de la boutique de confiseries qui vient de fermer ses portes rue Serpenoise était supérieur à 10 000 euros et qu’une grande surface d’entrée de rue émarge à 50 000 euros.

le credo du Crédoc
Le centre de recherche sur les conditions de vie (Crédoc) voit ses études décortiquées avec beaucoup d’attention par les élus et responsables économiques. Notamment quand il dit  que le commerce est un véritable élément d’animation d’une ville. «  Quand on dit animation on pense souvent culture et manifestations… Or le commerce lui-même est une animation qui coûte parfois moins cher que des constructions théoriques ». Ce même Crédoc dit aussi que les commerces de proximité pourraient revenir car ils répondent à une nécessité mieux perçue aujourd’hui. Il affirme enfin qu’on identifie l’innovation autant dans le concept du magasin que dans les produits. Or ce sont les produits qui ont semblé dicter les choix. Enfin il insiste sur le rôle des collectivités pour aider à réfléchir à l’avenir. CQFD.