mais dites-leur !

jeudi 25 janvier 2007 16:00 par JPJ    Metz

Nicolas Hulot ne sera pas candidat à la présidence. L'abbé Pierre non plus. Pas pour les mêmes raisons, on l'a vu lundi matin. Incongrue leur cohabitation pendant  cette matinée-là, sous les feux des caméras comme sur nos petits écrans et dans ces quelques lignes ? Oui mais si l'on y regarde à deux fois, les points communs ne manquent pas. Une réaction d'instinct qui se transforme un jour en appel lancé à propos d'une forme de détresse, une image qui se construit presque instantanément, une popularité qui s'installe. Mais aussi un abîme de différences entre celui qui surfe sur les vagues et celui qui laboure la matière humaine, celui qui prend de la hauteur pour élever l'homme et celui qui s'élève dans un système. Un double message, ce matin là, qu'il faut méditer plutôt que de chercher à en opposer des parcelles…

La vie qui reprend son cours. D'infinies tristesses, toujours ce lundi, comme celle du sourire d'une jeune fille qui s'est définitivement figé. Les pannes de cette écologie là ne se mesurent pas en épaisseur de couche d'ozone ni en trou. Elles se chiffrent en solitudes que parfois nous ne savons pas voir,  en  impuissances que nous ne percevons pas, en peurs qui nous dépassent. En idéaux aspirés par d'autres territoires.
 La vie qui court. Réception des vœux du président du Conseil général. On prend presque les mêmes que la semaine précédente chez le Préfet et on recommence.
D'ailleurs cela se passe au même endroit. Dans un cas on rentre par la petite cour joliment gravillonnée derrière le portail central. Dans l'autre, pour le Conseil général, on passe par le couloir de la pref. On aboutit dans la grande salle des pas perdus du département et, par extension,  dans les salons du préfet . Autant dire qu'on n'y est pas perdu, du moins pour ceux qui font partie du décor. Mais il y a les nouveaux aussi. Ceux qui vous parlent d'ici, et vous racontent les ailleurs qu'ils ont vécus sous d'autres cieux.
Le général chef d'état-major vous confie ainsi qu'il se sent très bien à Metz où il est arrivé l'été dernier, que sa femme s'y plaît bien mais qu'il a un mal de chien à boucler son tableau des mutations ( cela doit s'appeler autrement, mais vous comprenez) pour le premier juillet prochain. Toujours autant de difficultés à faire venir des gens à Metz. Quand Rausch nous racontait cela il y a 25 ans à propos des cadres de l'informatique qui rêvaient de Sophia Antipolis, de  Montpellier ou de Paris, on pouvait comprendre ! Mais que des officiers de l'armée de terre snobent Metz, place forte de commandement cela paraît plus étonnant. Et pourtant cela existe… Donc il y a encore du travail…
Il y aurait peut-être des messages plus clairs, plus simples à diffuser parfois. L'épouse du même officier confie non seulement sa joie d'être à Metz mais aussi la satisfaction d'avoir vu ses enfants intégrer des écoles et lycées dans lesquels un certain nombre de principes éducatifs de base sont respectés. " Le premier jour en revenant de Fabert mon fils m'a dit :  tu sais maman ici les élèves se taisent quand les profs parlent ". Et elle n'est pas loin de penser que ce sont des particularismes de ce type-là, cette qualité de respect social qu'il faudrait mettre en évidence pour changer aussi l'image de la ville. Pas simple à faire il est vrai, mais si juste aussi…
Les clichés ont souvent à peau dure, mais ils nous disent aussi plein de choses si nous savons les écouter.