prison sur mesure

samedi 24 février 2007 15:01 par AFP    Nancy

Des détenus construiront la future prison.
 
La vie de détenu peut parfois offrir des opportunités peu banales, à Nancy, des prisonniers de la maison d'arrêt Charles III se voient proposer un contrat de professionnalisation par le groupe Eiffage (BTP), sur le chantier de la future prison de Maxéville, en banlieue nancéienne.
L'initiative relève d'une politique nationale de réinsertion. La direction de Charles III espère favoriser le retour à la vie normale d'une quinzaine de détenus en fin de peine qu'elle a pré-sélectionnés.

A l'origine du projet, le ministère de la Justice a exigé dans le contrat de partenariat public-privé le liant à Eiffage que 10% des travaux du chantier soient réservés à un public en insertion.
"Bien sûr, vu de l'extérieur, il peut sembler étrange que des prisonniers construisent une prison. Mais nous retenons plutôt le fait qu'ils intègrent une entreprise"
, observe Cyrille Perrot, chef du service insertion-probation de la maison d'arrêt de Nancy.
"C'est une opportunité tout à fait intéressante, poursuit-il. Si à sa sortie, un ancien détenu n'a ni logement, ni famille, ni travail, on est sûr de le revoir très vite."
A la fin de ce contrat - payé de 60 à 100% du Smic -, le CDI sera à portée de main.    
La maison d'arrêt Charles III à Nancy, ouverte en 1857 à la place d'une fabrique de tabac du centre-ville, accueille 320 détenus pour 261 places.L'édifice jaunâtre à la façade lézardée fermera début 2009, à l'ouverture de la prison de Maxéville (690 places), dont les fondations sortent actuellement de terre.