dessin d’architecture

dimanche 25 novembre 2007

Un dessin traduit, incarne et nourrit. Cet éloge du dessin d'architecture a trait à l'exposition qui vous est proposée en ce moment à l'Ecole Supérieure d'Art de Metz. Une production de la maison de l'architecture de Lorraine permettant de découvrir les oeuvres de Denis Ghislain.


Approchez et regardez... la richesse de l'exposition actuellement proposée dans le hall de l'école des arts de Metz ne saute pas aux yeux quand vous passez devant la salle. Laissez-vous guider depuis l'avenue Ney par le nouvel alignement des arbres ou, dès le soir tombé, par les petits luminaires qui ressemblent à des flammes balisant une piste. Laissez-vous guider puis entrez dans la salle et découvrez ce que Denis Ghislain, un architecte belge et son crayon ont réalisé au service des projets de trois grands architectes mondiaux : Jean Nouvel pour le musée des arts premiers, quai Branly à Paris, Franck Gehry pour la fondation LVMH et Shigeru Ban pour le Centre Pompidou Metz.

La série de panneaux, renseignés avec précision et mesure,  vous fait entrer dans l'univers du dessin de Denis Ghislain. Du tout premier dessin jeté sur un coin de nappe à propos d'une idée d'architecte jusqu'à l'interprétation d'une oeuvre, restituant son aspect nacré comme sa force dans le cas de Franck Gehry plus précisément. En passant par les perspectives, en débouchant sur la maquette de Pompidou.



La synthèse tue la synthèse
Le soir de l'inauguration  Ken Rabin, designer et metteur en scène de cette exposition a expliqué comment cette présentation voulait être une introduction au métier de perspectiviste. Comment celui-ci, après les premières explications de l'architecte exprime l'impulsion du projet. " Une force dont souvent les architectes ensuite s'inspirent à nouveau pour poursuivre leur démarche ". Ces projets qui , lorsqu'ils atteignent l'importance de ceux présentés dans cette exposition, font partie du développement et de la réflexion des territoires qui les accueillent.

Denis Ghislain dira son plaisir de découvrir ou de redécouvrir ses dessins " faits dans l'urgence, dans le stress artistique... nous devons sans arrêt prendre la balle au bond, mettre notre grain de sel et faire monter la pâte ". Insistant sur sa chance d'avoir pu travailler avec des grandes agences qui " ont choisi de ne pas se ghettoriser mais de s'ouvrir vers l'extérieur "  il raconte aussi comment il a fait face à la déferlante 3 D. Une technologie face à laquelle il reste prudent. " La synthèse finit par tuer la synthèse. Mes dessins sont des intuitions qui ne prétendent pas tout dire... ils suggèrent ". Et il dira à quel point il est heureux d'être chargé de cours de dessin dans des écoles d'architecture. " On se rend compte que l'image ne peut pas tout, qu'elle peut être dangereuse. Il ne faut pas oublier la main. Le dessin, c'est l'échafaudage du projet ".

Se réjouissant lui aussi du fait que l'architecture fasse par cette exposition une nouvelle entrée  à l'école des beaux-arts par le trait original et originel. Patrick Thil rappellera, que " l'architecture se fait d'abord dessin pour  mieux se mettre en perspective ".

Du dessin au dessein... le crayon prolonge à la fois l'esprit et la main.

La maison de l'architecture a édité un livre à l'occasion de cette exposition.
Jusqu'au 13 décembre à l'école Supérieure d'Art, Galerie de l'Esplanade.
Du mardi au vendredi de 15h à 19h et le week-end de 14h à 19h.