On n'a pas fini de le payer ce référendum sur l'emplacement de la statue de Charlemagne ou cette enquête d'opinion sur les différentes hypothèses concernant l'utilisation du site de l'ancien parc des expositions de Metz. Ces consultations avaient débouché, il y a trente ans, sur des avis à peu près également répartis des Messins et donc... tout aussi contradictoires. Du coup Jean-Marie Rausch en avait déduit que les électeurs désignaient un maire pour prendre des décisions et n'attendaient pas de lui qu'il leur demande sans cesse leur avis.

Et en trente-six ans et il l'a fait.... Certaines des décisions de transformation en rues piétonnes par exemple n'ont pas été de tout repos... Sur le principe même comme sur les chantiers.  Il fallait voir M. Aumont, le patron de Stuhler habillé de son éternelle blouse blanche faire des grands pas dans la rue dès le matin et des grands gestes pour haranguer les responsables municipaux parce que ses clientes étaient obligées de passer sur des planches pour accéder à ce qui était alors le temple du tissu. Poings sur la table et pieds dans le plat, droit dans ses bottes dirait-on aujourd'hui, le maire de Metz donnait invariablement rendez-vous à ses opposants aux élections suivantes et notait les noms de ceux qui étaient contre...

S'il a improvisé un comité consultatif communal en 1989, le fameux CCC, c'était avant tout pour couper l'herbe sous le pied de Denis Jacquat, devenu en 1989 son nouvel opposant. Le summum du gag sera atteint au moment de la création de la CA2M pour laquelle la loi prévoyait la mise en place d'un conseil de développement. Ce sont les maires de l'agglo, en leurs qualités civiles qui constituent ce conseil, dira JMR avant de se résoudre à en nommer un dont la composition comme l'assiduité aux réunions tiennent plus de l'homme invisible que de Spiderman. Tout au plus sait-on qu'il est présidé par François Grosdidier.
Bref, JMR n'aime pas trop quand ça discute et ça se sait. Les Messins considèrent même qu'il a pour une bonne part raison. Et que le plus souvent il choisit juste pour le plus grand bien de leur ville.

D'où vient-il alors qu'un sentiment aussi général se soit installé depuis quelque temps pour souhaiter une autre manière de faire dans le réaménagement des places. Tous les officiels ont beau s'émerveiller devant la beauté de la place Saint-Louis reconquise je n'ai pas entendu un seul Messin partager cet avis. Ils sont inquiets et un peu tristes,  guère rassurés non plus par le fatras de machins envisagés pour y créer une animation. Les mêmes recettes que l'on a déjà proposées et guère mises en place ailleurs. Heureusement le marché de Noël est venu sauver momentanément les meubles.

Alors, dans la foulée, tout le monde se demande aussi à quoi va ressembler véritablement la place de la République dont les travaux devraient commencer dans deux mois. Même si dans ce cas précis, on ne pourra pas se plaindre d'un déficit de discussion préalable puisqu'une bourse aux idées avait été montée. Les Messins avaient pu déposer leurs idées dans des urnes. Finalement un projet d'architecte avait été retenu, les autres à peine entrevus par le public. Il avait été présenté dans ces colonnes en tant que projet ou esquisse.... et depuis, plus rien. Si ce n'est que le chantier va commencer deux mois avant les élections municipales sans qu'ait été fait un bilan de la vie sur les deux autres places Saint-Louis et de Chambre. Ni sur les autres axes qui ont été aménagés à la hâte comme la rue Gambetta. Sans qu'on en sache beaucoup plus non plus sur le projet lui-même et sur la pertinence du fonctionnement du parking Arsenal étendu.. Et tout cela au moment même où cela coince un peu du côté de Pompidou...

Peut-être pourrait-on éviter de tout faire ou de tout coincer en même temps ? Le temps notamment de  se pencher sérieusement sur un plan de déplacement urbain dont les choix conditionneront pour une bonne part la vie des places ? Question de méthode sans doute ?