Envie de jouer… et de chanter

jeudi 23 novembre 2006 12:00 par JPJ    Metz

Francis De Taddeo, l'entraîneur messin, le bras enroulé autour des épaules de Babacar Gueye parle à son joueur. Tête contre tête, dans une complicité paternelle il  explique à son attaquant visiblement déçu pourquoi il l'a fait sortir du terrain vingt minutes avant la fin de ce Metz-Ajaccio remporté 2-0. Image fugitive captée par une caméra, scène vécue en témoins par les habitués de la tribune sud. Une attitude qui en dit long sur l'envie de jouer installée dans cette équipe. Long sur les qualités morales nées au sein d'un groupe pas forcément très séduisant au cours des dernières semaines mais qui exprime à travers tous ses gestes une solidarité sans failles…
Qu'il semblait loin, dimanche, le temps où, dès le premier bobo ou accès de vague à l'âme  certains joueurs se tournaient vers le banc de touche messin en exécutant ce petit moulinet des mains signifiant qu'ils demandaient à être remplacés. Comme pour échapper à un destin qui s'annonçait sans gloire, comme pour fuir une responsabilité pourtant attachée à un statut qu'il leur était simplement demandé de justifier. C'était il y a… un an seulement. Sous le même maillot, sur le même terrain, face au même adversaire. Force de l'image…
D'autres images, toujours de Metz et toujours en direct, mais sur France 2 cette  fois ont trouvé place ce dimanche sur nos écrans. Coincée entre le " 13 heures " et le début de Drucker la séquence de Rachid Arhab " j'ai rendez-vous avec vous " semble être une survivance. Touchante certes, mais survivance quand même, le reflet d'un autre temps. De celui des radios libres et des télés MJC où l'on allait à la rencontre des interlocuteurs dans une improvisation calculée mais jamais vraiment maîtrisée. De celui, pas si mal que ça finalement, où les gens pouvaient parler sans chercher forcément à être drôles ou agressifs.
Dimanche donc, c'est à Metz que cela se passait. Une demi-heure d'images depuis la place de la gare sous la pluie. Et autant le dire tout de suite, c'était vraiment pas terrible. Un sujet bateau sur la sécurité routière et le permis à points. Extraits : " Ah il ne t'en reste que cinq, moi j'en ai douze et toi… ".  Une séquence sur le TGV au milieu des wagons du faux petit train du marché de Noël ; des interlocuteurs à peine situés, des platitudes de ballast et de la banalité à grande vitesse. De quoi donner envie de se jeter sous le train plutôt que de le prendre.  Il n'y avait guère que les gros plans de la pluie, dans le halot des phares des voitures sortant du passage souterrain de la gare pour amener un semblant de vie ou de rêve....C'est vous dire !
Oh Rachid, on ne va pas rester là dessus. Reviens quand il fera beau…On fera venir Francis et son équipe. On se tiendra par les épaules et on chantera avec Babacar sur les rythmes syncopés du Sénégal ou de Michel  Berger pour célébrer le TGV nouveau. Et là tu verras !