municipales à Metz

dimanche 24 février 2008 09:55 par JPJ    Metz

cinq listes au banc d'essai.
55 noms à chaque fois. Dans l'ordre définitif pour les uns, par ordre alphabétique pour les autres. Peu importe. C'est souvent une petite roublardise de calendrier permettant encore d'ajuster les positions qui détermineront l'élection ou non. L'ordre dans lequel sont présentées les listes qui seront offertes à vos suffrages doit respecter l'alternance hommes-femmes et la parité globale. Elle ne préjuge pas pour autant des répartitions des fonctions entre ceux qui seront élus, surtout pour les listes qui arriveront en tête. Le conseil une fois élu désignera son maire et ses adjoints en totale liberté par rapport aux ordres des listes.
Dans un scrutin mixte, à la fois majoritaire et proportionnel comme celui des municipales dans les villes de plus de 3500 habitants la liste qui arrive en tête récupère d'office la moitié des sièges. C'est sa prime de victoire. Elle reçoit ensuite sa proportion des autres sièges. Ce qui fait que si elle a obtenu 50% des voix elle aura finalement 75% des sièges : c'est-à-dire 50% + 50% de la moitié restante.          

liste Jean-Marie Rausch = des pouvoirs
Le conseil économique et social local, le conseil de développement que  Jean-Marie Rausch a pendant de longues années refusés (au moins dans l'esprit) à sa ville ou à son agglo, il l'a mis sur pied pour sa liste 2008 ! Avec le réalisme qui caractérise le maire de Metz depuis de très longues années, le culot de Noël Jouaville pour qui rien n'est impossible si on ne l'a pas essayé auparavant, la liste Rausch est la plus belle collection de pouvoirs réunis jamais mise sur pied à Metz. Pas une institution de la sphère qui ne soit représentée, directement ou indirectement.  
La composition du début de liste est un savant dosage entre tradition et nouveauté. Les jeunes loups y apparaissent (Jouaville, Stemart, Genter, Boh-Petit et bien plus loin Bertinotti mais sont marqués à chaque fois par un élu d'expérience ou un rival potentiel, vieux principe rauschien.
  • Les atouts de la tête de file: Maire de Metz depuis 37 ans ; bilan plutôt positif ; situation financière saine ; projets en cours ; capacité à surmonter les adversités momentanées ;  seul candidat incontournable à la présidence de la CA2M
  • Ses défauts: Son âge et certains signes d'usure ; tendance à gouverner en solitaire  ; a voulu se placer  dans une orbite UMP l'année dernière ; chantiers emblématiques en difficulté.
  • Les figures  de proue : Noel Jouaville,  Fabrice Genter, Anne Stemart, Pierre Bertinotti, Eric Pieczak ( TGV), Christine de la Touanne.
  • Le programme : Il disait n'en avoir pas besoin. Un livre de 52 pages assez dense reprend toutes les opérations en cours et y rajoute quelques cerises sur le gâteau au niveau de la vie démocratique  Un festival international du cinéma, le développement durable...
  • L'originalité de la campagne : La mise en avant de ses coéquipiers ... l'accélération depuis deux ans de tous les chantiers messins. Le fait que cette campagne soit une nouvelle  fois, la dernière !
  • Le comportement  en virages : Plus de 30 ans d'expertise dans ce domaine.
  • Les risques de pollutions politiciennes : Plus forts que d'habitude compte tenu de la référence très forte à l'UMP et à Sarkozy lors de la préparation et du lancement de la liste. Hypothèque de la vraie fausse primaire par rapport à Marie Jo Zimmermann.  
  • La capacité à accélérer : Sensible au cours des dernières semaines. Y a- t-il encore une marge ?
  • La capacité de remorquage : Plutôt bonne par rapport aux deux autres listes de droite même si les reports  ne devraient pas dépasser les deux tiers des voix. Plus grand chose à gauche malgré Bertinotti peu mis en avant jusque-là.
  • Après-vente, assurances et garanties : Impressionnantes dans l'absolu. Résistance au temps à vérifier  après une éventuelle défection  du leader.


liste Marie-Jo Zimmermann = des pointures
Très politique avec les présences de Denis Jacquat et Alain Hethener, la liste MJZ rassemble donc deux députés messins et un conseiller général. Même s'il n'apparaît pas sur la liste, le sénateur Jean-Louis Masson est très proche du groupe, de ses réflexions. Les vieilles querelles entre lui et Denis Jacquat semblent pour l'instant enterrées.
La liste MJZ a rassemblé un certain nombre de compétences qui se sont mises au travail. Des transfuges de la municipalité actuelle aussi comme Marie Françoise Thull adjoint au  maire. Des pointures nouvelles qu'on retrouve le plus souvent entre la dixième et la vingtième place, façon de dire qu'elles n'ont aucune envie de siéger de façon platonique dans  un groupe d'opposition... Godefroy Kugel, le patron de l'Ensam, Richard Bance, ancien journaliste, François Zieger directeur d'une société de promotion, Alain Missoffe chef d'entreprise et vice-président du CES...
  • Les atouts de la tête de file : Députée de Metz réélue au premier tour ; sens du contact, écoute et sourire ; fidélité dans ses engagements; convaincue qu'elle a une chance.
  • Ses défauts : Inexpérience municipale; engagements parfois politiquement scabreux avec Jean-Louis Masson; investiture UMP et primaires pas très claires.
  • Les figures  de proue : Denis Jacquat, Jean-Marc Pasquereau, Godefroy Kugel, Richard Bance.
  • Le programme : Assez simple et fondé sur le concret. Exprimé en douze projets clairement  articulés autour de la vie quotidienne, des équipements et de la démocratie.
  • L'originalité de la campagne : Avoir sauté dès le départ dans le train-tram ; préconiser un non cumul des mandats locaux tout en cherchant la complémentarité avec des mandats nationaux.
  • Le comportement  en virages : Pas de loupés jusqu'ici mais pas forcément évident compte tenu du double pilotage.
  • Les risques de pollutions politiciennes : Assez forts liés à l'investiture UMP arrachée et aux primaires par rapport à la liste Rausch. A l'animosité de certains politiques rivaux aussi.
  • La capacité à accélérer : A démontrer dans les prochains jours. A condition de trouver le bon terrain et le bon écho. Liée à un miracle politique national ?
  • La capacité de remorquage : Liée impérativement au fait d'arriver clairement en tête de la droite au premier tour. Pourrait bénéficier à ce moment là d'un retrait, même sans enthousiasme, de Jean-Marie Rausch.
  • Après-vente, assurances et garanties : Les compétences sur la liste et l'investiture UMP ont changé la perception.


liste Dominique Gros = ici et maintenant
Il en est fier de sa liste. Et il l'a appelée l'autre soir sur la scène de la salle Braun aux côtés de Ségolène Royal. Dominique Gros est persuadé que cette fois-ci, "cela peut passer", que le contexte doit permettre à Metz, ville historiquement de droite de passer à une gauche d'ouverture. Alors il a joué la carte du Modem, celle de la société civile tout en réussissant à dompter les courants des familles amies.Il a joué la carte de la jeunesse et de la diversité.
Richard Lioger est en seconde position. Pas toujours confortable le président de l'université! Il rêvait d'incarner le changement... il est en position de successeur et s'est trouvé débarrassé de son gros rival dans ce domaine, Pierre Bertinotti parti chez Rausch. Christiane Pallez, conseillère générale de Metz 2, Thierry Jean, Brigitte Leblan la Verte et Danielle Bori pour le PC sont là aussi. Le terrain est la règle d'or pour la campagne.
  • Les atouts de la tête de file : élu  par les socialiste messins à l'issue d'un vrai débat ; incarne une image d'honnêteté intellectuelle ; a su construire sa liste ; expérience de la vie municipale en opposition et au pouvoir ; énergie décuplée.
  • Ses défauts : Perçu parfois comme dogmatique ; deux échecs en tête de liste aux municipales à Metz en 1995 et 2001 ; pas toujours soutenu par ses propres troupes.
  • Les figures  de proue : Richard Lioger, Isaelle Kaucic, Thierry Jean, William Schumann, Jean-Pierre Masseret.
  • Le programme : Travaillé en profondeur et issu d'une démarche collective. Expertise dans le domaine social, du logement et de l'environnement. Insiste sur la démocratie locale.
  • L'originalité de la campagne : Privilégie les contacts. A organisé ses troupes en pôles de compétence qui se sont exprimés avec clarté. N'a pas hésité à jouer la starisation de sa propre personne sur la com.
  • Le comportement  en virages : Assez sain jusqu'ici. L'accélération devrait contribuer à rendre plus sûre encore la trajectoire.
  • Les risques de pollutions politiciennes : Semblent avoir été filtrés en amont. Peu de risques de non report pour les listes d'extrême gauche. Peu d'effets de traîne du départ de Pierre Bertinotti.
  • La capacité à accélérer : Forte. Elle peut s'appuyer à la fois sur le contexte national et des  épisodes locaux.
  • La capacité de remorquage :  Plutôt forte : les listes d'extrême gauche créditées d'un bon score. Une bonne part des voix de Nathalie Griesbeck si celle-ci n'est pas au deuxième tour ou si elle se ralliait à JMR. Quelques  sympathisants de la liste Lebeau. Et même des dépités UMP au cas ou MJZ devrait fusionner avec JMR.
  • Après-vente, assurances et garanties : Raisonnablement bons. Les expériences nationales des villes PS sont plutôt considérées comme porteuses que pénalisantes.


liste Nathalie Griesbeck = rassembler
" Nous ne sommes pas un assemblage incertain qui allie opportunistes, ambitions personnelles, people ou ennemis du passé ". Nathalie Griesbeck insiste sur la cohérence de l'équipe qu'elle présente pour ces municipales. Une liste assez peu politique même si on y retrouve l'essentiel des membres de son groupe actuel au conseil municipal, " demain la démocratie ".
Les pointures qui y étaient attendues et promises se retrouvent  surtout dans le domaine technique avec une forte présence de spécialistes de transports ferroviaires. Notamment Christian Antoine, ancien directeur régional de la SNCF, actuel PDG d'une société immobilière de la SNCF.
Expertises en entreprises aussi notamment dans le domaine des nouvelles technologies de la communication. Savoir-faire dans le domaine social, médical et surtout un sentiment de bonheur d'être ensemble.
  • Les atouts de la tête de file : Députée européenne; expérience de la gestion municipale au plus haut niveau en tant que dauphine de JMR ; contact et culot ; humour et humanisme ; conseillère générale du plus gros canton messin.
  • Ses défauts : Difficulté au cours des dernières années à conserver ses équipes ; rupture avec JMR subie plutôt que provoquée ; position subtile par rapport à son propre mouvement.
  • Les figures  de proue : Christian Antoine, Laurent Dap, Michel Jung, Nathalie Colin-Oesterlé, Marcel Tiedke.
  • Le programme : Volonté de situer Metz comme pole d'excellence du développement durable. Exprime dans un livre guide de 50 pages : busway, démocratie locale, actions pour la jeunesse, crêches et culture.
  • L'originalité de la campagne : Un positionnement différent des autres, l'absence d'alliances et le pari d'un message spécifique. Un look très branché et classe pour les documents comme pour la permanence.
  • Le comportement  en virages : Pas de loupés  mais les virages s'annoncent seulement.
  • Les risques de pollutions politiciennes : Assez faibles vu l'isolement par rapport aux structures politiques elles-mêmes.
  • La capacité à accélérer : A démontrer au cours des prochains jours pour compenser un retard enregistré dans les sondages. Ne peut passer que par une initiative.
  • La capacité de remorquage : Limitée sauf si elle arrivait en tête des listes de droite du premier tour. Un cataclysme qui déclencherait des ralliements en masse.
  • Après-vente, assurances et garanties : Les compétences sont sur la liste. Le projet est plutôt raisonnable et se caractérise par un état d'esprit plus que par des envolées. Plus simple à assumer.


liste 2008.com = la route est longue
Commencée en 2001 sous forme de boutade, la route de l'association Metz200. com vers la mairie de Metz va connaître une étape décisive. Celle de la crédibilité reconnue ou non par les électeurs.
Présidée par Emmanuel Lebeau cette association a travaillé depuis cinq ans tous ses sujets, alternant voyages à l'étranger et universités d'été, conférence et animations pour aboutir à une bible programme présentée l'an dernier. Un programme auquel se refère toute la liste, aussi bien des chefs d'entreprise expérimentés comme Jacques Wetzel  que les jeunes pousses et les sourires féminins présents en nombre.
Une aspiration aussi, reprise par bien d'autres : réveiller Metz, y installer une nouvelle vie. La mobilisation de toute l'équipe est à son maximum pour tenter d'arriver à un seuil permettant de continuer à espérer...
  • Les atouts de la tête de file : Jeune comptable travaillant à Luxembourg ; passionné par Metz et la politique ; culot et travail ; constance dans la démarche.
  • Ses défauts : Inexpérience ;  fougue encore mal contrôlée ;  on ne l'imagine pas à cette place là alors que Raymond Mondon avait été élu plus jeune encore.
  • Les figures  de proue : Jacques Wetzel, Vincent Corbras,  Irinia Popova, Philippe Apelle... tous puisqu'ils jouent en équipe.
  • Le programme : Explicité dans un livre dès l'automne dernier. Travail de fond, études iconoclastes mais argumentées. Reste partisan d'un tram.
  • L'originalité de la campagne : Après avoir été fondée sur l'humour elle est passée au niveau de l'argumentaire sans perdre sa chaleur humaine. Créateurs d'événements.
  • Le comportement  en virages : Impossible à juger pour l'heure. Un vrai virage s'annonce qui devra être négocié pour survivre.
  • Les risques de pollutions politiciennes : Faibles même si quelques problèmes étaient nés à l'époque des régionales.
  • La capacité à accélérer : Ils ont le pied au plancher... aux électeurs d'apprécier.
  • La capacité de remorquage : Inexistante pour l'instant.
  • Après-vente, assurances et garanties : Un pari reste un pari. Des hommes et femmes responsables dans leur job peuvent l'être dans une mairie.