l’avantage d’être dernier

jeudi 20 septembre 2007 12:00 par JPJ    Metz

Samedi, il faisait un temps à mettre le FC Metz dehors. Alors j'y suis allé. Lyon après tout, ça se regarde et du côté des Grenats on pouvait espérer du mieux. Qui plus est la rencontre de la veille, entre les Springboks et les Anglais, m'avait mis le coeur en joie. Dans ce match là, je parle du rugby, nous n'avions rien à perdre et rien à gagner.  Même pas d'enjeu de gloriole ni de déclarations à caractère planétaire à attendre d'un ministre, d'un entraîneur, d'un commentateur ou d'un président. Du sport normal, quoi. Avec du jus et de la pêche, du talent et de l'abnégation. Des images qui étaient autant de cadeaux.

Retour sur terre à Saint-Symphorien. Ce qu'il y a de bien quand on est dernier, c'est qu'on peut perdre les matchs sans pour autant reculer au classement ! Une stabilité qui vaut ce qu'elle vaut, mais faut bien se consoler. De ce point de vue là Nancy est beaucoup moins bien parti que nous! Va falloir qu'ils y restent là-haut, alors que nous ... tranquilles. Du coup à la fin de la rencontre au lieu de s'énerver parce que telle ou telle équipe nous est encore passée devant, on s'offre un peu plus le temps pour trouver  les raisons de ne pas désespérer. « Il y avait du mieux en milieu de terrain quand même ....et puis on a eu des occasions ... ». « Oui, mais il n'y a plus de défense alors qu'on jouait à cinq derrière et qu'on pensait que de ce côté-là ça allait mieux ... ». Certes, certes. Vaste débat comme celui de savoir combien coûtent finalement tous ces transferts précipités et parfois au raccroc par rapport à deux ou trois vrais calibres...qu'on aurait complétés avec le centre de formation.

Autant de questions auxquelles il est difficile d'apporter des réponses catégoriques. Par contre il en est une à laquelle j'ai été très heureux d'apporter efficacement ma parcelle de connaissance. Celle que m'a posée à la sortie du match un supporter de la tribune côté autoroute.  (Je dois avoir une tête à ce qu'on me pose des questions sans craindre de se faire rembarrer. Que ce soit à Metz, à Berlin ou à Trifouilly-les-oies, c'est pour ma pomme. Il n'y a qu'au Japon où on me fiche la paix).  Ce supporter, donc,  me demande : « monsieur c'est 5-0 ou c'est 5-1 ? » 5-1 lui réponds-je avec assurance précisant même la minute du but messin (46e). Tout ça pour vous dire qu'au stade certains ne savent même plus exactement où on en est  puisqu'il n'y a plus ni chronomètre ni tableau d'affichage. Même le dispositif, aussi illisible que provisoire du début de saison, a disparu. ...

Puisqu'on était à la veille de la journée du patrimoine on aurait pu ressortir le vieux tableau d'affichage en métal, implanté à l'époque avec sa petite passerelle sur les secondes (c'était le nom des gradins)  côté canal. Un préposé allait glisser dans les rainures, face aux inscriptions FC Metz ou Visiteurs,  les panneaux carrés indiquant le nombre de buts. Là en plus, il aurait eu du boulot.

Ce jeudi Carlo Molinari nous invite  à un déjeuner de presse. A une « rencontre  amicale et conviviale avec l'équipe professionnelle du FC Metz ainsi qu'avec les dirigeants et nouveaux dirigeants ». Une dernière précision qui n'est pas neutre. Mais plus rien ne l'est de nos jours. Le déjeuner aura lieu à bord du Val de Lorrraine.  Nous n'aurons pas le mauvais esprit d'imaginer que Carlo veuille nous mener en bateau et encore moins de reprocher au club de vouloir trouver un régime de croisière plutôt que de rester à quai. Et puis on peut toujours espérer faire quelque chose à Caen samedi. A Caen... ! « Comment voulez vous que je vous dise quand si vous ne me dites pas où » aurait dit Raymond Devos du temps où l'absurde était encore comique.