licencié pour son regard noir ...

samedi 23 septembre 2006 06:11 par AFP    Nancy

il l'emporte aux Prud'hommes.

Un salarié licencié entre autres pour son regard noir, signe d'"insolence caractérisée" envers une formatrice, par un centre d'appels de Laxou (banlieue nancéienne), a gagné son procès aux Prud'hommes de Nancy, a annoncé mercredi son avocat.
"Le conseil des Prud'hommes de Nancy a dit qu'on ne pouvait pas licencier quelqu'un car il avait un regard noir"
et a condamné la société Arvato communication services à lui verser 13.500 euros d'indemnisations, s'est félicité Me Olivier Bauer, son avocat.
Alexandre, 24 ans, avait été licencié en octobre 2005 au terme d'une session de formation sur la "gestion du stress" pour "insolence caractérisée envers une formatrice", "désorganisation et dénigrement" de cette formation, "non-respect d'une consigne" et "abandon de poste".
"Lors d'un exercice, vous avez passé cinq bonnes minutes à taper mécaniquement sur la table tout en ayant un visage crispé et agressif. Vos collègues ne cessaient de vous regarder en attendant ardemment que vous cessiez ce mouvement"
, mentionne sa notification de licenciement.
Sur cette même lettre, la direction d'Arvato CS lui reproche d'avoir griffonné sur un brouillon des messages comme "attendre l'heure pour sortir d'Arvato et rentrer chez soi : prendre des appels courts pour que le temps passe plus vite", ou encore "attendre de bien gagner sa vie: changer de travail sans attendre".
"Mais l'employeur n'avait pas à prendre ce brouillon et encore moins à s'en servir comme motif de licenciement"
, selon Me Olivier Bauer.
"L'abandon de poste"
était lié à une "pause toilettes de dix minutes" et le "non-respect d'une consigne" au fait qu'il ait "rangé son portable" a précisé Anthony Kessler, le secrétaire départemental adjoint de SudPTT 54, dont il était membre.
Le Conseil des Prud'hommes a estimé que le licenciement pour faute grave sans indemnité après quatre ans de salariat dans l'entreprise était abusif.
L'entreprise Arvato communication services, contactée par l'AFP, s'est refusée à tout commentaire.