le cœur, les tripes et la raison

jeudi 21 août 2008 08:00 par JPJ    Metz

Ils ont reconduit les 48 vice-présidents !…. Il n’est pas difficile d’imaginer les réactions de « bon sens populaire »  parfois acerbes ou imprégnées de considérations d’ordre financier que le vote des élus de la CA2M risque de provoquer.  La réélection, mardi et mercredi des 48 vice-présidents, alors même que la plupart des leaders s’accordent à considérer qu’il faudra rentrer un jour dans une logique moins arithmétique à la tête de la CA2M, peut surprendre.
Elle risque même d’alimenter une thèse selon laquelle un fossé est en train de se creuser entre la classe politique et la population, entre les élus et ceux qui viennent pourtant de leur apporter leurs suffrages aux municipales. Massivement le plus souvent… Et entre autres pour que leur commune soit représentée en tant que telle à la tête de la CA2M, cette  communauté d’agglomération où se décide une bonne part de leur destin, de leurs finances.  
Ce n’est pas le moindre paradoxe de cette affaire, surtout si l’on se contente de réagir avec ses tripes, avec  cette partie de nous qui veut souvent que les avocats  soient menteurs, les notaires véreux, les banquiers corrompus, les politiques intéressés. Et je ne vous parle pas des journalistes !
Si on choisit de laisser parler un peu plus le cœur, il est tout aussi manifeste qu’un bon nombre d’élus, maires de petites ou de moyennes communes notamment, ont mal vécu cet épisode de la vie de la CA2M. Ils le ressentent comme une vision caricaturale et même parfois insultante de leur engagement. Cela n’enlève rien à  certaines situations d’opportunisme ou de cumul qui peuvent légitimement laisser dubitatifs les citoyens. Non, simplement on ne peut pas passer aussi vite de la désolation qui était de mode il y a quelques années face à la pénurie de candidats aux responsabilités de maire, à une mise en accusation guère plus fondée.
Reste enfin le plan de la raison dans cette affaire de CA2M. Est-ce au moment où doivent se décider des investissements qu’une vision simpliste aurait tendance à rendre  messo-messins (Pompidou, le TCSP, le Théâtre, le technopôle II),  au moment où  retrouver une position collective de conquête devient vital, qu’il convenait de donner le sentiment d’exclure, même psychologiquement certaines communes ? Qui plus est en compliquant la vie aux maires les plus courageux que la même opinion aurait considérés comme perdants ? Sur certains aspects,  la CA2M était mal née car trop tardive, subie et saisie plutôt que pensée par Jean Marie Rausch. L’occasion de remettre plus audacieusement à jour  ses statuts avait été manquée il y a un an, quand tout le monde était encore sur la ligne de départ.  
Finalement la séance de deux jours avec casse-croûte sur place de ce début de semaine a fini par avoir  des allures de séminaire d’intégration dans une école. Assez éloignée de la perception habituelle de cette assemblée longtemps insaisissable. Nos élus se sont parlé, d’une commune à l’autre et sans forcément se connaître. Ils ont voté et décidé. Après tout on les a élus pour ça. Pour agir aussi. «  A quelque chose malheur est bon » disait Dominique Gros. « La force de l’âme est dans l’action » avait affirmé Jean-Luc Bohl.  Acceptons-en l’augure et en avant, cette fois pour de bon…

PS : une pensée pour Dalton ce jeune chasseur alpin bordelais rencontré un soir alors qu’il cherchait son chemin à Metz et dont je vous avais parlé. S’il n’est encore pas en Afghanistan il ne doit plus en être loin. Courage mon vieux et merci.

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