vague à l’arme et autres espoirs
jeudi 17 juillet 2008 08:00 par JPJ | Metz |
«Lorraine
me garde» : c’est en rappelant la devise du deuxième
régiment du Génie, installé depuis près de deux siècles sur les bords
de la Moselle, que Dominique Gros, maire de Metz, a fait samedi
dernier le point des conséquences que pourrait avoir sur sa ville
le plan de restructuration des armées. Ou plus précisément sur ce que l’on
croit savoir de ce plan.
C’était un exercice politique doublement délicat. Question de décence par rapport à des garnisons plus petites comme Dieuze ou Bitche qui jouent une part essentielle de leur vie à pile ou face sur cette affaire-là. Question de principe par rapport un environnement de cris et de chuchotements où le silence finit par prendre valeur de consentement. L’armée, comme l’a dit le général Faugère lors de sa réception d’adieux, même si elle est la grande muette n’est pas sourde. Les villes de leur côté, mêmes si elles ne sont pas tout à fait sourdes aux logiques supérieures, restent rarement muettes. Il y a peut être un moyen de continuer à s’entendre ! C’est d’autant plus vrai que la ville de Metz semble décidée à vouloir réaffirmer non seulement une tradition mais aussi une excellence militaire. Cette performance de garnison dont elle a peut-être trop longtemps voulu se défaire au niveau de son image, marquée qu’elle était par les souvenirs franchouillards des masses de la conscription alors qu’entre-temps l’armée avait changé.
«Lorraine me garde» : pour le deuxième Génie hélas et pour sa devise, l’affaire semble pliée. Il ne serait plus question d’un remplacement par le 3ème Génie, actuellement basé dans les Ardennes mais du repli de l’une des unités stationnées en Allemagne. A force d’être annoncées un peu partout celles-ci finiront bien par se poser quelque part. En attendant les régiments menacés ont salué dimanche soir le public plutôt nombreux du défilé du 14 Juillet à Metz. « Ceux qui vont mourir te saluent… » pour reprendre l’image des gladiateurs défilant devant César. Ceux qui vont partir aussi. Le tout composait une troupe un peu maigrichonne, un défilé doté de quatre chevaux mais dénué d’engins blindés que même l’ intervention massive des pompiers n’a pas pu sauver.
«Lorraine me garde» : à défaut de coller à la peau du 2 ème Génie cette devise pourrait devenir celle du projet campus Nancy-Metz. Une candidature lorraine retoquée la veille de la fête par Valérie Pécresse. Nous devrons nous contenter de la catégorie espoirs. Là non plus pas de quoi crier au scandale dans l’absolu en fonction des critères pris en compte et du fait de se retrouver dans le même wagon que Lille ou Nantes. Mais la pilule reste difficile à avaler.
« Méditerranée nous garde » : on peut-être horripilant et avoir du génie ! Le principe même de l’UPM, c’est-à-dire l’Union pour la Méditerranée mise sur pied au forceps, au petit bonheur et à la tchatche par Nicolas Sarkozy ne manquait ni d’allure ni de sens. …. Entre Ingrid Betancourt, le dos de Fillon, la bourse, l’euro et la réforme institutionnelle dont plus personne ne sait à quoi elle doit servir, cette UPM est passée presque inaperçue. Du moins pour le fond. On a certes vu les chefs d’Etat et leurs simagrées, on a parlé sur nos écrans des poubelles en Méditerranée. Mais peu du reste.
Il me semble pourtant que c’est l’une des rares vraies bonnes idées à avoir été exprimée depuis fort longtemps. La culture comme les racines de nos civilisations, le dialogue Nord-Sud comme le réchauffement climatique, la démographie comme la prise en considération des ressources naturelles et énergétiques nous amènent à nous organiser autour de cet espace là plutôt que de nous contenter de partir, sans idées précises et par tranches approximatives, vers un horizon russe devenu plus roublard que jamais. Cette mare nostrum que nous pourrions réinventer… et que vous comprendrez que j’aille voir de plus près pendant quinze jours. Avant de vous retrouver!
retrouver les précédents édito ...
outous les éditos ...
C’était un exercice politique doublement délicat. Question de décence par rapport à des garnisons plus petites comme Dieuze ou Bitche qui jouent une part essentielle de leur vie à pile ou face sur cette affaire-là. Question de principe par rapport un environnement de cris et de chuchotements où le silence finit par prendre valeur de consentement. L’armée, comme l’a dit le général Faugère lors de sa réception d’adieux, même si elle est la grande muette n’est pas sourde. Les villes de leur côté, mêmes si elles ne sont pas tout à fait sourdes aux logiques supérieures, restent rarement muettes. Il y a peut être un moyen de continuer à s’entendre ! C’est d’autant plus vrai que la ville de Metz semble décidée à vouloir réaffirmer non seulement une tradition mais aussi une excellence militaire. Cette performance de garnison dont elle a peut-être trop longtemps voulu se défaire au niveau de son image, marquée qu’elle était par les souvenirs franchouillards des masses de la conscription alors qu’entre-temps l’armée avait changé.
«Lorraine me garde» : pour le deuxième Génie hélas et pour sa devise, l’affaire semble pliée. Il ne serait plus question d’un remplacement par le 3ème Génie, actuellement basé dans les Ardennes mais du repli de l’une des unités stationnées en Allemagne. A force d’être annoncées un peu partout celles-ci finiront bien par se poser quelque part. En attendant les régiments menacés ont salué dimanche soir le public plutôt nombreux du défilé du 14 Juillet à Metz. « Ceux qui vont mourir te saluent… » pour reprendre l’image des gladiateurs défilant devant César. Ceux qui vont partir aussi. Le tout composait une troupe un peu maigrichonne, un défilé doté de quatre chevaux mais dénué d’engins blindés que même l’ intervention massive des pompiers n’a pas pu sauver.
«Lorraine me garde» : à défaut de coller à la peau du 2 ème Génie cette devise pourrait devenir celle du projet campus Nancy-Metz. Une candidature lorraine retoquée la veille de la fête par Valérie Pécresse. Nous devrons nous contenter de la catégorie espoirs. Là non plus pas de quoi crier au scandale dans l’absolu en fonction des critères pris en compte et du fait de se retrouver dans le même wagon que Lille ou Nantes. Mais la pilule reste difficile à avaler.
« Méditerranée nous garde » : on peut-être horripilant et avoir du génie ! Le principe même de l’UPM, c’est-à-dire l’Union pour la Méditerranée mise sur pied au forceps, au petit bonheur et à la tchatche par Nicolas Sarkozy ne manquait ni d’allure ni de sens. …. Entre Ingrid Betancourt, le dos de Fillon, la bourse, l’euro et la réforme institutionnelle dont plus personne ne sait à quoi elle doit servir, cette UPM est passée presque inaperçue. Du moins pour le fond. On a certes vu les chefs d’Etat et leurs simagrées, on a parlé sur nos écrans des poubelles en Méditerranée. Mais peu du reste.
Il me semble pourtant que c’est l’une des rares vraies bonnes idées à avoir été exprimée depuis fort longtemps. La culture comme les racines de nos civilisations, le dialogue Nord-Sud comme le réchauffement climatique, la démographie comme la prise en considération des ressources naturelles et énergétiques nous amènent à nous organiser autour de cet espace là plutôt que de nous contenter de partir, sans idées précises et par tranches approximatives, vers un horizon russe devenu plus roublard que jamais. Cette mare nostrum que nous pourrions réinventer… et que vous comprendrez que j’aille voir de plus près pendant quinze jours. Avant de vous retrouver!
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