Loïk de Guébriant

jeudi 22 mai 2008 16:10 par AS    Metz

Président du syndicat de la presse hebdomadaire régionale (SPHR).

Loïk de Guébriant vit son avant-dernière année au poste de président du SPHR, son avant-dernier congrès aussi. A 57 ans, il a d’abord été journaliste avant de devenir patron. C’est son père qui lui a transmis le virus de la presse. Une passion qu’il assouvit chez lui, en Mayenne.


  • Depuis quand occupez-vous le poste de président du SPHR ?
  • « C’est ma troisième année. Encore une et je céderai ma place. J’ai pris la suite de Bernard Bienvenu lors du congrès du Havre. Je fais plusieurs métiers et il est parfois difficile de jongler entre tous. »

  • Que fait le président du SPHR ?
  • « Le syndicat n’est pas une grosse machine. Je travaille avec une équipe de personnes qui se connaissent très bien. Des éditeurs qui sont passionnés par leur travail et qui y croient. Nous ne sommes pas sans cesse en train de constater une baisse de notre diffusion. C’est agréable d’être la seule presse qui, sans faire des performances extraordinaires, n’est pas dans une situation de se dire qu’elle ne sera plus là dans 10 ans. Si nous recrutons de bons journalistes qui traitent de bons sujets, nous intéressons forcément nos lecteurs. Tel est notre message, notre foi. »

  • Comment êtes-vous entré dans la presse ?
  • « Par le biais de mon père. En 1956, il a repris un journal, Le Courrier de la Mayenne. Alors que je faisais des études de droit, j’ai remarqué qu’un institut français de presse était basé à côté de la fac. Comme mon père était dans le métier, j’y ai jeté un coup d’œil puis suivi des cours en licence. Cela a été un déclic. Je me suis rendu compte que ça devait être plus passionnant d’être journaliste qu’avocat ou magistrat.
    J’ai fait des stages dans différents journaux puis suis entré en poste au Haut-Anjou. Voilà comment je suis devenu journaliste ».

  • Et la suite ?
  • « J’ai pris la succession de mon père en 1986. Aujourd’hui, je suis propriétaire de trois journaux d’information générale payants : Le Haut-Anjou, le Courrier de la Mayenne et l’Echo d’Anceny. »

  • Vous avez une autre casquette ?
  • « Je suis propriétaire d’un château à Craon à la limite entre la Bretagne et les Pays de la Loire. Ce n’est pas toujours évident de faire vivre un monument historique. Le seul moyen est de dégager des ressources autonomes c’est-à-dire par le biais de chambres d’hôtes, de visites, de mariages ou de séminaires. »

  • D’où venez-vous ?
  • « De Mayenne, un petit département rurbain, très équilibré. Le secteur agricole y est puissant ainsi que des entreprises de transformations agro-alimentaires. Il y a très peu de chômage. Un département calme mais performant».  

  • Quel est votre bon souvenir de Congrès ?
  • « Je n’en ai pas un précisément. J’aime y voir la variété de la France au travers de ses hebdos. A chaque fois, nous visitons un morceau de la France. »

  • A quoi sert le Congrès de la PHR ?
  • « En dehors de l’assemblée générale statutaire du Syndicat de la presse hebdomadaire régionale (SPHR), qui pourrait très bien se dérouler à Paris, c’est un lieu de formation et de rencontres pour des éditeurs éclatés sur l’ensemble de la France. C’est un lieu de confrontations d’idées, de convivialité et l’occasion de faire de nouvelles connaissances et de s’aider à distance».

  • Parlez-nous des thèmes retenus.
  • « Il sera question des correspondants locaux, du pillage des contenus des journaux, de mise en page. Un des gros sujets abordés sera celui de La Poste puisque actuellement des négociations sont en coursau niveau national.»

  • Comment les sujets sont-ils choisis ?
  • « La commission d’organisation présidée par Eric Lejeune débroussaille, peaufine et propose au bureau du SPHR des thèmes. Certains sujets s’imposent d’eux-mêmes. En ce moment, le Web nous intéresse fortement. Une action commune a été menée puisque qu’une plate-forme a été présentée lors du dernier Congrès à Brest. Entre cette présentation et la mise en musique, beaucoup de travail a été effectué. L’année dernière, il était question de théorie. Nous avons fait rêver les éditeurs. Cette année, nous allons pouvoir montrer les premiers journaux en ligne et écouter les premiers ressentis. »

  • Comment définiriez-vous la PHR ?
  • « Une presse de proximité. Il y quelques jours, j’ai assisté à une réunion de panels de lecteurs pour l’un de mes titres, « Haut-Anjou » . Un des lecteurs a indiqué que le journal était comme le pouls du département, « notre cœur qui bat ». C’est une bonne définition».

  • Comment se situe ce type de presse dans le paysage médiatique ?
  • « Le Congrès permet aussi de faire émerger notre famille de presse comme étant nationale. Chacun de notre côté, nous sommes des petits journaux mais ensemble nous représentons une force nationale non négligeable. 85 millions d’exemplaires sont vendus chaque année dans toute la France avec un taux de pénétration qui varie de 7 à 38%».

  • Est-ce difficile de créer un lien entre des titres qui sont finalement différents les uns des autres ?
  • « Les titres sont différents, mais ont néanmoins plein de préoccupations communes. Avec l’apparition d’internet, nous nous sommes demandés comment nous allions faire pour l’apprivoiser. Chacun dans son coin, cela aurait plus difficile que tous ensemble. »