visite à Metz

vendredi 22 février 2008 22:10 par MV    Metz

Royal superstar.

La candidate malheureuse à la présidentielle n'a rien perdu de son efficacité. Ségolène Royal l'a encore prouvé en venant soutenir la liste de gauche menée par Dominique Gros. Un candidat qui se sent pousser des ailes. Comme l'a rappelé à plusieurs reprises Ségolène Royal, " je sens qu'à Metz, ça va le faire " !


Il a dû être surpris Daniel Béguin. Descendant à Metz du train arrivé à 17 h 32, le vice-président écolo de la Région est accueilli par toute une délégation de la gauche, Dominique Gros en tête. Petit sourire en coin, le Vert à la moustache anglo-saxonne annonce qu'elle se trouve dans la même rame que lui, elle a fait le voyage assise à quelques places d'écart. Elle, c'est Ségolène Royal. Sa descente du train est digne d'une star, avec crépitements de flashs et mouvements de foule. Embrasse à tout va les différents parlementaires et membres de la liste de gauche. Elégance naturelle, doudoune blanche sur tailleur brun et un charisme à tout rompre.
Le timing est à la minute près. Seulement deux heures à Metz pour venir soutenir le candidat Dominique Gros. Gare, La Patrotte, salle Braun, gare. Mais partout le même accueil, le même engouement. Comme elle le répète d'une voix aux accents gouailleurs, " Je pense qu'à Metz, ça va le faire. " A Metz-Patrotte, les habitants sont rassemblés au pied des tours. Tout aussi attirés par la curiosité que pour afficher leur soutien à la gauche. Tout se passe dans un joyeux chambard. Royal devait rencontrer des jeunes suivant un cours d'alphabétisation. La salle est vide, le petit groupe s'est essaimé dehors. Peu importe, elle retourne dans la foule et prend le micro pour entraîner les questions qui étaient programmées. L'occasion pour Dominique Gros d'annoncer qu'il " sera un maire sur le terrain ", qu'il viendra sur place pour discuter avec les habitants et résoudre les problèmes. " Je viens souvent ici à vélo, le vélo cela permet de voir la réalité d'un quartier. " Il émet également un engagement concret, " des membres de l'opposition siégeront au sein de la commission d'attribution des logements HLM. C'est une conception démocratique et aujourd'hui, à La Patrotte, il existe encore des phénomènes de relégation. "

" Ecouter avant d'agir "  

Autre rencontre, hors du public et en présence de la presse, celle organisée avec les salariés de Mittal Gandrange. Une lutte emblématique devenue nationale avec la visite de Nicolas Sarkozy. Les questions sont ciselées, le regard perçant. " Il n'y a aucune fatalité à la désindustrialisation de la France. " Juste la nécessité d'une véritable politique volontariste.
A côté de Ségolène Royal, Dominique Gros s'affiche souvent effacé. Les premières minutes de la visite, la star PS est même obligée de le tirer par la manche pour qu'il marche à son rythme. Figurer à côté de lui sur la photo.
Son déplacement à Metz, elle le justifie par ses origines lorraines, elle la Vosgienne, mais aussi " parce que Dominique est un ami. Il a la même conception de la politique que moi. A savoir, écouter avant d'agir et écouter pour agir sûr et agir juste. " Le slogan fait mouche. Et Gros souligne que Metz est désormais une ville gagnable pour la gauche, " elle clignote sur les cartes de  France. " Dernier bain de foule, dernière marée humaine avant de s'engouffrer dans les camionnettes direction salle Braun.

" Des villes remparts "
Une chaleur humaine se dégage de la foule massée au pied de la tribune, où flottent les drapeaux des MJS. Dominique Gros s'empare du micro et lâche que" depuis 1848, date de la mise en place du premier suffrage universel, Metz à toujours été à droite. Depuis ces dernières années, nous avons gagné deux cantons messins, le Conseil régional. Nous avons le vent en poupe. Ma liste est géniale ". Il appelle à la tribune tous ses colitiers qui viennent entourer le duo qu'il forme avec Ségolène Royal.
Au micro, Royal chauffe une foule déjà acquise. Elle joue avec elle,  " Est-ce que cela va le faire à Metz ? Est-ce que cela va gagner ? " Se délecte en parlant de ce " maire sortant qu'il faut sortir ". Evoque ces villes qui doivent être " des remparts. Si personne n'est sérieux au plan national, on a besoin d'élus solides sur le plan local. " Et peu importe si sa langue fourche, si les millions deviennent des milliards ou que Metz devient tout à coup Longwy. Le public est tout acquis à son rayonnement solaire.
Après avoir tapé sur la stratégie de Nicolas Sarkozy (voir encadré), elle lâche un nouveau " ça va gagner " ! La foule est en liesse. Quelques livres lui sont passés pour qu'elle les dédicace, des autocollants du MJS aussi. Un bouquet, un au-revoir et des signes de victoire. La gauche y croit à Metz. Et Ségolène a souligné tout son désir d'avenir.