extrême gauche

vendredi 22 février 2008 21:00 par la Semaine Numérique    Metz

A la mairie, le poing levé.

Trois listes d'extrême gauche sont en lice pour les municipales à Metz. Malgré leurs différences de programmes, une constante perce : stopper le règne de la droite.

Bonnet : l'homme qui dit non
"Aujourd'hui, il n'y a plus de parti qui représente la classe ouvrière. Ils ne sont défendus que par eux-mêmes. Leur force, c'est l'organisation." La sanction est dure, sans appel. A 57 ans, Christian Bonnet se lance donc dans la campagne pour briguer la mairie de Metz, à la tête du comité messin pour la liste du Parti des ouvriers, mouvement impulsé par Gérard Schivardi aux dernières élections présidentielles et qui verra le jour en juin prochain. "La politique de la ville est dictée par l'Europe. Rausch privatise l'UEM au nom du respect des directives européennes. Mais la privatisation aujourd'hui, c'est l'augmentation des prix demain ! C'est pourquoi nous souhaitons une rupture avec l'Europe. Une rupture, pas un retrait !" Originaire d'Indre-et-Loire, Christian Bonnet a épousé la cause sidérurgique lorraine. "Il y a 25 ans, ce secteur représentait 100 000 emplois. Aujourd'hui, à peine 10 000 et on continue de délocaliser des entreprises qui font du bénéfice. C'est incompréhensible. Mais qui va au stade, au théâtre ou dans les commerces du centre ville? Des employés. Si on leur retire leur boulot, l'argent manque, ils ne dépensent plus. Au programme, des urgences, pour cet éducateur spécialisé, militant pour le parti depuis 1991: maintenir le service public, en défendant notamment le régime local de la Sécurité sociale et en proposant la gratuité des transports pour les personnes à faibles revenus.

Rinaldi   Désavouer : la droite
"Aujourd'hui, on ferme les usines comme on éteint la lumière. Les entreprises devraient appartenir à ceux qui la font vivre, les associer dans les actions." Si Mario Rinaldi, ouvrier automobile, croit au partage des richesses, il ne se fait guère d'illusions quant à la fonction de maire à laquelle il est candidat. "L'objectif pour Lutte ouvrière, c'est d'obtenir un siège au conseil municipal, pour désavouer cette droite arrogante et cynique envers les classes populaires, que représente Rausch." Le militant de 43 ans entrevoit dans cette droite divisée, une brèche pour la gauche, avec laquelle une alliance pourrait être envisagée au second tour. Un vote radical en forme de désaveu pour Rinaldi. "PSA à Borny, c'est 80 emplois supprimés alors que les profits ont été multipliés par cinq. On finit par ruiner des régions. Les conseillers municipaux devraient avoir leur mot à dire dans des cas comme ça." Salaires, chômage, problèmes de logement, les causes de lutte ne manquent pas. "En Lorraine, on compte 150 000 logements sociaux, quand 600 000 personnes peuvent y prétendre. Les problèmes ne sont pas comblés." Avant de poursuivre avec le service publique. "On supprime des postes dans les maternelles et les auxiliaires scolaires manquent un peu partout. De l'argent, il y en a, mais il est employé pour des choses moins importantes."
A noter : Arlette Laguiller apportera son soutien aux candidats de LO, dimanche 2 mars à 16 h, salle Braun à Metz.

Vincent-Falquet  " Le citoyen est un usager, pas un client "
"J'ai grandi avec le PS au pouvoir. Mais les résultats de leurs actions sont insuffisants. Depuis vingt ans, la condition des salariés ne s'est pas améliorée." A 37 ans, Odile Vincent-Falquet se présente aux municipales sur la liste LCR " Nos vies valent plus que leurs profits", soutenue par Olivier Besancenot. "Metz est vue comme une ville riche. Or, 20 000 personnes y vivent en dessous du seuil de pauvreté. Les raisons sont multiples : on favorise ce qui peut aider les licenciements, le temps partiel pour les femmes..." En ligne de mire, le combat contre les inégalités salariales. "Les éboueurs ont manifesté pour la revalorisation de leurs salaires, tout comme ceux qui s'occupent des égouts. C'est un service municipal qui est maintenant sous-traité par une société privée. La candidate, conseillère principale d'éducation au lycée à Rombas, replace les citoyens comme les usagers d'une ville et non comme ses clients. Il faut penser en fonction des besoins : financer la création de crèches, de centres pour personnes âgées, leur garantissant un hébergement quels que soient leurs revenus."
Plus que d'obtenir l'écharpe de maire, l'échéance électorale permet aux militants du parti de soulever des questions. "On veut semer des graines pour que ça germe ! Pousser les quartiers à créer leurs propres comités et ne pas déléguer systématiquement les projets aux notables qui n'en feront rien. Le plus important au final, c'est de lutter au quotidien."