les feux de la flamme, ...

samedi 22 décembre 2007 10:20 par JPJ    Metz

l'ombre de la politesse

Peut-être un peu pingre ou même légèrement mufle l'inauguration de la flamme " tremblement de ciel " installée depuis quelques jours sur la butte du parc de la Seille ! Alors que ses 23 mètres pointent vers le ciel telle une lame dorée, la création de Marc Couturier financée par la fondation Fuji TV n'a eu droit qu'à la gentille promenade devenue rituelle des inaugurations messines. Sans même un salut particulier aux partenaires japonais !

Tout avait commencé à onze heures ce samedi avec les retrouvailles d'un petit groupe de personnalités et d'élus (une bonne vingtaine) au pied  de la butte du parc de la Seille. Au programme une escalade en procession vers le haut de la colline artificielle avec,  à chaque palier de l'escalier,  la mise à feu électronique d'un petit feu de Bengale. Malgré le froid vif et l'absence de gants, le maire de Metz à qui l'on avait confié la télécommande, s'est plutôt bien sorti de la manoeuvre. Ce sont les pétards eux-mêmes qui étaient maigrichons. Un peu de fumée, l'esquisse d'une petite flamme quand tout allait bien... puis plus rien.

Arrivés devant la flamme de bronze JMR et son adjointe aux espaces verts, Anne Stémart se pencheront  pour se saisir  des cordons permettant de dévoiler la plaque fixée au sol. Clic clac, merci Kodak (nos excuses à Fuji) et on repartira gentiment vers les Arènes. A pied  pour les plus vaillants,  en voiture pour ceux qui n'avaient pas envie de revenir sur leurs pas quelques instants plus tard.
C'est dans un espace latéral des Arènes, sorte de couloir en plus large, qu'avait été dressé le buffet. Comme à la mairie : jus de pomme, coca et grenadine... l'art de vivre à la française mais on est sportif ou on ne l'est pas. Sobre aussi, même pour les discours. Jean-Marie Rausch se contentera de se rappeler qu'il a été ministre du Commerce extérieur et reçu à l'époque en tant que représentant de la France (elle-même présidente de la communauté européenne) par le futur empereur du Japon et  son épouse l'impératrice. Un petit mot aussi pour dire que Metz n'avait jusqu'à présent pas de lien symbolique fort avec le Japon et qu'il se réjouissait de l'arrivée de cette flamme au moment  même où le Centre Pompidou de Shigeru Ban commençait à sortir de terre. Une considération esthétique enfin : "  je trouve que la flamme en jette... elle s'intègre mieux que je ne le pensais à son décor actuel ".

Pas vraiment de salut ou de considération particulière, pas d'invitation à s'exprimer pour les partenaires japonais ni pour l'entreprise lorraine Les Bronzes d'Industrie dont une des filiales a réalisé cette flamme.
Ses dirigeants sont  même à l'origine de son arrivée à Metz après les tergiversations parisiennes. Rappelons pour l'histoire que la soeur jumelle de la flamme est  installée à Tokyo comme une double expression de l'amitié franco-japonaise dont on fêtait il y a quelques années le 150e anniversaire.  Louis Sato qui dirige le cabinet  d'architecture et d'ingéniérie au coeur de la démarche,  avait pourtant fait le déplacement de Paris avec un caméraman de Fuji TV pour couvrir l'événement...

Et il espère bien revenir quand la flamme aura trouvé sa place définitive... c'est- à-dire sur le parvis du centre Pompidou puisque c'est précisé dans le contrat. " La Flamme, à la fois par sa force et son histoire internationale, donnera au Centre Pompidou une réplique qui lui convient dans le même registre que le sien : l'art et l'ouverture au monde. Elle donnera une autre dimension à l'esplanade ". Et pour que personne ne se méprenne  il précise même qu'il souhaiterait la voir sur un socle. "  La présentation actuelle,  implantée au sol est certes belle mais ne permet pas de saisir complètement la magie de cette forme et de l'or dont l'éclat se perd dans le bleu du ciel ".

Au moins aura-t-on permis d'installer, ce jour-là, l'idée qu'à Metz le ciel est bleu !