je vais bien, ne t’en fais pas

jeudi 21 septembre 2006 10:00 par JPJ    Metz

Une superbe exposition des œuvres de Marc Chagall se déroule jusqu'au 29 octobre au musée d'art contemporain  Frieder Burda de Baden-Baden. Pour ceux qui auraient oublié le chemin des bains et des thermes de Caracalla, ceux qui ne se souviendraient plus exactement de l'endroit où même le général de Gaulle est allé se ressourcer auprès de ses troupes avant de reprendre la main en mai 68, sachez que c'est juste à côté. Enfin, de l'autre côté du Rhin quand même et il faut passer par l'Alsace pour y arriver. C'est à peine plus loin que Strasbourg, nettement plus proche que Paris. Bref c'est Baden-Baden et, si cet hiver le cœur vous en dit de plonger dans une jolie atmosphère de Noël avec des sapins et des lumières partout, des salons de thé qui débordent de crème fouettée, des montagnes de forêts-noires et de petits gâteaux, le tout dans une atmosphère proprette comme dirait Pudlo, c'est là qu'il faut aller.
A Baden a donc lieu depuis le 7 juillet cette exposition Chagall qui présente plus d'une centaine d'œuvres de ce peintre dont les vitraux ont contribué à la gloire contemporaine de la cathédrale de Metz ( ils ont réuni dans l'admiration, le 6 janvier dernier Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy : Royal non ?) ; un artiste exceptionnel décédé en 1985, qui a peint le plafond de l'opéra Garnier et dont un autre vitrail fait la fierté de la chapelle des Cordeliers à Sarrebourg.
Vous aviez entendu parler de cette exposition ? Moi très peu et même pas du tout, mais bon je suis loin d'être un expert ni même un passionné de ces choses, alors passons.… Ou plutôt continuons. Ces œuvres sont exposées dans le nouveau bâtiment du musée dû, au coup de crayon de l'architecte américain Richard Meier. Un homme pour lequel " le premier des
matériaux de construction est la lumière "
. Celui a qui l'on doit le musée d'art contemporain de Barcelone, le Getty center de Los Angeles, les musée des arts décoratifs de Francfort et les stations du tram de Nancy. Pas mal comme références et ce musée est superbement intégré dans un espace de nature au cœur de la ville.
Vous en aviez entendu parler ? Allez, un tout petit peu, mais pas beaucoup plus. Donc Chagall et Meier à moins de deux heures de chez nous, en plein cœur d'un été où la concurrence ne se bousculait pas au portillon (c'est sûr début juillet il y avait le foot), et personne ne bouge ou presque…
Autant dire que dans le domaine de l'art il ne suffit pas d'être bon pour être connu… il faut être connu pour être bon ! Et que tout le reste, notamment la communication aille avec.  A ceux qui se demandaient s'il était bien raisonnable de construire un Centre Pompidou à Metz ce constat apportera une réponse au moins partielle. Compte tenu de l'absence d'image de Metz dans ce domaine,  compte tenu de la présence du nouveau musée Pei à Luxembourg, c'était Pompidou, le Louvre ou Guggenheim… ou ce n'était rien. Dans ces histoires-là,  la demi-mesure est souvent la vraie démesure.
Ce n'est pas pour autant que le fonctionnement de Pompidou Metz sera  indolore, ni même supportable… mais ceci est encore une autre histoire. Pour l'instant Jean-Marie Rausch et André Nazeyrollas répètent à l'envi qu'il ne faut pas nous en faire et que tout va bien. Presque le titre d'un film qui éclaire actuellement nos écrans : " Je vais bien, ne t'en fais pas ". Mélanie Laurent, une actrice belle comme une œuvre d'art, y interprète le rôle d'une jeune fille. Son regard vous emporte dans une histoire pleine de sensibilité, de profondeur, de paradoxes et ne vous lâche plus. La réalisation est belle, les autres comédiens excellents… J'ai oublié le nom des garçons. Allez comprendre !