le grand canard de Nantes

jeudi 19 juillet 2007 12:00 par JPJ    Metz

TGV de 10 h 38 le matin à Louvigny. Moins de quatre heures plus tard, tout en ayant pris le temps de ramasser pas mal de monde aux étapes intermédiaires, vous vous retrouvez à Nantes. Un coup d'oeil sur l'impressionnante flottille de trams et de trolleys regroupée juste avant la gare, un regard déjà chargé de nostalgie sur l'ancienne tribune du stade Marcel-Saupin où Metz était venu mériter sa place en finale de la coupe de France en 1984, un aperçu furtif de  la biscuterie Lu que Danone snobe...Découvrir Nantes et sa dynamique reconnue, Nantes et son canard qui coule !

Oh rassurez-vous la presse ne s'y porte ni mieux ni vraiment moins bien qu'ailleurs, et le canard qui coule est un vrai canard. Enfin, plus exactement un faux. C'est un canard de bain jaune comme celui qu'on voit dans les magasins de jouets pour les plus petits ou dans les catalogues pour les plus grandes. Si ce n'est que là il a 19 mètres de haut (comme un immeuble de 6 étages) et 23 mètres de long. Ce canard flottant devait être l'une des attractions ludiques de la biennale d'art contemporain Estuaire 2007 installée entre Nantes  et Saint-Nazaire. Une manif qui durera jusqu'au 1er septembre et a déjà accueilli 242 000 personnes au cours de son premier mois.  
Le problème c'est que malgré les efforts entrepris régulièrement depuis quelques semaines il a été impossible de gonfler durablement ce canard sans qu'il se déchire, soit percé et finisse le bec dans l'eau ! Du coup mercredi dernier il a été décidé de le retirer...de l'expertiser et de le faire revenir pour la biennale 2009.

Cette petite histoire véridique a deux objectifs : vous montrer que les chemins de l'art contemporain sont parfois surprenants et aussi que tout le monde peut avoir un coup de pompe plus ou moins spectaculaire un jour. C'est précisément le sentiment que nous avons eu en voyant lundi soir dans les journaux télévisés les images de Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal : c'est bien simple, tout d'un coup, ils semblaient redevenus normaux.
 
Appuyée sur l'épaisseur d'une porte de l'Assemblée nationale, à l'entrée d'une salle où elle avait réuni ses troupes Ségolène Royal avait quelque chose de pathétique en lançant son appel pour la présidentielle de 2012. L'ovale du visage avait  perdu son unité, les yeux et le sourire faisaient bande à part, comme décalés. Pas de quoi ironiser et encore moins s'en réjouir. Le constat tout simplement que les traversées du désert tout comme les campagnes perdues creusent les traits.
Pour Nicolas Sarkozy, pas besoin de chercher aussi loin. Deux images sur deux perrons en deux jours. Sur celui de l'Elysée samedi 14 juillet il irradie plus que jamais. " Je trouve que Cécilia est belle " nous dit-il et elle l'est. Le soir même sur le Champ de Mars des centaines de milliers de spectateurs sont réunis pour entendre Polnaref. Images  extraordinaires.  Le revenant de "la poupée qui fait non" et de "l'amour avec toi" n'en revient  pas d'être là....30 ans après sa fuite... et il s'offre le luxe de souhaiter que Sarkozy nous emmène tous au paradis. Lundi sur le perron d'EADS à Toulouse, c'est une autre tête que fait Sarkozy. Pas du tout envie de dire qu'Angela est jolie... Airbus est, au moins partiellement, resté en travers de la gorge et la grimace est forte. Le capital d'EADS ? On verra plus tard ! L'euro fort ? c'est bon... (et une cuillère d'huile de foie de morue). Heureusement le oui de Jack Lang, l'installation du comité de réflexion sur les institutions vont permettre pendant un temps de ne plus trop parler de chiffres... ni de cartes qu'elles soient scolaires ou judiciaires. Mais cela reviendra vite....Plus vite que le 14 juillet !