ministre de tutelle

jeudi 17 avril 2008

Il est rare qu'une info survenue juste après le bouclage de notre rendez-vous hebdomadaire me fasse marronner à ce point ! Un peu comme lorsque, devant chez vous, vous venez de voir disparaître la voiture de vos enfants au tournant de la rue, que vous avez encore la main en l'air et que soudain vous vous dites : mince j'ai oublié de leur dire ! Sauf que dans ce cas-là, il n'y a pas de portable... Quand les pages sont parties, elles sont parties.
Alors que le contenu de votre hebdo était déjà en route vers Chaumont où il est imprimé depuis trois ans, l'affaire NKM prenait mercredi dernier toute son ampleur. Et je ne l'avais pas senti monter. Pire, j'avais même coupé dans le papier de Robert Féry consacré au marathon de Jean-Marie Pelt lors de la semaine de l'environnement, le passage consacré à ses doutes (ou plutôt ses soupçons) sur la partie du Grenelle relative aux OGM. Cela ne rentrait pas ! Il y a des jours comme ça !
Faut que je vous dise : NKM , c'est Nathalie Kosciusko-Morizet. Après deux nuits de bataille sur le projet de loi relatif aux OGM, la ci-devant sécrétaire d'Etat à l'Ecologie avait été contrainte ce mercredi avant 16h00 de présenter ses excuses publiques au duo Borloo-Coppé. Il s'agissait respectivement de son ministre et du président de son groupe politique de tutelle (ça ne s'invente pas une appellation comme ça !) dont elle avait osé dire tout haut ce que tout le monde pensait tout bas : que le Grenelle de l'environnement risquait de ressembler de plus en plus à du foutage de gueule et que les graines de courage non génétiquement modifiées ne poussent pas partout de la même façon. Moins en sol mâle qu'en terre femelle, (ça c'est moi qui le dis) sans doute une question d'arrosages divers et de gènes. Qu'entre se pousser du col et se pousser du coude certains bonshommes feraient bien parfois de ne pas pousser trop loin le bouchon. On fera une notable et heureuse exception pour François Grosdidier notre député mosellan dont l'amendement et les convictions écologiquement raisonnables sont aussi bien enracinées que le commissariat de Woippy dans le quartier de Saint-Eloi. Et il s'est accroché à son point de vue.
Et notre brave Fillon, celui-là même que depuis quelques semaines on finissait par avoir envie de croire tant il avait l'air raisonnable quand il disait quelque chose à côté d'autres en général et d'un autre en particulier, nous la jouait magnanime en disant que l'affaire était close. Mais NKM (ne pas confondre avec NTM qui signifie nique ta majorité) serait privée de dessert et de voyage au Japon. Sûr qu'avec ça les risques de contamination sont limités. On peut autoriser la culture de la voix de son maître en plein champ. D'ailleurs Nadine Morano nous expliquera jeudi, dans sa petite jupe à carreaux et sur un perron matignonesque, que la carte famille nombreuse ne sert à rien, que la SNCF finira bien par trouver autre chose et qu'en attendant pour les voyages les familles nombreuses n'ont qu'à se faire tintin! Ben oui, après tout, elles n'avaient qu'à prévoir comme aurait dit Coluche. Jusqu'au lendemain où un wagon de ministres et autres autorités nous feront savoir que non seulement elle n'est pas supprimée (la carte, pas Morano) mais que, grâce au président, même les moitiés de familles nombreuses auront une carte entière. L'euphorie du rail sans doute. Il est vrai que le Grenelle de l'environnement a fixé un objectif de voies grande vitesse à construire que même les cadres les plus optimistes de RFF et de la SNCF réunis n'arrivent pas à imaginer. Pas le moment de décourager les familles nombreuses.

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