La méthode champenoise est universellement connue. Grâce à elle, un vin autrefois tranquille, s'est mis à pétiller dans les coupes du monde entier.

La méthode thionvilloise  n'est pas mal non plus. Oh certes  la Moselle n'en est encore pas à faire des bulles quand elle aperçoit la Tour aux puces, mais c'est le plaisir de se retrouver pour mille et une raisons qui fait, de temps à autre, pétiller le paysage thionvillois. Comme si la sphère d'insouciance des décennies industrielles avait laissé place, après une sérieuse éclipse, à la bulle d'une nouvelle prospérité liée cette fois à  la proximité des richesses luxembourgeoises. Alors ici, on vit au rythme des retrouvailles festives. L'avalanche des manifestations de cette fin d'été en témoigne : les ballons de lumière, le baptême du timbre consacré au Pont Ecluse, la visite grand-ducale et maintenant les Etoiles de la gastronomie… Dans quelques semaines les lumières de la ville animeront les façades et le paysage.  Entre-temps, la simple présentation du programme de la saison a réussi à faire le plein du Théâtre et  un show de coiffure a rempli cette même salle !
Qu'est-ce qui fait bouger Thionville ? Il suffisait d'observer  lundi  et mardi les 1500 ou 2000 personnes rassemblées sous le grand chapiteau de la place André-Malraux pour le comprendre : tout simplement le goût d'être ensemble. Une douceur qui fait qu'on oublie, le temps d'un soir,  qu'on n'est pas d'accord sur une foule de choses pour laisser place à la célébration de vrais talents. En l'occurrence ceux des chefs de cuisine et ceux d'organisateurs qui sont allés au bout de leurs idées sans avoir l'esprit chagrin ni blasé.

Ce même mardi, dans le salon Psyché de l'hôtel Ritz, " Metz destination TGV " faisait ses premiers pas parisiens.  Jean-Marie Rausch qui conduisait la délégation a longtemps été un habitué des conférences de presse en ces lieux prestigieux, du George V à l'Opéra. C'était au temps où il était rapporteur du budget des Postes au Sénat et où certains journalistes lui balançaient du " Monsieur le Ministre " long comme le bras ; c'était au temps où enfin devenu ministre il eut à commenter les statistiques et les accords, à accrocher les médailles sous les ors.
Malgré tous ces antécédents c'est avec l'émotion d'un nouveau venu qu'il a lancé " sa " destination Metz TGV avant-hier. Une invitation rédigée comme un menu… Les tables de Rabelais en amuse-bouche, Pompidou en entrée, le TGV en plat de résistance, le Quattropole pour le fromage et le port de plaisance pour le dessert.  Mais même à la fin de l'exposé, le liant restait à trouver… " Metz ville glamour "… susurrait  la nouvelle com touristique, rose de plaisir… Metz confidences a repris le maire de Metz.  " Metz tu m'intéresses " ont alors répondu, divine surprise, les invités. Un réel appétit de découvrir, une fougue  pour faire partager qui resteront comme le meilleur souvenir de ces premiers pas parisiens… C'est la plus belle des raisons d'espérer mais aussi la plus éclatante démonstration de la nécessité de s'exprimer sur un registre juste  avec confiance et conviction.  Pourquoi ne pas en faire une méthode messine ?