Jean-Claude Mahler, maire d’Hagondange

lundi 19 mai 2008 13:45 par AS    Hagondange

« Je suis un point de résistance atypique ».


Pas franchement pertubé Jean-Claude Mahler. Et pourtant, il y aurait de quoi. Ces dernières semaines ont été plutôt rock’n’roll pour le maire d’Hagondange. Il a dû céder son siège à Patrick Abate, maire de Talange, à la présidence de la communauté de communes du Sillon Mosellan. Surtout, son opposition au conseil municipal a entamé un recours au tribunal administratif en vue de faire annuler les élections municipales. Entre deux bouffées de Philip Morris, Jean-Claude Mahler s’explique.


  • Comment vivez-vous les événements survenus durant ces dernières semaines ?
  • « Cela ne va pas changé grand-chose à ma vie. En ce qui concerne les élections municipales, je m’attendais à ce qu’il y est un troisième tour administratif. Et ceci depuis pas mal de temps ».


  • Pourquoi ?
  • « Parce qu’il y avait déjà eu un précédent avant les élections législatives l’année dernière. Le but était de me mettre en inéligibilité. J’ai été accusé, avec mes adjoints, d’avoir participé au transport de boissons pour une fête de quartier. C’est faux. Cet acte aurait influencé le contexte législatif à Hagondange. Un recours a été mené au Conseil constitutionnel sur la base de huit témoignages écrits dont quatre sont faux. Parmi eux, il y avait celui de Robert Kilbertus. Quand on en vient à émettre un faux témoignage, évidemment on se pose des questions sur ce qui va se passer durant les municipales ».

  • Vous vous attendiez à des suites.
  • « J’étais très méfiant en effet.  Je savais que j’allais avoir affaire à des coups tordus. Lors du premier tour, dans les cinq bureaux de vote de ville, aucune anomalie n’a été enregistrée. Sur la forme, il y avait donc aucune discussion possible. Sur le fond, je n’étais pas certain de sortir
    au premier tour. Quand il y a trois listes, comme ce fut le cas, on peut s’attendre à un coup de semonce des électeurs qui vous disent « on est d’accord mais pas tout à fait. J’ai été élu avec 54% des voix, 700 de plus que Monsieur Kilbertus. ».

  • Mais les municipales ne s’arrêtent pas là ?
  • « Non. Comme lors de mes deux dernières élections à la mairie, il y aura un recours. C’est une habitude.  Il y a toujours une cristallisation après les élections ».

  • Cette fois, sur quoi vous attaque-t-on ?
  • « Un tas de choses. Mais vous doutez bien qu’après treize ans de mandat, j’ai fait attention au moindre détail. Mon premier adjoint aurait récupéré à l’imprimerie des affiches de la campagne avec la voiture municipale. Or il se trouve qu’il a le même modèle de voiture.  C’était son véhicule personnel, évidemment. Sur le discours des vœux qui aurait servi mes intérêts ? Depuis 40 ans, on fait les vœux à Hagondange. Sur la journée de la femme, juste avant le premier tour ? Depuis sa création, cette manifestation se déroule toujours à la même date ».

  • Comment expliquez-vous ce climat délétère ?
  • « Je suis arrivé à la mairie après 66 ans de règne du Parti communiste. Forcément, cela en dérange certains. Vu la structuration du bassin sidérurgique, la proximité du siège du PS à Maizières, je suis un point de résistance atypique. Quand j’ai gagné en 1995, j’ai eu droit à pire que ce qui se passe en ce moment. Ils ont eu du mal à admettre qu’ils n’avaient plus la primauté de la ville. Ils ont dit que j’étais un maire autocratique avec qui, il n’y avait pas moyen de discuter. Aujourd’hui, cette sauce ne prend plus ».

  • Quelle suite imaginez-vous ?
  • « J’espère bien qu’ils ne vont pas avoir raison. Mais on peut toujours avoir de mauvaises surprises. Si c’est le cas, dans les 30 minutes qui suivent, un appel sera engagé ».

  • Un mot sur la fin de votre présidence de la communauté de communes du Sillon mosellan ?
  • « Je savais que je perdrais ma place vu les résultats des municipales, notamment l’élection de Monsieur Octave à Gandrange. Mais quand en 2003, j’ai gagné face à Patrick Abate, il a quand même eu la vice-présidence. Ce qui n’est pas mon cas et ne va pas dans le sens de l’équilibre de l’intercommunalité. Hagondange représente 40% des financements, Talange 10. C’est un peu comme si le maire de Retonfey était le président de la CA2M. »

  • Jean Kiffer souhaite quitter la CCPOM. Vous lui avez proposé de rejoindre le Sillon mosellan. Pourquoi?
  • « Un rapprochement entre Amnéville et Hagondange créerait un bon équilibre par rapport à Metz et Thionville. Je lui avais déjà proposé en 1997. Mais nous en saurons plus dans les prochains jours. »