château de cartes
jeudi 18 octobre 2007Il
fut un temps où l'équipe de France de football marchait à côté de
ses crampons. Jouait médiocrement... ou du moins ne savait plus trop comment
renouer avec la victoire. C'était à la fin des années 60 et au début
des années 70. Les anciens de Suède, les Kopa, Piantoni, Fontaine, c'est-à-dire
cette joyeuse bande qui avait réussi à finir à la troisième place d'une
Coupe du monde en n'étant battue que par le Brésil, étaient partis
depuis longtemps. Platini n'était encore pas arrivé. Zidane non plus.
Pirès encore moins.
A cette époque il y avait à la tête de l'équipe de France un technicien du football nommé Georges Boulogne. Pas précisément un rigolo. Plutôt un type sérieux, directeur technique national puis sélectionneur. Considérant le mal de chien qu'on avait à marquer il suggéra tout simplement qu'on agrandisse la taille des buts. Elémentaire mon cher Watson.
La pauvre petite proposition française se heurta à l'océan d'indifférence parfois moqueuse du reste du monde... Platini commençait à s'entraîner, mettant des mannequins devant les buts et apprenant au ballon à les contourner. Et Georges Boulogne s'en alla tranquillement à la retraite...
Pourquoi vous sortir cette histoire maintenant ? Parce que samedi il eût suffi d'imposer aux Anglais d'avoir les bras trois centimètres plus courts pour nous ouvrir le chemin de la finale ? Pas vraiment, non. C'est plus précisément la déclaration de notre ministresse du logement, Christine Boutin, devant le congrès national de l'habitat social à Lyon qui m'y a fait penser. L'héroïne de la lutte anti-pacs venait de trouver la solution au manque de foncier dont souffre la construction de logements dans notre pays : il suffisait de permettre à chaque propriétaire de construire un étage de plus sur sa maison ! Pas forcément stupide et même sympathique pour ce qui est de la volonté de faire sauter des verrous physiques et psychologiques, la mesure respe tellement la culture politique d'injection d'images de surface qu'elle en devient insupportable. " L'idée est à creuser " précisait encore Christine Boutin. En même temps sans doute que celle d'un deuxième sous-sol pour y garer plus de voitures ! Puis elle ajoutait que " cette mesure était susceptible de resserrer les liens intergénérationnels si les parents pouvaient loger leurs enfants ".
Moi je veux bien. N'empêche qu'à l'heure où le pays va être paralysé pour la première fois depuis longtemps par une grève des transports au nom d'un débat de fond inévitable, je pense que notre président et nos ministres pourraient creuser un peu leurs idées avant de les exprimer et pas après. Ils s'éviteraient quelques marches arrière spectaculaires et une dispersion qui ne fait même plus sourire.
Avec le cafouillage monstre de l'application instantanée dans les entreprises du nouveau dispositif sur les heures supplémentaires, la loi sur les chiens qui mordent, la réforme judiciaire à la petite semaine et les propositions " décoiffantes " d'Attali rendues publiques avant toute réflexion, il convient plus que jamais de se méfier de l'étage en trop.
De celui qui fait s'effondrer le château de cartes.
A cette époque il y avait à la tête de l'équipe de France un technicien du football nommé Georges Boulogne. Pas précisément un rigolo. Plutôt un type sérieux, directeur technique national puis sélectionneur. Considérant le mal de chien qu'on avait à marquer il suggéra tout simplement qu'on agrandisse la taille des buts. Elémentaire mon cher Watson.
La pauvre petite proposition française se heurta à l'océan d'indifférence parfois moqueuse du reste du monde... Platini commençait à s'entraîner, mettant des mannequins devant les buts et apprenant au ballon à les contourner. Et Georges Boulogne s'en alla tranquillement à la retraite...
Pourquoi vous sortir cette histoire maintenant ? Parce que samedi il eût suffi d'imposer aux Anglais d'avoir les bras trois centimètres plus courts pour nous ouvrir le chemin de la finale ? Pas vraiment, non. C'est plus précisément la déclaration de notre ministresse du logement, Christine Boutin, devant le congrès national de l'habitat social à Lyon qui m'y a fait penser. L'héroïne de la lutte anti-pacs venait de trouver la solution au manque de foncier dont souffre la construction de logements dans notre pays : il suffisait de permettre à chaque propriétaire de construire un étage de plus sur sa maison ! Pas forcément stupide et même sympathique pour ce qui est de la volonté de faire sauter des verrous physiques et psychologiques, la mesure respe tellement la culture politique d'injection d'images de surface qu'elle en devient insupportable. " L'idée est à creuser " précisait encore Christine Boutin. En même temps sans doute que celle d'un deuxième sous-sol pour y garer plus de voitures ! Puis elle ajoutait que " cette mesure était susceptible de resserrer les liens intergénérationnels si les parents pouvaient loger leurs enfants ".
Moi je veux bien. N'empêche qu'à l'heure où le pays va être paralysé pour la première fois depuis longtemps par une grève des transports au nom d'un débat de fond inévitable, je pense que notre président et nos ministres pourraient creuser un peu leurs idées avant de les exprimer et pas après. Ils s'éviteraient quelques marches arrière spectaculaires et une dispersion qui ne fait même plus sourire.
Avec le cafouillage monstre de l'application instantanée dans les entreprises du nouveau dispositif sur les heures supplémentaires, la loi sur les chiens qui mordent, la réforme judiciaire à la petite semaine et les propositions " décoiffantes " d'Attali rendues publiques avant toute réflexion, il convient plus que jamais de se méfier de l'étage en trop.
De celui qui fait s'effondrer le château de cartes.
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