un max de pots !

dimanche 18 mai 2008 08:00 par JD    Plappeville

Quand une initiative est bonne, forcément elle plaît..

La première édition du marché des potiers, l’an passé à Plappeville se devait d’être renouvelée. Ce sera le cas le week-end des 17 et 18 mai. Plus d’une trentaine de professionnels de l’art du feu y exposeront le meilleur de leurs créations.

Plappeville, un charmant village aux portes de Metz  que l’on connaît pour le mont Saint-Quentin, poumon vert de l’agglomération messine, sa marche populaire toujours très suivie, son festival de musique sur les côtes, et désormais pour son marché des potiers.
L’idée est née d’une rencontre de la municipalité et d’un artiste hors du commun : Jean-Pierre Kohut. Ce spécialiste des arts de la terre cuite en général et des émaux cristallisés en particulier, avait été invité par le maire Daniel Defaux et sa première adjointe, Dominique Gry lors d’une journée du patrimoine. Tous deux avaient été séduits par le travail de cet artiste-artisan installé à Homécourt. Au fil des discussions a été envisagée l’organisation d’un marché des potiers, avec des vrais professionnels. La première édition, l’an passé, a été plébiscitée par le grand public qui avait craqué pour les vases, sculptures et autre vaisselle décorative. Aussi Plappeville remet le couvert ce week-end !

la terre et le feu
Premier « art du feu » bien avant la métallurgie et le travail du verre, la céramique est née d’une rencontre de la terre et de la chaleur. Une technique sans doute inventée à la période du néolithique quand nos ancêtres eurent besoin de récipients pour stocker la nourriture, les grains et même les liquides.
Sur chaque continent, à des époques différentes, des hommes ont appris à modeler la terre, l’argile. La technique la plus simple a sans doute été le creusage d’une motte de terre, puis sa finition avec une pierre. Ensuite les hommes ont découvert le montage au colombin, des cylindres de pâte assemblés les uns sur les autres ou celui des plaques de terre ensuite façonnées à la main. Le feu, le four, permettait de durcir cette matière, de transformer l’argile molle en terre cuite et dure. La découverte du tournage a permis de révolutionner la poterie. Puis les techniques se sont sophistiquées, de la faïence à la porcelaine, du raku à la terre vernissée, du grès à la majolique…
Utilitaire pendant des siècles, tout en étant décorative, la poterie est aujourd’hui encore une technique où s’exprime le génie humain qui transforme la matière brute en œuvre d’art.

emaux cristallisés
« J’ai dû refuser du monde » explique Jean-Pierre Kohut.  « Nous serons 30 ou 35  pour cette seconde édition, chacun avec ses techniques, son style, sa sensibilité. Bien sûr les adultes pourront admirer et acheter des créations originales alors que les enfants seront invités à mettre la main à la pâte pour réaliser des personnages et des animaux d’un cirque. »
Jean-Pierre Kohut a été salarié dans l’industrie de la céramique. « J’ai voyagé en Afrique et en Asie avant de revenir en Lorraine, à Homécourt, réhabiliter un ancien hangar industriel. » Un bâtiment qui mêle pierres de Jaumont, briques et poutrelles métalliques. Une belle surface de 1 000 mètres carrés, devenue après des années de rénovation, un lieu de travail, de vie et d’exposition pour cet artiste et son épouse Christiane Ceccato.
Madame est spécialisée en sculpture. Monsieur en finition. Notamment les « émaux cristallisés », une technique apprise à Sèvres. « En mélangeant des produits, les minéraux donnent de belles irisations et un résultat parfois surprenant. »  C’est du grand art !

Selon la Bible, l’homme a été modelé par Dieu avec la glaise du sol. Il aurait insufflé dans cette matière une haleine de vie. C’est un peu le même message que les potiers et céramistes veulent faire passer aujourd’hui encore dans leurs créations...